J'avais trouvé une "machiya" à louer à Kyoto et je ne savais trop à quoi m'attendre. Je savais seulement qu'il s'agissait d'une petite maison de bois traditionnelle, et j'avais reçu par Internet toutes les instructions nécessaires pour la localiser.
Sur une grande avenue du quartier d'Higashimaya, une venelle étroite, difficile à repérer, dans laquelle on s'engage. Elle tourne à angle droit et nous voici devant la maison.
La porte s'ouvre sur un étroit couloir, où nous déposons valises et chaussures. Séparée de l'entrée par un petit rideau (un "noren"), la cuisine, et tout au fond, un minuscule jardin de mousses.
A gauche du couloir, légèrement surélevées, trois pièces sur tatamis, séparées par des panneaux coulissants.
L'ensemble est petit et, malgré quelques concessions au confort occidental, parfaitement traditionnel.
Nous nous sommes habitués sans difficulté à notre petite machiya. Trop contents de la retrouver le soir après une rude journée. Moduler l'espace en déplaçant les cloisons selon nos activités, mais surtout selon l'heure et la lumière est vite devenu une évidence.
Rien ou presque pour encombrer l'espace, ni tableaux, ni bibelots, juste un panneau calligraphié. Des couleurs neutres...
Du coup l'attention se porte sur les matériaux, et l'oeil s'attarde à loisir sur le papier filigrané des fenêtres, les entrelacs de bambous, le motif sculpté du panneau principal, en bois.
Habiter pendant une semaine, comme nous l'avons fait, une maison de bois est une expérience intéressante (plutôt moins onéreuse que l'hôtel) qui permet de découvrir une façon différente d'habiter. Un premier pas vers le Japon .... d'hier. Car j'ai bien du mal à conjuguer ce type d'habitat, relativement dépouillé avec la surabondance de biens et la consommation frénétique qui semble caractériser le Japon d'aujourd'hui.
Le propriétaire de la maison est un Australien, venu au Japon pour un stage de poterie et qui visiblement séduit, y est resté. Il a racheté et restauré avec passion cette machiya pour la louer à des voyageurs curieux.
Notre machiya était aussi charmante que modeste; il en existe de plus somptueuses que l'on découvre au hasard d'une promenade dans Kyotos, souvent transformées en boutiques, ou en auberges.
Mais quand elles ne sont pas restaurées, elles sont vouées à disparaître, comme sont voués à disparaître les "hutongs" de Pékin. La seule façon de les préserver, c'est sans doute de les "bobo-iser". Plusieurs associations sont déjà à la tâche et s'activent non seulement pour obtenir le droit de restaurer les vieilles maisons de bois, mais pour en construire de nouvelles ...
Si vous voulez en savoir plus sur notre petite maison, il suffit de cliquer ici ! Mais si vous voulez en savoir plus sur les machiya en général, cliquez plutôt là.
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