Et voilà ! Après Aîda, après Julie, Freda ! Encore un film autour d'un personnage féminin ! Mais ce n'est que le résultat du hasard, promis, juré ! Aïda, coincée entre les Serbes et les soldats de l'ONU. Julie, tiraillée entre toutes les possibilités que lui offre la vie. Et Freda, dont les choix sont beaucoup plus réduits, mais qui se bat avec toute l'énergie du désespoir.
Freda est une jeune étudiante, qui vit comme on peut vivre à Haïti, entre la violence des éléments et celle des hommes, auxquelles s'ajoute la misère qui pour être endémique n'en est pas moins insupportable. Julie vit avec sa mère - une matrone peu avenante, dure et autoritaire -, avec sa soeur gentiment écervelée qui aimerait que sa vie ait la couleur des séries sentimentales de la télé.
Du côté des hommes c'est encore pire : un viol commis par l'ex-de la mère; un frère qui ne se soucie que de sa nouvelle paire de basket; un petit ami traumatisé par la violence qui ne pense qu'à fuir Haïti et à s'exiler à l'autre bout de l'île, en République dominicain; un homme politique qui bat sa jeune épouse; un blanc riche qui engrosse sa petite amie noire avant de l'abandonner.... j'en oublie ?
Alors oui, il y a un côté un peu démonstratif dans le film de Gessica Geneus, un côté franchement féministe aussi, qui fait de Freda son héroïne parce qu'elle au moins a la tête sur les épaules et qu'elle se bat pour faire quelque chose de sa vie sans pour autant laisser tomber sa famille ou son pays. Et si le film est parfois un peu brouillon ou maladroit, et bien tant pis. C'est un film de conviction et on imagine aisément ce qu'il faut de conviction pour parvenir à monter un scénario, trouver une équipe et faire tourner une caméra dans les rues de Haïti. Alors oui j'ai aimé Freda, malgré ses défauts. Ou peut-être à cause même de ses défauts.
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