Fêter son divorce plutôt que son mariage, c'est peut-être une bonne idée : se marier c'est faire un pari sur un futur très incertain; se séparer, c'est quitter un présent devenu insatisfaisant et retrouver sa liberté.
C'est en tout cas sur ce thème, celui du divorce festif, que Jonas Trueba a construit son film. Et c'est assez réussi parce que ni Ale ni Alex, malgré leur détermination commune et leurs certitudes affichées, ne sont au fond, très sûrs de ce qu'ils veulent. Le réalisateur enchaîne ainsi les petites scènes courtes, et les dialogues où tout est sous-entendu plutôt que dit, ou les non-dits et les silences ont autant d'importance sue les mots prononcés. Comme une photo floue que l'on cherche à mettre au point : trouver la bonne focale, la bonne distance, tout est question d'ajustement. D'autant que familles et amis veulent tous
ajouter leur grain de sel. Dans ce film, que certains pourront trouver bavard et parfois répétitif, alors qu'il n'est que réaliste, le destin des deux personnages se joue sur un regard, un geste et la réussite du film tient, en fait, à la direction d'acteur.
Septembre sans attendre n'est pas le premier film sur les aléas de la vie conjugale ou des relations sentimentales. On pense forcément à Truffaut, Rohmer, Bergman et quelques autres; mais le film de Jonas Trueba est bien un film contemporain, avec des préoccupations qui sont celles des jeunes adultes d'aujourd'hui. Eva en Août, Venez voir, Septembre sans attendre : trois films qui dessinent avec finesse le portrait d'une génération. En tout cas d'une certaine jeunesse.
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