Rinoceronte est l'histoire d'un enfant massacré par un père aussi violent que négligent. Mais astucieusement, Arturo Castro Godoy ne montre jamais le père, des fois qu'on lui trouve la moindre excuse... Absent, il reste le mal absolu et le film peut se consacrer à l'enfant, Damian qui passe le plus clair de son temps à traîner dans les rues, jusqu'au jour où il est récupéré par les services sociaux et confiés à une "maison" où des adultes responsables et bienveillants essayent de "réparer" des gamins dans son genre. Le film s'attarde un peu sur le fonctionnement de cette structure d'accueil autant que sur le mal-être profond des enfants, mais prend tout son sens lorsqu'il met en valeur la relation que Leandro, le travailleur social chargé de Damian, essaye de nouer avec lui : avec un passé que l'on devine semblable à celui de Damian il est plus qu'un autre capable de comprendre l'enfant et de le pousser doucement vers la résilience.
L'histoire est bien évidemment poignante mais le réalisateur n'abuse pas de la corde sensible, le film joue plutôt la carte du réalisme et de la sobriété en insistant sur le ressenti de l'enfant. Arturo Castro Godoy est argentin, mais des enfants perdus, abandonnés à eux mêmes, abîmés par leur famille, il y en a partout ailleurs. Pas seulement en Amérique latine.
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