30 juillet 2019

Give me liberty

Le film est carrément foutraque : scénario, personnages, cadrages, mouvements de caméra, ça bouge, ça déménage. Rien ne se passe comme il faut, mais à force de partir dans tous les sens, le film est diablement passionnant.
Prenez un petit-fils d'émigré russe, mettez-le au volant d'un bus chargé du transport d'handicapés et faites lui prendre 10 mn de retard parce qu'il est passé s'occuper de son grand-père qui doit impérativement prendre un bus à 7h45 pour se rendre à un enterrement. Bien entendu le retard initial ne fait que s'allonger quand le jeune homme se trouve obligé d'embarquer dans son bus tous les amis de la défunte, sans oublier un homme tellement obèse qu'il ne peut pas se déplacer seul.

A ce moment du film on craint que le réalisateur, Kirill Mikhanovsky ne soit parti pour un remake de Freaks.... Mais non, il ne s'agit pas plus d'une parade de monstres que d'un road movie déjanté, plutôt d'un film qui fait appel à l'empathie pour amener les spectateurs à modifier leur regard sur ceux que la vie n'a pas gâtés. Et cela se fait essentiellement à travers le personnage du jeune ambulancier, souvent dépassé par tout ce qu'on exige de lui, mais qui ne se départit jamais de sa gentillesse et finit toujours par rendre le service qu'on lui demandait, quitte à mettre son emploi en jeu.



Le film pourrait à tout moment virer à la tragédie, car oui les situations des uns et des autres sont souvent dramatiques. Il frôle sans cesse la caricature à force d'accumuler les personnages atypiques,  mais il évite tous ces écueils parce que malgré les obstacles et les contretemps, Tracy, Steve, Dima et tous les autres sont pleins de vie, de passions, d'exigences et dans le bus, ça braille, ça râle, ça chante, ça vit tout simplement. Les images sont souvent chaotiques, les cadrages biscornus, le montage parfois incohérent; tout cela importe peu parce qu'au final le spectateur, essoufflé, gardera l'impression d'un tourbillon effréné et d'une vie menée à 100 à l'heure, mais surtout d'un amour immodéré de la vie quelle que soit la tournure qu'elle prend.
Pas mal pour un premier long dont j'ai aimé autant les qualités que les défauts.

Aucun commentaire: