31 mars 2016
Pour les amoureux du bleu...
Pas dans mon jardin, ni dans les bois juste à côté de chez moi. Juste une image sur le Net. Mais quelle image !
Printemps bleu
Du bleu dans mon jardin, jamais trop de bleu !
Timide violette
Jacinthe tonitruante
Pour celles-là, qui se sont égarées dans un pot de fleurs, je sèche...
30 mars 2016
Un dernier Craig Johnson ? Plutôt une avant-première.
As the crow flies
Celui-ci n'est pas encore publié en français mais cela ne saurait tarder puisque les éditions Gallmeister ont annoncé sa parution pour le 2 Mai. Son titre ? A vol d'oiseau.
Alors réjouissons nous, car c'est encore un très bon Craig Johnson.
Walt Longmire est sorti des limites d'Absaroka County, son territoire de juridiction, parce qu'avec son ami Henry Standing Bear, il est à la recherche du lieu idéal pour le mariage de sa fille Cady et assiste impuissant à la chute d'une jeune femme depuis le haut d'une falaise, une jeune femme qui tient un bébé dans ses bras.
Et voilà le lecteur, le souffle suspendu... un simple accident ? Non, on se doute vite qu'il s'agit d'un meurtre mais comme il a eu lieu sur la réserve Cheyenne c'est à la police tribale de mener l'enquête. Et le nouveau chef de police est une superbe jeune femme, Lolo Long qui a servi en Irak et a gardé les manières des militaires de terrain.
Bien que l'on ait plaisir à retrouver de livre en livre les mêmes personnages, on accueille avec plaisir ce nouveau personnage, d'autant qu'il permet à l'écrivain de mettre en scène la famille de Lolo Long et surtout son environnement culturel, les façons d'être et de faire des Indiens de la réserve. A signaler au passage un joli moment onirique lorsque Walt Longmire, encouragé par les anciens, découvre les effets du peyotl.
L'autre trouvaille de l'écrivain dans ce roman est de mener simultanément la résolution de l'intrigue et la préparation du mariage de Cady. Le mariage aura-t-il finalement lieu ? A la date prévue ? A quel endroit ?
Plus je lis du Craig Johnson plus je trouve que c'est un écrivain extrêmement habile. Il fait partie, comme Tony Hillerman ou comme James Lee Burke, des auteurs qui ne se contentent pas de construire une intrigue linéaire avec des personnages bien typés, mais parviennent à les ancrer dans un territoire géographique, sociologique et culturel bien précis.
Celui-ci n'est pas encore publié en français mais cela ne saurait tarder puisque les éditions Gallmeister ont annoncé sa parution pour le 2 Mai. Son titre ? A vol d'oiseau.
Alors réjouissons nous, car c'est encore un très bon Craig Johnson.
Walt Longmire est sorti des limites d'Absaroka County, son territoire de juridiction, parce qu'avec son ami Henry Standing Bear, il est à la recherche du lieu idéal pour le mariage de sa fille Cady et assiste impuissant à la chute d'une jeune femme depuis le haut d'une falaise, une jeune femme qui tient un bébé dans ses bras.
Et voilà le lecteur, le souffle suspendu... un simple accident ? Non, on se doute vite qu'il s'agit d'un meurtre mais comme il a eu lieu sur la réserve Cheyenne c'est à la police tribale de mener l'enquête. Et le nouveau chef de police est une superbe jeune femme, Lolo Long qui a servi en Irak et a gardé les manières des militaires de terrain.
Bien que l'on ait plaisir à retrouver de livre en livre les mêmes personnages, on accueille avec plaisir ce nouveau personnage, d'autant qu'il permet à l'écrivain de mettre en scène la famille de Lolo Long et surtout son environnement culturel, les façons d'être et de faire des Indiens de la réserve. A signaler au passage un joli moment onirique lorsque Walt Longmire, encouragé par les anciens, découvre les effets du peyotl.
L'autre trouvaille de l'écrivain dans ce roman est de mener simultanément la résolution de l'intrigue et la préparation du mariage de Cady. Le mariage aura-t-il finalement lieu ? A la date prévue ? A quel endroit ?
Plus je lis du Craig Johnson plus je trouve que c'est un écrivain extrêmement habile. Il fait partie, comme Tony Hillerman ou comme James Lee Burke, des auteurs qui ne se contentent pas de construire une intrigue linéaire avec des personnages bien typés, mais parviennent à les ancrer dans un territoire géographique, sociologique et culturel bien précis.
29 mars 2016
Truman
Le film de clôture du festival Ojoloco confirme l'impression générale que les films choisis cette année abordent des sujets souvent graves, des problèmes de société que le cinéma français n'ose apparemment pas aborder.
Truman de Cesc Gay, un réalisateur originaire de Barcelone, aborde de façon frontale la question de la mort annoncée, lorsque la médecine s'annonce impuissante à enrayer un cancer désormais généralisé. Le sujet pourrait être définitivement plombant, mais il ne l'est pas, parce que Julian aborde sa fin prochaine avec une légèreté qui est aussi une forme d'élégance. Son meilleur ami, Tomas est venu passer 4 jours avec lui, 4 jours seulement mais 4 jours décisifs. Et puis il y a Truman, le chien que Julian s'inquiète de laisser derrière lui.
Les scènes se succèdent, entre démarches (auprès du vétérinaire, du centre funéraire), rencontres d'anciennes connaissances, coups de tête (un aller-retour vers Amsterdam dans la journée pour un anniversaire.) Tout est dit de la vie de ce Julian, de sa façon d'aborder la vie comme un jeu permanent. Tout est suggéré aussi de cette amitié indéfectible entre les deux hommes qui ne se sont pourtant pas vus depuis longtemps.
Le film a raflé le Goya du meilleur film, celui du meilleur acteur et celui du meilleur second rôle. Ce n'est pas surprenant. Reste à attendre sa sortie en salle, début Juillet. J'irai sans doute le revoir.
Truman de Cesc Gay, un réalisateur originaire de Barcelone, aborde de façon frontale la question de la mort annoncée, lorsque la médecine s'annonce impuissante à enrayer un cancer désormais généralisé. Le sujet pourrait être définitivement plombant, mais il ne l'est pas, parce que Julian aborde sa fin prochaine avec une légèreté qui est aussi une forme d'élégance. Son meilleur ami, Tomas est venu passer 4 jours avec lui, 4 jours seulement mais 4 jours décisifs. Et puis il y a Truman, le chien que Julian s'inquiète de laisser derrière lui.
Les scènes se succèdent, entre démarches (auprès du vétérinaire, du centre funéraire), rencontres d'anciennes connaissances, coups de tête (un aller-retour vers Amsterdam dans la journée pour un anniversaire.) Tout est dit de la vie de ce Julian, de sa façon d'aborder la vie comme un jeu permanent. Tout est suggéré aussi de cette amitié indéfectible entre les deux hommes qui ne se sont pourtant pas vus depuis longtemps.
Le film a raflé le Goya du meilleur film, celui du meilleur acteur et celui du meilleur second rôle. Ce n'est pas surprenant. Reste à attendre sa sortie en salle, début Juillet. J'irai sans doute le revoir.
27 mars 2016
Ojoloco 2016 : Luna de cigarras
Une farce policière qui ne m'a pas vraiment passionnée. Dommage parce qu'il n'y a pas beaucoup de films en provenance du Paraguay et que c'était l'occasion de découvrir un nouveau cinéaste, Jorge Bedoya, dont certain voudraient faire le Tarantino du Paraguay.
Mais à trop vouloir en faire, on finit par tout rater et je souscris pour ma part au commentaire du critique Pablo Suarez du Buenos Aires Herald :
"Luna de cigarras tiene la intención de ser varias cosas a la vez, y falla en todos los aspectos. Quiere ser una comedia negra mezclada con una película mafiosa con restos de comedia de situación, con personajes extravagantes en situaciones fuera de lo común. Los personajes no son ni siquiera esbozados y los actores sobreactúan todo el tiempo, como si eso fuera a ayudar a dar contenido a sus papeles... pero algunos apenas pueden actuar".
Mais à trop vouloir en faire, on finit par tout rater et je souscris pour ma part au commentaire du critique Pablo Suarez du Buenos Aires Herald :
"Luna de cigarras tiene la intención de ser varias cosas a la vez, y falla en todos los aspectos. Quiere ser una comedia negra mezclada con una película mafiosa con restos de comedia de situación, con personajes extravagantes en situaciones fuera de lo común. Los personajes no son ni siquiera esbozados y los actores sobreactúan todo el tiempo, como si eso fuera a ayudar a dar contenido a sus papeles... pero algunos apenas pueden actuar".
Ojoloco 2016 : Un Monstre à mille tête
Il ne faut pas attendre de ce film plus que ce qu'il estt : un "thriller social", c'est à dire la brillante démonstration de ce que donne un système médical régi par les intérêts privés (ceux des compagnies d'assurance et de leurs actionnaires) plutôt que par les intérêts des malades.
Au lieu de proposer un documentaire en bonne et due forme, le réalisateur, Rodriguo Pia a eu l'intelligence de traiter ce sujet comme une intrigue à suspens, puisqu'une femme se bat pour que son mari obtienne le traitement qui devrait le sauver ou du moins améliorer son état. C'est une femme déterminée, prête à tout, et une fois son combat lancé, rien ne peut l'en détourner. L'escalade de la violence paraît dès lors inévitable, mais aussi choquante qu'elle puisse paraître, elle ne fait que répondre à la violence exercée sur les patients par ceux qui se chargent, sans remords ni scrupules, d'atteindre les objectifs fixés par la compagnie d'assurance.
Bien que d'une facture très classique, Un Monstre à mille tête est un film qui fait froid dans le dos.
Au lieu de proposer un documentaire en bonne et due forme, le réalisateur, Rodriguo Pia a eu l'intelligence de traiter ce sujet comme une intrigue à suspens, puisqu'une femme se bat pour que son mari obtienne le traitement qui devrait le sauver ou du moins améliorer son état. C'est une femme déterminée, prête à tout, et une fois son combat lancé, rien ne peut l'en détourner. L'escalade de la violence paraît dès lors inévitable, mais aussi choquante qu'elle puisse paraître, elle ne fait que répondre à la violence exercée sur les patients par ceux qui se chargent, sans remords ni scrupules, d'atteindre les objectifs fixés par la compagnie d'assurance.
Bien que d'une facture très classique, Un Monstre à mille tête est un film qui fait froid dans le dos.
26 mars 2016
Ojoloco 2016 : Montanha
J'aurais peut-être plus apprécié le film si un présentateur érudit n'avait passé 15 minutes à le gâcher en livrant, AVANT la projection, son analyse à un auditoire captif. Comment par la suite regarder le film avec un oeil neuf ? Je revendique le droit de ne pas lire les critiques AVANT le film, d'apprécier un film, comme un livre d'ailleurs, par moi-même, quitte à ne pas voir toutes les références aux 400 coups de Truffaut, que ce monsieur a vu dans le film de Joao Salaviza.
Du coup je n'ai vu qu'un film de plus sur le difficile passage de l'enfance à l'âge adulte, passage précipité ici par la mort proche d'un grand-père très aimé. L'éveil de la sexualité, la tentation de la délinquance, le désarroi devant l'irresponsabilité des adultes, le besoin de tendresse malgré tout. Tout cela était fort bien vu et filmé, mais avec un petit air de "déjà vu".
Dommage
Du coup je n'ai vu qu'un film de plus sur le difficile passage de l'enfance à l'âge adulte, passage précipité ici par la mort proche d'un grand-père très aimé. L'éveil de la sexualité, la tentation de la délinquance, le désarroi devant l'irresponsabilité des adultes, le besoin de tendresse malgré tout. Tout cela était fort bien vu et filmé, mais avec un petit air de "déjà vu".
Dommage
Ojoloco 2016 : Amama
Amama, le film du réalisateur basque Asier Altuna est une chronique familiale et sociale, qui oscille entre réalisme et onirisme.
Il s'agit de montrer, à travers l'histoire d'une famille, la disparition prévisible du monde rural. Un monde dont le réalisateur a sans doute la nostalgie et que sa photographie magnifie, avec un soin tout particulier apporté aux travaux des saisons et des jours.
Mais on peut garder en mémoire la beauté des paysages et celles des gestes sans pour autant approuver la rigidité de ceux qui voudraient que rien, jamais, ne change, et campent sur leurs traditions sans voir qu'autour d'eux le monde a déjà changé.
C'est le cas de Tomás, le père de famille, un homme dur à la peine, enfermé dans son silence, qui s'apprête à transmettre la ferme au fils aîné comme cela s'est toujours fait, de génération en génération. Mais la chaîne est rompue quand Gaizka refuse. Le cadet, jugé incapable, s'éloigne aussi. Ne reste à la ferme que la benjamine, la fille rebelle, Amaia, dont le destin s'inscrit plutôt dans les galeries d'art. L'écart ne saurait être plus grand et la confrontation devient inévitablement violente.
Amaia remet ainsi en question l'autoritarisme du père, la soumission de la mère, l'absence de communication mais aussi l'idée d'une vie centrée exclusivement autour du travail.
On ne peut lui donner tort !
Il s'agit de montrer, à travers l'histoire d'une famille, la disparition prévisible du monde rural. Un monde dont le réalisateur a sans doute la nostalgie et que sa photographie magnifie, avec un soin tout particulier apporté aux travaux des saisons et des jours.
Mais on peut garder en mémoire la beauté des paysages et celles des gestes sans pour autant approuver la rigidité de ceux qui voudraient que rien, jamais, ne change, et campent sur leurs traditions sans voir qu'autour d'eux le monde a déjà changé.
C'est le cas de Tomás, le père de famille, un homme dur à la peine, enfermé dans son silence, qui s'apprête à transmettre la ferme au fils aîné comme cela s'est toujours fait, de génération en génération. Mais la chaîne est rompue quand Gaizka refuse. Le cadet, jugé incapable, s'éloigne aussi. Ne reste à la ferme que la benjamine, la fille rebelle, Amaia, dont le destin s'inscrit plutôt dans les galeries d'art. L'écart ne saurait être plus grand et la confrontation devient inévitablement violente.
Amaia remet ainsi en question l'autoritarisme du père, la soumission de la mère, l'absence de communication mais aussi l'idée d'une vie centrée exclusivement autour du travail.
On ne peut lui donner tort !
25 mars 2016
Ojoloco 2016 : El Acompanante
Pavel Giroud, le réalisateur du film présent dans la salle, à qui on demandait quelle était actuellement la situation du cinéma cubain, parlait d'un "grand potentiel", faisant référence à tous les jeunes cinéastes porteurs de projets intéressants, mais totalement dépourvus de moyens et ne bénéficiant d'aucune structure à Cuba même. Il faut pour cela aller chercher ailleurs, en Colombie, au Venezuela, en France .... ce qu'est parvenu à faire Pavel Giroud au bout de 6 ans !
Monter un film demande toujours patience et obstination; à Cuba peut-être plus encore.
El Acompanante est un film passionnant, sans doute mon préféré parmi les films que j'ai déjà vus.
Pourquoi ? La réponse est simple : un sujet fort, des personnages attachants, des dialogues percutants, une mise en scène efficace....
L'accompagnateur est un champion de boxe déchu pour s'être dopé. C'est un taiseux, tout en muscles et plein de préjugés vis à vis de celui qu'il doit accompagner : un jeune homme porteur du virus du sida, hospitalisé dans un centre de rétention d'où il n'a droit de sortir qu'une fois par semaine, à condition d'être "accompagné", étant bien entendu que l'accompagnant remplira un rapport sur les faits et gestes de son "protégé".
Le cadre une fois posée, le film peut commencer. Plus que des grandes scènes dramatiques, c'est une accumulation de petits gestes, de regards échangés, de mots prononcés qui font comprendre ce qui se passe entre les deux personnages principaux, Daniel et son accompagnateur, Horacio Romero.
Daniel est du genre rebelle, toujours à se moquer, à enfreindre les règles et à se faire la belle. Horacio est plus réservé, mais on sent que son énergie n'est que contenue, pas vraiment domptée.
A travers ces deux personnages, le spectateur n'a pas de mal à comprendre les enjeux de la vie cubaine, la pesanteur des institutions, la répression sous couvert de soins. Mais comme le suggérait prudemment le réalisateur lui-même lors de la discussion, l'absence de liberté peut-être considérée comme le prix à payer pour être soigné et ... éviter la propagation du virus. Toutefois, il ne semble pas qu'on ait véritablement donné le choix à Daniel; il n'a pas de son propre gré, abdiqué sa liberté pour bénéficier d'un traitement.
El Acompanante est un film très riche, qui mérite réflexion et discussion. Il serait dommage de n'en faire qu'un film cubain de plus, un film qui nous montre de l'intérieur ce à quoi correspond le régime imposé par les frères Castro depuis 1959. Car, sans être aucunement dogmatique ou même seulement didactique, le film soulève des problème qui sont aussi ceux de nos sociétés dites démocratiques.
Le festival Ojoloco a peut-être d'autres bons films à me réserver mais pour le moment El Acompanante est mon préféré.
Monter un film demande toujours patience et obstination; à Cuba peut-être plus encore.
El Acompanante est un film passionnant, sans doute mon préféré parmi les films que j'ai déjà vus.
Pourquoi ? La réponse est simple : un sujet fort, des personnages attachants, des dialogues percutants, une mise en scène efficace....
L'accompagnateur est un champion de boxe déchu pour s'être dopé. C'est un taiseux, tout en muscles et plein de préjugés vis à vis de celui qu'il doit accompagner : un jeune homme porteur du virus du sida, hospitalisé dans un centre de rétention d'où il n'a droit de sortir qu'une fois par semaine, à condition d'être "accompagné", étant bien entendu que l'accompagnant remplira un rapport sur les faits et gestes de son "protégé".
Le cadre une fois posée, le film peut commencer. Plus que des grandes scènes dramatiques, c'est une accumulation de petits gestes, de regards échangés, de mots prononcés qui font comprendre ce qui se passe entre les deux personnages principaux, Daniel et son accompagnateur, Horacio Romero.
Daniel est du genre rebelle, toujours à se moquer, à enfreindre les règles et à se faire la belle. Horacio est plus réservé, mais on sent que son énergie n'est que contenue, pas vraiment domptée.
A travers ces deux personnages, le spectateur n'a pas de mal à comprendre les enjeux de la vie cubaine, la pesanteur des institutions, la répression sous couvert de soins. Mais comme le suggérait prudemment le réalisateur lui-même lors de la discussion, l'absence de liberté peut-être considérée comme le prix à payer pour être soigné et ... éviter la propagation du virus. Toutefois, il ne semble pas qu'on ait véritablement donné le choix à Daniel; il n'a pas de son propre gré, abdiqué sa liberté pour bénéficier d'un traitement.
El Acompanante est un film très riche, qui mérite réflexion et discussion. Il serait dommage de n'en faire qu'un film cubain de plus, un film qui nous montre de l'intérieur ce à quoi correspond le régime imposé par les frères Castro depuis 1959. Car, sans être aucunement dogmatique ou même seulement didactique, le film soulève des problème qui sont aussi ceux de nos sociétés dites démocratiques.
Le festival Ojoloco a peut-être d'autres bons films à me réserver mais pour le moment El Acompanante est mon préféré.
Printemps rose
24 mars 2016
Ojoloco 2016 : La Obra del Siglo
A côté des films de fiction, le festival Ojoloco présente aussi des documentaires. Celui-ci tient des deux genres puisqu'il alterne des séquences en couleur - le côté documentaire - avec des séquences en noir et blanc ou plutôt en gris - le côté fiction. On a un peu de mal à s'y faire au début mais l'ensemble est suffisamment étrange pour éveiller la curiosité d'abord et finalement l'intérêt du spectateur. En tout cas, la mienne.
Les images en couleurs, format carré, sont des images de propagande qui datent vraisemblablement de la période de construction de la centrale nucléaire de Juragua que Cuba avait commencé de construire dans les années 80 avec l'aide de l'Union Soviétique. A la chute du mur, le projet a été interrompu puis définitivement arrêté en 2000. Le chantier est donc resté en l'état, c'est à dire à ciel ouvert, soumis aux intempéries, et aux dégradations, tout comme la cité "nucléaire" construite à proximité pour loger ouvriers, techniciens et ingénieurs.
C'est dans ce lieu à l'abandon que Carlos Machado Quintela met en scène trois personnages, le fils qui vient de connaître un échec sentimental, le père qui porte en lui le regret du projet inachevé, le grand-père, aussi bougon que tyrannique qui ne s'intéresse qu'au poisson de son aquarium. Trois hommes désoeuvrés et dépressifs qui tournent en rond dans une cité qui n'en est plus une, trois génération de cubains revenus de toutes leurs illusions et désormais sans avenir. Cruel constat que le réalisateur souligne par le recours à une image grise, brouillée, limite floue qui contraste avec les couleurs saturées des images de propagande.
La Obra del siglo est un film qui n'entre dans aucune catégorie reconnue et qui peine sans doute à faire son chemin en dehors des festivals (Toulouse, Rotterdam etc. ) C'est dommage car c'est un film inventif - parfois jusqu'à frôler le surréalisme - mais surtout exigeant, sur un pan de l'histoire cubaine qui fait froid dans le dos.
Tchernobyl est mentionné plusieurs fois et certaines images du film sont très suggestives. Il s'agit en réalité d'une simple fumigation anti moustiques mais libre au spectateur d'associer cette image à des désastres d'une autre nature.
Bien que surprise au début, j'ai finalement beaucoup apprécié ce film. Qui m'a, par moments, rappelé un autre film aussi étrange et aussi convaincant à propos de la folie d'une époque : Atomic cafe qui date de 1982, le début de la construction de la centrale de Juragua).
Les images en couleurs, format carré, sont des images de propagande qui datent vraisemblablement de la période de construction de la centrale nucléaire de Juragua que Cuba avait commencé de construire dans les années 80 avec l'aide de l'Union Soviétique. A la chute du mur, le projet a été interrompu puis définitivement arrêté en 2000. Le chantier est donc resté en l'état, c'est à dire à ciel ouvert, soumis aux intempéries, et aux dégradations, tout comme la cité "nucléaire" construite à proximité pour loger ouvriers, techniciens et ingénieurs.
C'est dans ce lieu à l'abandon que Carlos Machado Quintela met en scène trois personnages, le fils qui vient de connaître un échec sentimental, le père qui porte en lui le regret du projet inachevé, le grand-père, aussi bougon que tyrannique qui ne s'intéresse qu'au poisson de son aquarium. Trois hommes désoeuvrés et dépressifs qui tournent en rond dans une cité qui n'en est plus une, trois génération de cubains revenus de toutes leurs illusions et désormais sans avenir. Cruel constat que le réalisateur souligne par le recours à une image grise, brouillée, limite floue qui contraste avec les couleurs saturées des images de propagande.
La Obra del siglo est un film qui n'entre dans aucune catégorie reconnue et qui peine sans doute à faire son chemin en dehors des festivals (Toulouse, Rotterdam etc. ) C'est dommage car c'est un film inventif - parfois jusqu'à frôler le surréalisme - mais surtout exigeant, sur un pan de l'histoire cubaine qui fait froid dans le dos.
Tchernobyl est mentionné plusieurs fois et certaines images du film sont très suggestives. Il s'agit en réalité d'une simple fumigation anti moustiques mais libre au spectateur d'associer cette image à des désastres d'une autre nature.
Bien que surprise au début, j'ai finalement beaucoup apprécié ce film. Qui m'a, par moments, rappelé un autre film aussi étrange et aussi convaincant à propos de la folie d'une époque : Atomic cafe qui date de 1982, le début de la construction de la centrale de Juragua).
23 mars 2016
Ojoloco 2016 : Boi Bon
Un film déconcertant, c'est le moins qu'on puisse dire ! Un film sans véritable intrigue, conçu plutôt comme une chronique qui permet au spectateur de découvrir un milieu qu'il n'aurait sans doute jamais l'occasion de connaître ; celui des "vaqueros" brésiliens.
Parfois le film ressemble à un documentaire sur ces rodéos qui n'existent apparemment qu'au Brésil où deux hommes à cheval coincent un taureau et doivent tirer sur sa queue pour parvenir à le renverser. Iremar ne fait pas partie des cavaliers, mais des vachers chargés de préparer les taureaux. Il vit dans le camion qui transporte les bêtes et le campement hâtivement dressé au gré des déplacements. Autour de lui, sans que les liens soient bien définis, Zé, qui s'occupe lui aussi des bêtes, Galega qui conduit le camion et occasionnellement danse dans des cabarets. Elle a une fille, dont Iremar n'est pas le père. Une tribu plus qu'une famille.
Parfois le film ressemble à un documentaire sur ces rodéos qui n'existent apparemment qu'au Brésil où deux hommes à cheval coincent un taureau et doivent tirer sur sa queue pour parvenir à le renverser. Iremar ne fait pas partie des cavaliers, mais des vachers chargés de préparer les taureaux. Il vit dans le camion qui transporte les bêtes et le campement hâtivement dressé au gré des déplacements. Autour de lui, sans que les liens soient bien définis, Zé, qui s'occupe lui aussi des bêtes, Galega qui conduit le camion et occasionnellement danse dans des cabarets. Elle a une fille, dont Iremar n'est pas le père. Une tribu plus qu'une famille.
La précarité de leurs conditions de vie mais aussi de leurs relations constitue le premier point d''interrogation du spectateur européen peu familier avec ce mode de vie. Mais à vrai dire il n'est pas évident de comprendre les intentions du cinéaste parce que le film oscille sans cesse entre réalisme, parfois très cru (je pense à la collecte de sperme d'étalon !) et poésie. Certaines scènes sont visuellement très belles, d'autres très quelconques. Parfois c'est le travail de la lumière qui, à elle seule, modifie l'atmosphère d'une scène.
Gabriel Mascaro, le réalisateur se plaît en tout cas à mêler les contraires, à jouer de l'ombre et de la lumière, comme il associe dans les personnages rêve et réalité : Iremar passe beaucoup de temps à sabler la queue des taureaux et à ramasser leur bouse mais cela ne l'empêche pas de dessiner des costumes et de se rêver couturier.
Un film déconcertant, c'est certain, mais que l'on regarde jusqu'au bout, intrigué.
Il y avait au programme du festival un autre film du même réalisateur : Ventos de Agosto, mais comme la plupart des films ne passent qu'une fois... je l'ai manqué. Dommage.
Ojoloco 2016 : Dieu, ma mère et moi
Après deux films un peu "lourds", le film de Federico Veiroj paraît nettement plus léger. Et c'est tant mieux !
Dieu, ma mère et moi est en effet un film du genre "foutraque" comme son titre le laisse entendre.
Un peu de tout et beaucoup de désordre. Au centre, un jeune homme, dont la vie part dans tous les sens parce qu'il a la fâcheuse habitude de tout commencer et de ne rien finir comme le lui reproche d'ailleurs sa cousine ben-aimée. Il s'est mis dans la tête que tout irait mieux pour lui s'il parvenait à faire officiellement acte d'apostasie et à faire barrer son nom des registres de baptême.
Ni héros, ni anti-héros, Gonzalo Tamayo est juste un jeune homme nonchalant, probablement velléitaire, sans talent mais pas sans charme et finalement attachant. Sa ligne de vie est sinueuse, tout en hésitations, en pas de côté, en retours en arrière.
Dans un pays où la sclérose des institutions va de pair avec la rigidité des esprits, la tentative de Gonzalo est finalement assez réjouissante. Etre soi-même et non pas celui que la société voudrait que l'on soit....
Alvaro Ogalla, qui tient le rôle du futur apostat, n'est pas un acteur professionnel, mais il n'en est que plus juste. De toute façon, le fil de l'intrigue est suffisamment lâche pour faire de ce film une agréable chronique : un moment dans la vie d'un homme.
Dieu, ma mère et moi est en effet un film du genre "foutraque" comme son titre le laisse entendre.
Un peu de tout et beaucoup de désordre. Au centre, un jeune homme, dont la vie part dans tous les sens parce qu'il a la fâcheuse habitude de tout commencer et de ne rien finir comme le lui reproche d'ailleurs sa cousine ben-aimée. Il s'est mis dans la tête que tout irait mieux pour lui s'il parvenait à faire officiellement acte d'apostasie et à faire barrer son nom des registres de baptême.
Ni héros, ni anti-héros, Gonzalo Tamayo est juste un jeune homme nonchalant, probablement velléitaire, sans talent mais pas sans charme et finalement attachant. Sa ligne de vie est sinueuse, tout en hésitations, en pas de côté, en retours en arrière.
Dans un pays où la sclérose des institutions va de pair avec la rigidité des esprits, la tentative de Gonzalo est finalement assez réjouissante. Etre soi-même et non pas celui que la société voudrait que l'on soit....
Alvaro Ogalla, qui tient le rôle du futur apostat, n'est pas un acteur professionnel, mais il n'en est que plus juste. De toute façon, le fil de l'intrigue est suffisamment lâche pour faire de ce film une agréable chronique : un moment dans la vie d'un homme.
22 mars 2016
Ojoloco 2016 : Desde alla
Desde alla ou Les Amants de Caracas ? Au titre français un brin racoleur, je préfère de loin le titre espagnol, plus vague et qui laisse plus de place à l'imagination.
Toujours est-il que le film de Lorenzo Vigas, laisse comme une impression de malaise. Parce que, ce qu'il met en scène, c'est la perversité d'un homme, capable de manipuler un jeune voyou pour parvenir à ses fins et en éliminer un troisième.
Le film est habilement construit, l'effet de surprise ménagé jusqu'au dénouement, les personnages bien campés, mais ce qui met mal à l'aise - et c'est sans doute voulu par le cinéaste - c'est la façon dont Armando, qui a toutes les apparences d'un bourgeois à vrai dire assez falot, manipule le jeune Elder et établit avec lui une relation faussée dès le départ, où l'argent joue un rôle aussi important que les sentiments. Ou l'apparence des sentiments.
Lorenzo Vigas Castes a incontestablement réalisé un bon film, mais autour d'un personnage si détestable qu'il est presque difficile d'aimer le film.
Toujours est-il que le film de Lorenzo Vigas, laisse comme une impression de malaise. Parce que, ce qu'il met en scène, c'est la perversité d'un homme, capable de manipuler un jeune voyou pour parvenir à ses fins et en éliminer un troisième.
Le film est habilement construit, l'effet de surprise ménagé jusqu'au dénouement, les personnages bien campés, mais ce qui met mal à l'aise - et c'est sans doute voulu par le cinéaste - c'est la façon dont Armando, qui a toutes les apparences d'un bourgeois à vrai dire assez falot, manipule le jeune Elder et établit avec lui une relation faussée dès le départ, où l'argent joue un rôle aussi important que les sentiments. Ou l'apparence des sentiments.
Lorenzo Vigas Castes a incontestablement réalisé un bon film, mais autour d'un personnage si détestable qu'il est presque difficile d'aimer le film.
Ojoloco 2016 : Aurora
Certains réalisateurs ne manquent pas d'audace et il en fallait à Rodrigo Sepúlveda pour choisir son sujet. Une femme en manque d'enfant découvre par un article de journal qu'un cadavre d'enfant a été trouvé au milieu des immondices d'une déchetterie. Elle n'aura de cesse d'obtenir que cette enfant, qu'elle a prénommé Aurora pour lui donner une existence, soit enterrée comme un être humain au lieu d'être éliminée comme une ordure. Comme habitée par la mission qu'elle s'est crée, Sofia poursuit ses démarches avec une ténacité que rien ne rebute, ni les atermoiements de la justice, ni la crudité des explications du médecin légiste. Un très beau personnage de femme.
Bien qu'inspiré de faits réels, le sujet n'était pas facile à traiter, mais Rodrigo Sepúlveda parvient à éviter tous les écueils, aussi bien le pathos larmoyant que le voyeurisme. Il est vrai qu'il est aidé par l' jeu de l'actrice principale, Amparo Noguera, qui porte ce beau rôle avec retenue et simplicité.
Agréablement séduit par la qualité du film, on reste néanmoins troublé par le sujet et ses implications religieuses, philosophiques, sociales ou tout simplement morales, bien que le cinéaste chilien ne se pose en aucun cas en donneur de leçons.
21 mars 2016
Ojoloco 2016 : Fausta
Le film est étrange certes, mais pas inintéressant.
C'est un film que l'on peut aborder sous l'angle de la psychologie voire de la psychanalyse puisqu'il s'agit de la transmission d'un traumatisme initial de mère en fille : hantée par la peur du viol, Fausta peine à trouver sa place dans la société. L'intensité de son regard plus que les mots lui permettent d'exprimer ses peurs, ses angoisses, ses attentes. Le jeu de la comédienne est à ce point tout à fait fascinant.
Mais au delà-du personnage de Fausta c'est tout un pan de la société péruvienne que la réalisatrice, Claudia Llosa s'efforce de mettre en scène : il y est questions de mariage et d'enterrement; il y est aussi question de rapport de soumission entre une femme riche et blanche qui "achète" les chansons de Fausta. C'est le côté ethnologique du film, qui semble parfois un peu trop ambitieux pour être tout à fait cohérent. Mais un film doit-il être toujours cohérent ? La multiplicité des thèmes abordés dans Fausta en fait aussi sa richesse.
Ojoloco 2016 : L'année où mes parents sont partis en vacances
Premier film vu dans la sélection de cette année. Un bon départ car le film est plutôt réussi bien que le sujet ait déjà été souvent traité dans le cinéma d'Amérique latine : dictatures obligent.
Que font de leurs enfants les parents qui militent contre un régime politique quand ils sentent la menace peser sur eux de façon imminente ? Comment les enfants vivent-ils cette suspension brutale et provisoire, mais parfois définitive, de leur repères habituels ?
Les parents de Mauro le déposent au pied de l'immeuble du grand-père; celui-ci a été prévenu par téléphone mais il n'est pas là pour accueillir l'enfant. C'est un voisin, âgé et pas particulièrement aimable qui se retrouve avec la charge de l'enfant.
Chagrin, mauvaise humeur, angoisses, révolte... le film joue, de façon assez juste, sur toute la gamme des sentiments. C'est le temps de l'apprivoisement entre l'enfant et le viellard, entre deux êtres dont la vie vient d'être bouleversée. Le risque du mélo n'est pas loin mais le réalisateur, Cao Hamburger l'évite habilement en situant son film en 1970, l'année de la coupe du monde de football, une passion à laquelle nul n'échappe au Brésil quel que soient les circonstances. Ou le milieu ! Parce que c'est la deuxième "astuce" du film, le vieil homme appartient à une communauté juive, respectueuse des traditions. Ce qui ajoute au film un pittoresque quasi documentaire assez inattendu.
Un film plutôt réussi donc parce que très habile.
Que font de leurs enfants les parents qui militent contre un régime politique quand ils sentent la menace peser sur eux de façon imminente ? Comment les enfants vivent-ils cette suspension brutale et provisoire, mais parfois définitive, de leur repères habituels ?
Les parents de Mauro le déposent au pied de l'immeuble du grand-père; celui-ci a été prévenu par téléphone mais il n'est pas là pour accueillir l'enfant. C'est un voisin, âgé et pas particulièrement aimable qui se retrouve avec la charge de l'enfant.
Chagrin, mauvaise humeur, angoisses, révolte... le film joue, de façon assez juste, sur toute la gamme des sentiments. C'est le temps de l'apprivoisement entre l'enfant et le viellard, entre deux êtres dont la vie vient d'être bouleversée. Le risque du mélo n'est pas loin mais le réalisateur, Cao Hamburger l'évite habilement en situant son film en 1970, l'année de la coupe du monde de football, une passion à laquelle nul n'échappe au Brésil quel que soient les circonstances. Ou le milieu ! Parce que c'est la deuxième "astuce" du film, le vieil homme appartient à une communauté juive, respectueuse des traditions. Ce qui ajoute au film un pittoresque quasi documentaire assez inattendu.
Un film plutôt réussi donc parce que très habile.
20 mars 2016
The professionals
Un bon vieux western comme je les aime ! Classique, avec un petit quelque chose en plus .
Quatre mercenaires, chacun un expert dans sa spécialité, ont été engagés par un riche Texan pour retrouver sa femme, enlevée par des révolutionnaires mexicains. Et les voilà partis, sur la promesse d'une belle somme d'argent, de l'autre côté de la frontière.
Mais entre les promesses et la réalité, l'écart est parfois considérable et il faut bien qu'il y ait un retournement de situation, (dont je ne dirai rien), pour que le suspense tienne jusqu'au bout. En attendant le dénouement, on est parti pour de belles chevauchées, des paysages sauvages, des explosions spectaculaires, de l'alcool, une histoire d'amour torride, des trahisons, et même un peu de politique à propos de l'interventionnisme américain.
Les acteurs ? Les meilleurs pour la situation : Burt Lancaster, Lee Marvin, Robert Ryan et Woody Strode pour les mercenaires - je me demande pourquoi le dernier n'a pas son nom sur l'affiche... Couleur de peau peut-être ? Jack Palance et Ralph Bellamy sont les deux vilains. Et le rôle de Maria est tenu par .... Claudia Cardinale, plus pulpeuse que jamais ! Tiens, elle non plus n'a pas son nom sur l'affiche !
Le film de Richard Book date de 1966. Bien que son affiche suive les normes des studios et sans doute la notoriété des acteurs plutôt que celles du politiquement correct, il n'a pas pris une ride. Un régal pour tous les amateurs du genre.
19 mars 2016
Belgica
Un dernier film avant de se lancer dans le grand festival de cinéma sud-américain Ojoloco ?
Belgica est ce genre de petit film bizarre et attachant qui raconte des histoires de "vrais gens", mais de gens qui ne sont pas inscrits sur une trajectoire de réussite classique. Peut-être même pas sur une trajectoire du tout car ils construisent leur vie par petits bouts avec des tas de bifurcations, de contournements, des vies qui souvent ne les mènent que dans une impasse. Des loosers ? des paumés ? non, même pas. Juste des gens ordinaires dont la vie n'est pas tout à fait ordinaire.
Jo, aidé de son frère Frank vient d'ouvrir un bar, un bar où l'on boit de la bière, on écoute de la musique et on parle à ses voisins. Un bar chaleureux. Comme l'affaire marche bien, sous l'impulsion de Frank, et avec l'aide de quelques amis, le local est agrandi et le bar chaleureux devient du jour au lendemain un bar branché où les jeunes affluent jusque tard dans la nuit. Mais c'est à ce moment là aussi que les choses commencent à déraper.
Belgica est un film tonique, qui déborde d'énergie. Un film cyclothymique aussi puisque les moments de grand enthousiasme alternent avec des passages plus dépressifs. La musique à fond les oreilles, on boit, on rit, on sniffe une ligne de cocke, on s'engueule, on se bat... Tout semble vécu et filmé intensément. Rien de tiède. Pas de demi-mesure. Surtout pas dans la relation entre les deux frères, une relation qui glisse si facilement de l'amour à la haine, de la solidarité à la méfiance.
Le précédent film de Felix Van Groenigen, Alabama Monroe (que j'avais beaucoup aimé) montrait déjà cette capacité à vivre sa vie à 100 à l'heure, quitte à aller droit dans le fossé. Une certaine rage de vivre, qui sur l'écran du moins, fait paraître bien terne et bien ordinaires nos propres vies.
Belgica est ce genre de petit film bizarre et attachant qui raconte des histoires de "vrais gens", mais de gens qui ne sont pas inscrits sur une trajectoire de réussite classique. Peut-être même pas sur une trajectoire du tout car ils construisent leur vie par petits bouts avec des tas de bifurcations, de contournements, des vies qui souvent ne les mènent que dans une impasse. Des loosers ? des paumés ? non, même pas. Juste des gens ordinaires dont la vie n'est pas tout à fait ordinaire.
Jo, aidé de son frère Frank vient d'ouvrir un bar, un bar où l'on boit de la bière, on écoute de la musique et on parle à ses voisins. Un bar chaleureux. Comme l'affaire marche bien, sous l'impulsion de Frank, et avec l'aide de quelques amis, le local est agrandi et le bar chaleureux devient du jour au lendemain un bar branché où les jeunes affluent jusque tard dans la nuit. Mais c'est à ce moment là aussi que les choses commencent à déraper.
Belgica est un film tonique, qui déborde d'énergie. Un film cyclothymique aussi puisque les moments de grand enthousiasme alternent avec des passages plus dépressifs. La musique à fond les oreilles, on boit, on rit, on sniffe une ligne de cocke, on s'engueule, on se bat... Tout semble vécu et filmé intensément. Rien de tiède. Pas de demi-mesure. Surtout pas dans la relation entre les deux frères, une relation qui glisse si facilement de l'amour à la haine, de la solidarité à la méfiance.
Le précédent film de Felix Van Groenigen, Alabama Monroe (que j'avais beaucoup aimé) montrait déjà cette capacité à vivre sa vie à 100 à l'heure, quitte à aller droit dans le fossé. Une certaine rage de vivre, qui sur l'écran du moins, fait paraître bien terne et bien ordinaires nos propres vies.
L'Histoire du géant timide
Après Back Soon de Solveig Anspach, après Béliers, de Grimür Hakonarson, un autre film islandais ? Puisque j'avais aimé les deux premiers, va pour L'Histoire du géant timide de Dagur Kari.
Plus grand, plus gros que Fusi, c'est difficile à trouver. Il est si gros que parfois il tient à peine sur l'écran. Plus empoté, et plus balourd, difficile aussi. Mais cet énorme nounours est aussi le plus gentil des hommes. Il suffira d'une rencontre pour que craque la carapace et que ce bon gros géant prenne enfin sa vie en main.
Un film gentil - mais pas complètement rose pour autant - pour changer des films noirs, ultra-violents. Parfois c'est bien de pouvoir reprendre son souffle et de se dire que tout ne va pas toujours si mal dans le monde.
Plus grand, plus gros que Fusi, c'est difficile à trouver. Il est si gros que parfois il tient à peine sur l'écran. Plus empoté, et plus balourd, difficile aussi. Mais cet énorme nounours est aussi le plus gentil des hommes. Il suffira d'une rencontre pour que craque la carapace et que ce bon gros géant prenne enfin sa vie en main.
Un film gentil - mais pas complètement rose pour autant - pour changer des films noirs, ultra-violents. Parfois c'est bien de pouvoir reprendre son souffle et de se dire que tout ne va pas toujours si mal dans le monde.
18 mars 2016
Craig Johnson, le dernier avant le suivant ...
Tous les démons sont
ici, 2015
Titre original :
Hell is empty 2011
L’enfer ! Un blizzard et un incendie de montagne qui
déboule à la vitesse d’une avalanche au dessus d’un lac gelé dans une vallée
perdue des Big Horn Moutains, c’est bien l’enfer qui attend le Shérif Longmire,
coincé entre la glace et le feu. A ce moment du roman la question n’est pas de
savoir s’il en sortira – il s’en sortira nécessairement ! – mais plutôt de
savoir comment il s’en sortira ?
Sachant que l’épisode doit rester crédible pour le lecteur. Inutile de
préciser que les pages tournent toutes seules !
Dans Tous les démons
sont ici, plus peut-être que dans ses précédents romans, Craig Johnson joue avec
le fantastique. Le shérif Longmire
doit rattraper un psychopathe
extrêmement dangereux qui s’est évadé et
ne cesse de semer la mort derrière lui. Il est accompagné dans sa quête par
Virgil, un vieil Indien ressurgi d’un précédent épisode qui le protège et le
guide dans sa traversée des cercles de l’enfer …
Craig Johnson dans ses romans a toujours joué du double
registre du western d’une part, du polar d’autre part. Il prouve dans ce roman
qu’il sait tout aussi bien jouer avec les grands chefs-d’œuvre de la
littérature mondiale. Aussi improbable que paraisse la rencontre d’un shérif du Wyoming et du grand poète italien, Dante Alighieri, elle fonctionne bien. D’abord parce que le shérif Longmire n’est
pas inculte, il l’a prouvé depuis longtemps. Ensuite parce que la structure du poème italien et sa
progression en spirale d’un cercle à un autre représente l’essence même du suspense.
Restait à trouver pour l’écrivain le bon registre, la juste mesure entre
révérence et ironie, pour ne pas faire du roman un simple pastiche et garder la
tonalité qui fait tout le charme de la série romanesque à laquelle sont
habitués ses lecteurs. Un exercice de haut vol dont l’écrivain se tire plus que
bien. Sous la plume de l’écrivain les
montagnes du Wyoming, leurs sommets à plus de 3000 mètres, la zone sauvage du Cloud Peak ressemblent définitivement à
l’enfer.
Tous les démons sont ici est le 7e roman de Craig Johnson publié en français par les
bons soins des éditions Gallmeister. C’est pour le moment l’avant dernier,
juste avant Steamboat. Mais pas
d’inquiétude, il y en a encore quelques uns à venir et le prochain a même déjà
son titre : A vol d’oiseau.
17 mars 2016
Je ne résiste pas à l'ennui...
et j'ai quitté la salle avant la fin du film. Deux fois de suite !
Anomalisa ... j'aurais pu m'en douter : "un homme sclérosé par la banalité de sa vie" ... le pitch n'annonçait rien de bon, mais je voulais savoir ce que "stop motion" la technique employée pour le film signifiait. En gros un film d'animation en volume. Je veux bien admettre le propos du film qui est de dénoncer (?) les clichés, les conventions, les gestuelles automatiques, les formules creuses qui envahissent nos existences. Mais comment le faire sans ennuyer le spectateur ? En utilisant une technique, une forme supposée retenir toute son attention ? Bien essayé, mais raté pour moi.
La mise en scène de la banalité est décidément un exercice difficile ! et Un jour avec, un jour sans, de Sang-Soo Hong ne m'a pas plus convaincue : il s'agit cette fois de la journée "perdue" d'un réalisateur qui à la suite d'un malentendu, se trouve un jour à l'avance dans la ville où il doit donner une conférence. Il comble le vide des heures en visitant une patinoire, un temple, rencontre une jeune femme, s'enivre... Ce n'est que la première moitié du film; le film reprend ensuite depuis le début, le déroulement de la même journée, avec quelques micro-variantes pour montrer qu'un geste, un mot, prononcé différemment, interprété différemment peut faire bifurquer une vie. Comme si un informaticien avait conçu le scénario à grand renforts de "if ... then...". Tentative louable - Resnais s'y était essayé avec Smoking / no smoking - mais je n'ai pas résisté à l'ennui. Entre m'endormir sur place ou quitter mon fauteuil, j'ai préféré la deuxième solution.
Deux mauvais films ? Peut-être pas. Deux mauvais choix plutôt. Du coup, le prochain film ???
Anomalisa ... j'aurais pu m'en douter : "un homme sclérosé par la banalité de sa vie" ... le pitch n'annonçait rien de bon, mais je voulais savoir ce que "stop motion" la technique employée pour le film signifiait. En gros un film d'animation en volume. Je veux bien admettre le propos du film qui est de dénoncer (?) les clichés, les conventions, les gestuelles automatiques, les formules creuses qui envahissent nos existences. Mais comment le faire sans ennuyer le spectateur ? En utilisant une technique, une forme supposée retenir toute son attention ? Bien essayé, mais raté pour moi.
La mise en scène de la banalité est décidément un exercice difficile ! et Un jour avec, un jour sans, de Sang-Soo Hong ne m'a pas plus convaincue : il s'agit cette fois de la journée "perdue" d'un réalisateur qui à la suite d'un malentendu, se trouve un jour à l'avance dans la ville où il doit donner une conférence. Il comble le vide des heures en visitant une patinoire, un temple, rencontre une jeune femme, s'enivre... Ce n'est que la première moitié du film; le film reprend ensuite depuis le début, le déroulement de la même journée, avec quelques micro-variantes pour montrer qu'un geste, un mot, prononcé différemment, interprété différemment peut faire bifurquer une vie. Comme si un informaticien avait conçu le scénario à grand renforts de "if ... then...". Tentative louable - Resnais s'y était essayé avec Smoking / no smoking - mais je n'ai pas résisté à l'ennui. Entre m'endormir sur place ou quitter mon fauteuil, j'ai préféré la deuxième solution.
Deux mauvais films ? Peut-être pas. Deux mauvais choix plutôt. Du coup, le prochain film ???
16 mars 2016
Les Couleurs de Dan
Plus que 4 jours avant le printemps. Plus que trois jours pour aller voir les tableaux de Dan Foggiarolli Gendey, histoire de se remplir les yeux de couleur en attendant ... le printemps !
Exposition ouverte du mardi au dimanche inclus
De 14h30 à 18h en présence de l'artiste
Mairie de Corenc. 18 av de la Condamine
14 mars 2016
Encore trois romans de Craig Johnson
-->
Enfants de poussière,
2012
Titre original :
Another man’s mocassin, 2008
Dans Enfants de
poussière, le shérif Longmire est revenu dans son conté d’Absaroka, parce que sa
fille, gravement blessée dans le
précédent roman est en convalescence chez lui pour quelques semaines. Autant dire qu’au
quatrième roman de Craig Johnson, le lecteur a acquis un sentiment de
familiarité avec le shérif, ses adjoints, ses amis, et les habitants de Durant,
qui constitue un des plaisirs de la lecture.
Sinon, avec Enfants
de Poussière on est parti pour une histoire double puisque la découverte du
cadavre d’une jeune vietnamienne ravive les souvenirs de guerre de Longmire et
en particulier de la bataille du Tét à laquelle il s’est trouvé mêlé en février
1968. Enfants de poussière est le nom d’une association chargée de s’occuper
d’enfants d’origine vietnamienne, mais qui couvre en réalité un réseau de
prostitution ce dont on se doute assez vite. Encore faut-il parvenir à coincer
celui qui a tué la jeune vietnamienne et ce n’est pas évident car C. Johnson
multiplie à loisir les fausses pistes avec des personnages tous plus
pittoresques les uns que les autres. Une partie du roman se déroule à Bayley,
une ville fantôme comme on en voit encore mais rarement aux Etats-Unis,
quelques baraques en bois envahies par les herbes où grouillent les serpents à
sonnette.
Dark horse, 2013
Titre original :
The Dark Horse, 2009
De retour de Pennsylvanie (où sa fille avait été sauvagement
agreessée et bien près de mourir, cf.L’Indien
blanc) Walt Longmire, le Shérif d’Absaroka county, à qui on a confié la garde de Mary Barsad,
accusée d’avoir tué son mari de 6 balles dans la tête, enquête dans le conté
voisin, c’est à dire en dehors de sa juridiction. Il enquête donc sous couvert,
une couverture qu’à vrai dire, il ne maintient pas longtemps. Mais il n’est pas le seul « sous
couverture », puisque la victime, Wade Barsad est un « témoin
protégé », surveillé de près par le FBI parce qu’il détient des
informations importantes. Qui de Walt
Longmire ou du FBI résoudra le plus vite l’enquête ? Cela ne fait pas
vraiment question. En dehors de l’aspect strictement policier, il est beaucoup
question de chevaux dans ce roman, puisque le point de départ c’est l’incendie
criminel d’une écurie (5 chevaux ont péri dans l’incendie), et la disparition
du plus beau des chevaux, le Dark Horse du titre. Un cheval hors du commun qui
à lui seul fait le charme et l’intérêt des derniers chapitres du roman.
Molosses,
2014
Titre
original : Junkyard Dogs ,
2010
On
reprend les mêmes et on recommence ? Bien sûr puisque retrouver des personnages que
l’on a bien aimés dans un précédent roman est toujours agréable. Walt Longmire,
le shérif est toujours à son poste, de même que Vic, Ruby la secrétaire ; Henri Standing Bear, l’Indien est en peu en retrait
et Salzarbitoria, l’assistant shérif basque, sur le point de démissionner après
ses dernières mésaventures, revient sur le devant de la scène. Le roman peut
donc commencer et Longmire une fois de plus va prendre des coups.
Le
décor principal est une casse de voitures, tenue par un vieil original, mais il
y a aussi un promoteur immobilier et quelques truands issus d’un groupe
suprématiste aryen. C’est l’hiver, les routes sont verglacées et la neige ne
cesse de tomber ce qui est finalement pratique pour suivre des traces.
12 mars 2016
11 mars 2016
Trois romans de Craig Johnson
tous publiés en français chez Gallmeister, en anglais chez Penguin
Little Bird, 2009
Titre original :
The Cold dish, 2004
Little Bird est le premier roman de la série ; autant
commencer par lui puisque c’est le roman qui permet de se familiariser avec le
décor, les personnages, le ton, la façon de faire de Craig Johnson.
Le roman commence par la découverte d’un cadavre, le jeune
Cody Pritchard accusés d’avoir violé, avec trois autres garçons une jeune
indienne. Un procès a eu lieu, mais n’a servi qu’à raviver les contentieux
entre les populations cheyenne et blanche d’autant que les quatre jeunes gens
n’ont été condamnés qu’à une peine « avec sursis ». Dans ces conditions
l’hypothèse d’une vengeance paraît vraisemblable.
Le Camp des morts,
2010
Titre
original : Death without company, 2006
Le Wyoming, l’hiver, la neige. Une vieille dame qui meurt
dans une maison de retraite. Rien que de très banal en apparence. Mais l’enquête, menée par le shérif Longmire
et ses assistants met en branle une multitude de personnages, et surtout des
histoires vieilles de 50 ans.
Le plus sympathique dans ce roman : les personnages
particulièrement bien typés, que ce soit Lucian, le vieux shérif unijambiste,
Henry surnommé l’Ours, un chef Cheyenne, le jeune Saizarbitoria qui parle
basque couramment, le contremaître du
chantier, etc, etc. Des
« Native-Americans », Cheyenne essentiellement ou Crow, des Américains d’origine basque qui ont gardé
leur langue, et même … des Américians ordinaires !
L’intrigue, qui repose en partie sur des histoires d’amour,
et de haine datant de plus de 50 ans et des meurtres récents est
particulièrement complexe et suffisamment intrigante pour accrocher le lecteur
jusqu’au bout.
L’Indien blanc, 2011
10 mars 2016
Ce Sentiment de l'été
Le film s'ouvre sur une tragédie : une jeune fille meurt subitement à la sortie de son atelier de gravure. Son compagnon Lawrence, sa soeur Zoé devront apprendre à vivre sans elle. Mais la suite du film n'a rien d'une tragédie.
Ce sentiment de l'été, est un film nomade, qui se déroule entre Berlin, Paris, New York et ... Annecy ! Pourtant, ce n'est pas vraiment le film d'une errance, plutôt la trajectoire de jeunes gens que rien ne fixe encore, ni leur boulot, ni leurs amours. Ils sont libres, mais fragiles parce que toujours à fleur de sentiments. Ce sentiment de l'été est un film impressionniste, qui procède par petites touches, quelques mots, un regard suffisent à faire comprendre leurs attentes, leurs espoirs, leurs chagrins. Les étés, ni les amours ne sont fait pour durer. Mikhaël Hers, le réalisateur parvient à tenir son film dans un juste équilibre entre désespoir et insouciance, entre tristesse et frivolité. Avec quelque chose en plus, comme la nostalgie de nos jeunes étés.
09 mars 2016
The Assassin
Hou Hsiao Hsien compose de superbes tableaux. Paysages, portraits, natures mortes.... il excelle incontestablement dans tous les genres picturaux Il a toutefois oublié qu'au cinéma on attend aussi une histoire et des personnages qui ne soient pas seulement des porte-manteaux (aussi beaux que soient les costumes!)
Bien sûr il y a ces fulgurances pendant les trop rares combats, moments spectaculaires attendus dans tout film de sabre qui se respecte. Mais cela ne suffit pas. L'intention du réalisateur était sans doute de renouveler le genre, comme Sergio Leone l'a fait pour le western; mais la recherche esthétique se fait ici au détriment du récit.
Perdu dans la somptuosité de l'image le spectateur finit par se dire que ce film suinte l'ennui ; en arpentant les galeries d'un musée, en feuilletant un livre, il décide librement de son rythme. Assis dans son fauteuil devant l'écran, il ne peut que subir et se plier à la lenteur du film. Beau mais vide !
Perdu dans la somptuosité de l'image le spectateur finit par se dire que ce film suinte l'ennui ; en arpentant les galeries d'un musée, en feuilletant un livre, il décide librement de son rythme. Assis dans son fauteuil devant l'écran, il ne peut que subir et se plier à la lenteur du film. Beau mais vide !
Bien sûr il y a ces fulgurances pendant les trop rares combats, moments spectaculaires attendus dans tout film de sabre qui se respecte. Mais cela ne suffit pas. L'intention du réalisateur était sans doute de renouveler le genre, comme Sergio Leone l'a fait pour le western; mais la recherche esthétique se fait ici au détriment du récit.
Perdu dans la somptuosité de l'image le spectateur finit par se dire que ce film suinte l'ennui ; en arpentant les galeries d'un musée, en feuilletant un livre, il décide librement de son rythme. Assis dans son fauteuil devant l'écran, il ne peut que subir et se plier à la lenteur du film. Beau mais vide !
Perdu dans la somptuosité de l'image le spectateur finit par se dire que ce film suinte l'ennui ; en arpentant les galeries d'un musée, en feuilletant un livre, il décide librement de son rythme. Assis dans son fauteuil devant l'écran, il ne peut que subir et se plier à la lenteur du film. Beau mais vide !
08 mars 2016
Steamboat
Le dernier livre de Craig Johnson. Ou plutôt son dernier livre publié en français. Parce que les lecteurs américains, ou du moins anglophones ont toujours un temps d'avance sur nous. Les veinards !
Steamboat est un roman un peu à part dans la série des Longmire, parce que c'est un roman qui remonte dans le passé de Longmire et de l'ancien shérif Lucian, l'unijambiste qui, depuis qu'il vit en maison de retraite, attend avec impatience Longmire pour leur partie d'échecs hebdomadaire et en attendant tire sur l'écran de télé quand passe Fox News !
On retrouve le vieux lascar avec plaisir. Et l'on suit avec une certaine anxiété le récit d'un exploit commis 20 ans plus tôt : il s'agissait de transporter vers l'hôpital de Denver une petite fille japonaise gravement blessée dans un accident de voiture. Une question de vie ou de mort, qui doit se résoudre par une nuit de blizzard épouvantable.
Avec des éléments aussi simples que ceux-là (aussi convenus ? ) Craig Johnson parvient à construire un suspense étonnant. Les péripéties s'accumulent comme ils se doit, mais il y a en plus cet humour en demi-teinte, cette ironie tendre qui est la marque de l'écrivain et pour les lecteurs qui le suivent depuis longtemps une familiarité avec les personnages qui fait tout le charme du roman.
Steamboat est un roman un peu à part dans la série des Longmire, parce que c'est un roman qui remonte dans le passé de Longmire et de l'ancien shérif Lucian, l'unijambiste qui, depuis qu'il vit en maison de retraite, attend avec impatience Longmire pour leur partie d'échecs hebdomadaire et en attendant tire sur l'écran de télé quand passe Fox News !
On retrouve le vieux lascar avec plaisir. Et l'on suit avec une certaine anxiété le récit d'un exploit commis 20 ans plus tôt : il s'agissait de transporter vers l'hôpital de Denver une petite fille japonaise gravement blessée dans un accident de voiture. Une question de vie ou de mort, qui doit se résoudre par une nuit de blizzard épouvantable.
Avec des éléments aussi simples que ceux-là (aussi convenus ? ) Craig Johnson parvient à construire un suspense étonnant. Les péripéties s'accumulent comme ils se doit, mais il y a en plus cet humour en demi-teinte, cette ironie tendre qui est la marque de l'écrivain et pour les lecteurs qui le suivent depuis longtemps une familiarité avec les personnages qui fait tout le charme du roman.
06 mars 2016
Nahid
Inutile de le cacher : on sort de ce film un rien déprimé... ou au contraire, on se félicite du sort qui nous a fait naître ici plutôt que là. Car être une femme en Iran c'est pour le moins galère et c'est ce que ce film nous démontre très bien.
Nahid, mal mariée (un mariage arrangé pour sortir un homme des griffes de la drogue ? ), puis divorcée avec un enfant, se bat au jour le jour pour faire respecter ses droits.
Un amant, oui, avec qui elle pourrait (peut-être) refaire sa vie, mais en cachette ou, au mieux en acceptant la formule du "mariage temporaire" renouvelable tous les mois (?) parce qu'elle a obtenu la garde de son enfant sous l'express condition de ne pas se remarier.
L'impression désagréable que tout dans la vie d'une femme iranienne divorcée conspire contre elle et qu'elle est désespérément seule. On a rarement aussi bien montré dans un film le système oppressif dont les femmes iraniennes sont prisonnières. Mais s'agit-il seulement de l'Iran ?
Nahid est, si je ne me trompe le premier film diffusé en France d'une jeune réalisatrice iranienne : Ida Panahandeh, qui rêve d'adapter au cinéma Madame Bovary. D'une certaine façon, le contraire de cette Nahid qui au lieu de rêver sa vie, se bat pour la vivre comme elle l'entend.
Nahid, mal mariée (un mariage arrangé pour sortir un homme des griffes de la drogue ? ), puis divorcée avec un enfant, se bat au jour le jour pour faire respecter ses droits.
Un amant, oui, avec qui elle pourrait (peut-être) refaire sa vie, mais en cachette ou, au mieux en acceptant la formule du "mariage temporaire" renouvelable tous les mois (?) parce qu'elle a obtenu la garde de son enfant sous l'express condition de ne pas se remarier.
L'impression désagréable que tout dans la vie d'une femme iranienne divorcée conspire contre elle et qu'elle est désespérément seule. On a rarement aussi bien montré dans un film le système oppressif dont les femmes iraniennes sont prisonnières. Mais s'agit-il seulement de l'Iran ?
Nahid est, si je ne me trompe le premier film diffusé en France d'une jeune réalisatrice iranienne : Ida Panahandeh, qui rêve d'adapter au cinéma Madame Bovary. D'une certaine façon, le contraire de cette Nahid qui au lieu de rêver sa vie, se bat pour la vivre comme elle l'entend.
04 mars 2016
Merci Patron
Dur de ne pas aimer un film quand tout le monde l'applaudit.
Le sujet, la désindustrialisation, la fermeture des usines, le chômage, les dettes est grave. Le traiter sur le mode farcesque, pourquoi pas ? C'est s'assurer de remplir les salles.
Dès les premières séquences on pense à Michael Moore, dont les documentaires, pour efficaces qu'ils soient, prennent quelques libertés avec l'objectivité des faits et frôlent trop souvent la manipulation. François Ruffin, fondateur du journal Fakir et réalisateur du film s'agite et brandit ses T-shirts "I love Arnault". Soit !
Mais lorsque le film se resserre autour du couple Klur, la farce devient franchement caustique et surtout ambigüe. De qui se moque-t-on ? Du PDG de LVMH qui envoie ses sbires pour régler l'affaire "à l'amiable" - quelques dizaine de milliers d'euros, pour un Bernard Arnault ce n'est rien, de la petite monnaie ! - ou du couple de chômeurs que le réalisateur, pour les besoins de son film, manipule et pousse au chantage ?
Merci Patron c'est la victoire du pot de terre contre le pot de fer, de David contre Goliath, oui sans doute. Et c'est la raison pour laquelle ce film rencontre un tel succès. Mais j'ai beau essayer de trouver toutes les bonnes raisons d'aimer ce film, je garde mes réserves.
Le sujet, la désindustrialisation, la fermeture des usines, le chômage, les dettes est grave. Le traiter sur le mode farcesque, pourquoi pas ? C'est s'assurer de remplir les salles.
Dès les premières séquences on pense à Michael Moore, dont les documentaires, pour efficaces qu'ils soient, prennent quelques libertés avec l'objectivité des faits et frôlent trop souvent la manipulation. François Ruffin, fondateur du journal Fakir et réalisateur du film s'agite et brandit ses T-shirts "I love Arnault". Soit !
Mais lorsque le film se resserre autour du couple Klur, la farce devient franchement caustique et surtout ambigüe. De qui se moque-t-on ? Du PDG de LVMH qui envoie ses sbires pour régler l'affaire "à l'amiable" - quelques dizaine de milliers d'euros, pour un Bernard Arnault ce n'est rien, de la petite monnaie ! - ou du couple de chômeurs que le réalisateur, pour les besoins de son film, manipule et pousse au chantage ?
Merci Patron c'est la victoire du pot de terre contre le pot de fer, de David contre Goliath, oui sans doute. Et c'est la raison pour laquelle ce film rencontre un tel succès. Mais j'ai beau essayer de trouver toutes les bonnes raisons d'aimer ce film, je garde mes réserves.
03 mars 2016
Craig Johnson
Auteur phare du Wyoming, Craig Johnson est encore un de ces
écrivains qui a pratiqué 36 métiers avant de vivre de sa plume : cow-boy
ou menuisier, enseignant ou policier, pêcheur ou fermier ! Il vit
actuellement à Upcross
(Wyonming) (25 habitants !), dans une maison qu’il a
construite de ses propres mains,
s’occupe de son ranch, de ses chevaux, de ses chiens…
Ses livres portent incontestablement la trace de cette
expérience de vie qui lui a permis d’évoluer dans des milieux différents, au
contact de gens d’horizon divers. Du coup ses personnages, aussi bizarres soient ils, paraissent toujours très crédibles. Avec lui,
comme avec la plupart des écrivains du Montana et de l’Ouest en général, la
littérature tient autant de la fiction que du témoignage. L’auteur part de
lieux et de personnages qu’il connaît, combine des éléments empruntés à la
réalité pour inventer une histoire. Au final, tout est vrai, seule l’intrigue
est fictive.
Craig
Johnson semble s’étonner du succès de ses livres en France. Mais ceci explique
peut-être cela. Le lecteur ne trouvera pas le comté d’Absaroka sur Google map,
parce que le nom est inventé, mais les paysages du roman sont bien ceux du
Wyoming. Et les blizzards, et les couchers de soleil, et les petites villes, et
les bars, et l’atmosphère en général. Lire Craig Johnson c’est voyager dans des
paysages grandioses et, à l‘inverse,
traverser le Wyoming, c’est se retrouver dans un roman de Craig Johnson.
Des paysages réels, des personnages crédibles et bien typés, une intrigue
suffisamment compliquée pour permettre au lecteur de multiplier les hypothèses
et de n’obtenir la solution que dans les dernières pages … la recette paraît
simple. Mais il faut du talent pour l’appliquer ! Et Craig Johnson en a
suffisamment pour avoir déjà écrit une dizaine de romans avec pour personnage
principal Walt Longmire, shérif fatigué et désabusé, soutenu par son vieil ami
cheyenne, Harry Standing Bear, et son assistante Victoria Moretti. L’intrigue
varie bien sûr de livre en livre mais il y a quelque chose de très satisfaisant
à retrouver à chaque fois, fidèles à eux-mêmes, les personnages clefs de la
série. »
tatteredcover.com
Question subsidaire : à Grenoble, pour la rencontre du 4 Avril, à l'amphithéâtre de la Maison du tourisme, Craig portera-t-il ou ne portera-t-il pas la barbe !
02 mars 2016
Les Everglades
Situé au Sud de la Floride, au bord du golfe du Mexique le Parc National des Everglades est un territoire essentiellement marécageux.
On y croise toutes sortes d'espèces animales (y compris des moustiques au mois de janvier,ce qui est pour le moins inconvenant ! ) Beaucoup de gros oiseaux, pas le moins effarouchés
Perchés au sommet des arbres ils dominent aisément la situation et n'ont pas grand chose à craindre du téléobjectif. Au bord de la route, ils vaquent à leurs occupations, indifférents aux véhicules qui passent, s'arrêtent, les observent un instant et puis s'en vont. Eux restent. Ils sont chez eux.
Mais les vrais seigneurs des Everglades, ce sont les alligators. Qu'ils soient dans l'eau, à demi immergés (et parfois totalement immergés) ou qu'ils soient sur la rive, au sec, rien ne les indiffère plus que la présence humaine.
Et voilà pour notre anthropocentrisme !
01 mars 2016
Wyndwood
Dernier passage avant le retour dans ce quartier, jeune et branché mais surtout débordant de créativité et de vitalité. Il est tard, la nuit ne va pas tarder. Juste le temps d'un pecan-pie, le meilleur jamais goûté dans ce petit bar du coin de la rue.
Le soir tombe, le quartier se vide, il est temps de quitter Miami.
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