13 décembre 2022

Douglas Kennedy, Les Hommmes ont peur de la lumière

J'aimerais pouvoir dire du bien du dernier livre de Douglas Kennedy,  parce qu'il traite d'un sujet essentiel,  les lois sur l'avortement, remises en cause aujourd'hui par une minorité de fanatiques religieux. Une minorité certes, mais suffisamment active pour obtenir une décision de la Cour Suprême  américaine qui vient de remettre en question il y a peu, les acquis des années 70. L'écrivain en profite pour remettre en cause bien d'autres aspects détestables de la société américaine, l'ubérisation de l'économie, et la paupérisation qui va avec, le fanatisme religieux, les dérives de la sexualité, les abus de pouvoir et l'absence de moralité des super-riches, le recours aux armes etc. Heureusement, en face, il y a les gentils, les coeurs tendres, qui luttent pied à pied, s'entraident, se réconfortent ... 

Tout est juste dans le roman de Douglas Kennedy, tout est bien documenté et nul doute qu'il se situe depuis toujours du côté des bons et pas du côté de la religion qu'il avait déjà pas mal égratignée dans un récit publié en 1989 :  In God's country : Travels in the Bible Belt, USA. Il a beau situer son dernier roman en Californie, c'est la même atmosphère poisseuse. Et il s'agit bien d'un roman puisque au fil des pages la trame policière prend de l'ampleur avec au point culminant une scène de tuerie digne d'un western ou d'un Tarentino ! Oui mais voilà, tout est un peu simplifié et donc un peu simpliste dans Les hommes ont peur de la lumière, un peu trop manichéen aussi. Il m'est donc difficile de porter ce roman aux nues, mais je soupçonne l'écrivain de s'être plus soucié d'efficacité que de prestige littéraire. Il s'agit pour lui avant tout de montrer, de démontrer et de convaincre. Un combat sans doute perdu  : les activistes pro-life, les fanatiques qui n'hésitent pas à poser des bombes devant les cliniques où sont pratiqués des avortements ne liront pas son livre. Mais certains lecteurs hésitants, ceux qui s'interrogent de bonne foi ... ceux-là peut-être ....





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