C'est le nouveau musée parisien que je me réjouissais de découvrir, moins sans doute pour la collection d'art contemporain de M. Pinault que pour le travail de restauration du bâtiment. J'avais hâte de découvrir comment le béton de Tadeo Ando pouvait s'accorder avec les volumes et reliefs de l'ancien bâtiment.
Le résultat m'a laissée plutôt perplexe. L'anneau de béton m'a d'abord paru doubler inutilement la structure initiale tout en ménageant une ouverture vers la verrière de la coupole, source principale de lumière. En attirant le regard vers le haut, cet oculus attire nécessairement le regard vers les fresques qui ornent la partie supérieure du bâtiment accessible par l'escalier qui part à l'extérieur de la muraille de béton.
La fresque, ou plutôt les fresques puisqu'il a été fait appel à quatre artistes différents, semblent illustrer le fameux poème de Voltaire intitulé Le Mondain qui faisait, en 1736, l'apologie du commerce autant que du luxe et de l'abondance.
[...] Le superflu, chose très nécessaire,
A réuni l’un et l’autre hémisphère.
Voyez-vous pas ces agiles vaisseaux
Qui, du Texel, de Londres, de Bordeaux,
S’en vont chercher, par un heureux échange,
De nouveaux biens, nés aux sources du Gange,
Tandis qu’au loin, vainqueurs des musulmans,
Nos vins de France enivrent les sultans ?[...]
En 1889, date de réalisation de ces fresques l'enthousiasme pour le commerce international n'avait pas encore disparu et il est amusant de retrouver dans ces tableaux tous les clichés de l'époque sur la Russie, l'Amérique, l'Afrique et l'Asie (bizarrement associées dans le même panneau) et bien entendu l'Europe, terre des arts...
http://www.paris-autrement.paris/bourse-de-commerce-pinault-collection-panorama-du-commerce/
Je n'ai pour ma part réussi à photograpier correctement qu'un tout petit bout de la fresque, celui sur la conquête de l'Amérique : la bimbeloterie pour les "sauvages", le drapeau, soit ... mais le casque colonial ?
Le cylindre de béton, les fresques, la coupole, la verrière ... l'ensemble était certes intéressant (plus que les oeuvres exposées !) mais en définitive l'élément qui m'a vraiment fasciné, c'est l'extraordinaire escalier à double hélice, qui date de la construction du bâtiment.
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