13 décembre 2009

Salarymen et japonaises rieuses

Pourquoi les appelle-t-on "salary men" plutôt que "salariés" ? Je n'en sais rien mais c'est un fait.
Et bien qu'il soit impossible de dire exactement leur fonction - employés dans une entreprise soit, mais encore ? - ils sont très faciles à identifier :
- Les salarymen portent un costume sombre (noir finement rayé ?), une chemise blanche et une cravate.
- Les salary men portent en bandoulière un sac noir contenant un ordinateur.
- Les salary men ne portent pas d'alliance, ou très rarement.
- En voyage d'affaires, les salary men se déplacent par trois, un chef et deux sous-chefs; le chef parle, les sous-chefs opinent.
- Le dimanche - ou les jours de fête - les salary men portent une cravate blanche.
- Dans le métro, les salary men dorment, le visage marqué par la fatigue. Ils ont l'air épuisé.
- Il est très difficile de remonter le flot des salary men aux heures de pointe. Il faut pour traverser, tenir compte de la dérive, comme en bateau.
- On croise des salary men à toute heure du jour et de la nuit. Le soir ils desserrent leur cravate.
- Les tables de salary men dans les izakayas sont un peu bruyantes. Le bruit est proportionnel au nombre de bières sur la table.
- Les salary men sont parfois - rarement - de sexe féminin. Dans ce cas, elles portent des talons hauts. Et pas de cravate.
Voilà ce que j'ai pu observer. Cela et seulement cela.
Tout le reste, c'est ce que j'ai appris dans les livres, les films, les journaux ....

Passons maintenant aux "japonaises rieuses"

- Les "japonaises rieuses" n'ont plus vingt ans, ni même trente.
- Les "japonaises rieuses" n'ont pas de code vestimentaire particulier; elles sont en kimono, ou en pantalon; elles portent souvent une petite veste, parfois, mais pas toujours, un chapeau.
- Les "japonaises rieuses"se déplacent en groupe de 2, (le minimum pour un groupe, n'est-ce pas ?) souvent de 3 ou 4, rarement plus.
- On croise des "japonaises rieuses" un peu partout dans les trains ou les métros mais particulièrement dans les lieux touristiques : temples, jardins, musées. Elles sont "en excursion".
- On les rencontre aussi dans les salons de thé. Elles font une pause.
- Les "japonaises rieuses" bavardent comme des pies et rient comme des gamines. Parfois même elles piquent un fou rire.

J'aime beaucoup les "japonaises rieuses".
J'imagine que, débarrassées de l'éducation des enfants, et des soins du ménage, peut-être même d'un mari salaryman trop fatigué pour avoir envie de bouger, elles se retrouvent enfin libres, insouciantes et prennent prétexte d'une quelconque visite culturelle pour rejoindre leurs copines et papoter sans fin. Heureuse de vivre et de rire !
Dans une société japonaise où chacun semble en permanence rester sur son quant-à-soi, les "japonaises rieuses" font passer comme un courant d'air frais. J'aurais voulu parler japonais pour pouvoir me mêler à leur conversations et rire avec elles.
Les "japonaises rieuses", le côté lumineux du Japon ?

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