17 septembre 2024

Ewald Arenz, L'été où tout a commencé

 

 

Le Parfum des poires anciennes avait été une jolie découverte et j'attendais avec curiosité le deuxième roman d'Ewald Arenz, sachant que le deuxième roman est toujours un passage difficile dans une carrière d'écrivain. Mais L'Eté où tout a commencé est à la hauteur du premier livre, avec cette même délicatesse, cette même tendresse, parfois un peu rude, pour des personnages qui sonnent assez juste. 

L'été où tout a commencé est une histoire d'adolescents dont la tonalité m'a semblé rappeler le poème de Rimbaud : On n'est pas sérieux quand on a 17 ans ! Le plongeoir de la piscine a remplacé la promenade sous les tilleuls verts, mais l'esprit est le même. 

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête ...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête ...  

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.

Après avoir raté son année scolaire, Friedrich, le personnage principal, a droit à une session de rattrapage ; au lieu de partir en vacances en famille, il passera l'été chez ses grands-parents pour réviser. Rien de bien exaltant et l'adolescent appréhende l'été à venir qui se révélera au contraire plein de découvertes. Le roman joue à la fois sur les relations de Friedrich avec ses grands-parents, et avec ses amis du même âge, parmi lesquels, la jolie Beate rencontrée à la piscine. Oui le roman d'Ewald Arenz appartient bien à la tradition allemande du "bildungsroman", centré sur la sortie de l'adolescence, de la première révélation amoureuse, mais aussi sur la confrontation avec les générations antérieures, un mélange de sévérité et de tendresse qui permet à l'individu de prendre ses marques pour avancer vers son avenir. Le romancier joue certes la carte des émotions, habile à saisir tous ces moments fugaces, ces basculements incessants, ces doutes et ces incertitudes, qui sont le propre de l'adolescence. Mais il sait aussi ne pas en abuser.  De la sensibilité, oui. Mais pas de la sensiblerie. 

L'Eté où tout a comencé se lit avec beaucoup de plaisir et ... un brin de nostalgie.


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