15 mars 2020

Maya Santos-Febres, La Maîtresse de Carlos Gardel


Etrange livre que celui de Maya Santos-Febres. Ne serait-ce que parce que Maya Santos-Febres est porto-ricaine et qu'il n'y a apparemment pas beaucoup d'écrivains originaires de l'île et encore moins de femmes.

Etrange livre aussi parce ce que s'y entrecroisent trois lignes narratives autour d'un seul et même personnage :  Micaela Thorné est son nom. Elle est la petite fille d'une vieille guérisseuse qui lui a transmis ses secrets. Elle est aussi élève-infirmière, mais a bien l'intention de ne pas en rester là, car ce qu'elle veut c'est être médecin. Elle est aussi, comme le titre le suggère, la maîtresse du grand chanteur de tango argentin. Pendant précisément 27 jours.

La passion amoureuse, la science, la tradition. De leur coexistence naissent les tensions qui traversent le livre, puisque Micaela est en permanence tiraillée par ses trois possibilités; mais en définitive, c'est sa propre voie qu'elle doit trouver et pour ce faire, il lui faudra lutter contre tous ceux qui voudraient décider pour elle.

Le titre  qui mentionne Carlos Gardel n'est pas vraiment mensonger et l'on en apprend un peu sur la vie passablement tortueuse de Gardel et accessoirement sur le tango. A condition de ne pas oublier que le personnage important ce n'est pas lui mais sa maîtresse :  la femme qui se débarrasse des liens, même affectueux, même bien intentionnés qui l'emprisonnent. Ce qui fait du livre de Mayra Santos-Febres un parfait roman féministe.

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