22 décembre 2009

Koya San

Aux yeux des Japonais, un lieu sacré. Celui où Kobo Daishi, fondateur de l'école Shingon du bouddhisme a établi, dès 816 une communauté religieuse. Koya-san est donc tout naturellement devenu un haut lieu de pèlerinage pour les Japonais, que l'on croise, vêtus de la veste blanche traditionnelle, dans les allées du cimetière Oku-no-in où se trouve la tombe de Kobo Daishi et celle de milliers de bouddhistes ordinaires.
Le voyageur ordinaire se promène, dans cette forêt obscure, au milieu des tombes et des cèdres immenses, impressionné qu'il le veuille ou non par le mystère du lieu.

"La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. "
Charles Baudelaire

Et lorsque tombe la nuit et que s'allument les lanternes ... un frisson soudain rappelle au voyageur qu'il est temps de regagner des lieux plus hospitaliers.


Longtemps pourtant je garderai le souvenir de ces petits personnages portant bavette rouge et bonnet, tendance rasta pour celui de la photo. Ce sont, ce seraient (?) les âmes des foetus morts avant-terme ou avortés. Je veux bien le croire, mais il y en a vraiment beaucoup !


Les temples sont innombrables à Koya-san mais celui de Kongobu-ji est le plus grand, le plus beau, le plus décoré, le plus tout.
J'ai particulièrement aimé le travail des charpentiers sur le portail d'entrée ou le beffroi censé protéger le temple.




Le temps, il est vrai, a parachevé le travail du charpentier, a donné au bois, cette couleur, cette patine qui attire irrésistiblement la main sur le pommeau de la rampe; la mains s'attarde comme une caresse, surle bois aussi lisse que du velours, aussi doux que de la soie.

Sensualité et religiosité ? Ici en tout cas, les termes ne semblent pas s'exclure.

J'en prends pour preuve l'élégance de ces silhouettes masculines, croisées sur les chemins de Koya-san










Ou le dîner aussi raffiné que délicieux servi dans le monastère qui nous hébergeait pour la nuit.

Ou cette simple jarre posée sur une pierre à l'entrée du jardin sur lequel s'ouvrait notre chambre, une jarre posée là pour le seul plaisir des yeux.










Je m'accommoderai volontiers de cette recherche permanente de la beauté, à condition toutefois qu'elle soit dépourvue de toute prétention eschatologique !

Les jeunes moines du monastère Eko-in où nous étions logés semblent faire aisément la part des choses. Toutes les traditions sont respectées : chaussures et parapluies à la disposition des visiteurs ....

















... qui ont libre accès à Internet et règlent leur chambre avec une carte de crédit .

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