05 décembre 2022

Alessandro Barbaglia, Le Coup du fou

 


Mardi 11 Juillet 1972. La date est gravée à jamais dans la mémoire d'Alessandro Barbaglia. Ce jour et ceux qui ont suivi. Minute par minute. Bobby Fischer contre Boris Spassky. Championnat du monde d'échecs. Boris Spassky contre Bobby Fischer. On est encore en pleine guerre froide et le duel n'est pas seulement entre deux joueurs d'échecs, mais entre deux pays qui prétendent dominer le monde. Les Soviétiques sont champions du monde depuis 1948 et là, pour la première fois, un Américain a une chance de gagner.

De cette extraordinaire rivalité entre deux hommes que tout oppose,  Alessandro Barbaglia a fait un roman tout à fait épatant, et pas besoin de savoir jouer aux échecs pour l'apprécier. On traîne un peu sur les premières pages histoire de bien repérer les trois fils de la tresse que l'écrivain entremêle avec adresse : le déroulé du championnat d'échecs, centré autour de la personnalité de Bobby Fischer qui visiblement fascine l'auteur; le parallèle avec les guerriers de l'Antiquité que sont Ulysse le rusé et Achille le brute. Le troisième fil est celui de la relation de l'écrivain avec son propre père et le deuil d'un enfant de 12 ans. 

L'écriture est précise, dynamique, les coups se succèdent jusqu'au rebondissement final. Non, inutile d'aller voir sur Internet comment s'est déroulé le championnat, Le Coup du fou n'est pas un document, c'est un roman dont la lecture est ... drôle, piquante et finalement très savoureuse.

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