08 décembre 2009

Jardins et jardiniers

J'ai, pendant ce voyage, visité beaucoup de jardins. Jardins de toutes sortes.

Certains très modestes, comme celui de la petite maison où j'ai logé pendant huit jours, à Kyoto. Difficile de faire plus petit ! Deux mètres carrés à peine !

D'autres plus vastes, plus sophistiqués comme celui de ce salon-de-thé-restaurant situé dans le même quartier.


















Certains sont privés, d'autres publics; la plupart font partie d'un ensemble religieux, temple, sanctuaire, monastère.
Certains sont payants, d'autres gratuits; certains se visitent seuls, d'autres ne se visitent qu'en groupe.

Certains sont plus photogéniques que d'autres....




C'est le cas de la villa Katsura, une des villas impériales que l'on peut visiter ... à condition d'obtenir un laisser-passer auprès du Bureau des affaires impériales.
La visite s'effectue sous haute surveillance : pas question de s'attarder, encore moins de s'égarer : un garde, lunettes noire et oreillettes, veille à ce que chacun suive scrupuleusement le guide qui dispense ses explications ... en japonais.
Le petit pont, là-bas, on est très content de le photographier, mais on aimerait bien le traverser... Pas question ! Il faut avancer. Rejoindre le groupe! D'un regard peu amène le garde nous le fait comprendre !


Dans certains jardins, ce que l'on aime c'est une perspective, une vue d' ensemble.

Parfois c'est le rapport harmonieux entre l'architecture et la végétation qui retient l'oeil.









Parfois on ne retient qu'un détail.


Un arbre remarquable ...




Un pin protégé par un manchon de paille.














Un camphrier gigantesque, qui marque l'entrée d'un temple.



Un jeu de lumière sur un érable


Les jardins japonais sont vraiment très beaux. D'une beauté qui pourtant n'a rien de naturel. Car derrière les buissons, et parfois dans les arbres, tout un peuple s'active qui coupe, taille, tond, ratisse, balaie, nettoie, ramasse à la pince les aiguilles de pin tombées sur la mousse.



Qu'hommage soit ici rendu au peuple des jardiniers sans qui il ne serait pas de jardins japonais.

J'avoue pourtant qu'à force de visiter des jardins, à force de voir des arbres taillés en nuages, taillés en plateaux, taillés et retaillés, forcés, contraints, à force de voir partout la main de l'homme sur la nature, je me suis surprise à rêver de jardins à l'état sauvage.
Car il y a bien sûr les grands jardins apprêtés pour les visiteurs, vestiges d'une époque où l'on mettait en scène son oisiveté. Mais dans le Japon d'aujourd'hui, quelle que soit la ville, quel que soit le village, aussi petit que soit le jardin, la cour et la maison, partout, ce ne sont qu'arbres taillés. Pas une plante qui se développe librement.
L'espace est compté au Japon, c'est vrai. Il importe donc de maîtriser la végétation. Comme il importe de maîtriser ... ses sentiments ou, du moins, l'expression de ses sentiments pour ne pas troubler l'harmonie sociale.
Le jardin comme image de la société ? Jardins "à la française", jardins anglais, jardins japonais...
Dis-moi comment tu jardines, je te dirai qui tu es ?

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