16 mars 2020

Samuel Western, Canyons


Un premier chapitre comme un dernier chapitre, quand l'héroïne meurt? Pas du tout ! parce que dans le romande de Samuel Western le premier chapitre, celui de la mort de Gwen, est l'élément déclencheur. Il s'agit d'un accident de chasse qui laisse Eric, son frère jumeau et Ward, son petit ami désemparés, mutilés d'une partie d'eux-même.
25 ans plus tard.... que sont ils devenus ? Ont-ils réussi à oublier, à vivre leur vie ? Quel trajectoire ont-ils suivi; quelles ont été leurs réussites, leurs échecs ? Et lorsqu'ils se revoient 25 ans plus tard, quels peuvent être leur relations, sentiment de culpabilité, désir de vengeance ? Iront-ils vers un apaisement ou ... ,
L'auteur, dont c'est le premier roman, entretient habilement le suspens, et fait de ces deux hommes, mais aussi du milieu dans lequel ils vivent - musicos de Los Angeles ou ranchers dans un coin reculé du Wyoming - un portrait intéressant, sans pour autant négliger les personnages secondaires comme la femme de Ward. 


J'avoue toutefois avoir été parfois gênée par l'omniprésence des armes : fusils, carabines dont les modèles sont identifiés, les capacités comparées... un domaine qui m'est totalement étranger et qui d'office, me terrifie. Mais l'Amérique est le pays des armes. Et si l'on veut comprendre les enjeux du roman, la référence aux armes est incontournable. Découvrir de l'intérieur le monde des chasseurs est, pour moi en tout cas, totalement dépaysant. Et j'ai toujours pensé qu'un roman qui d'une façon ou d'une autre ne me dépayse pas est de peu d'intérêt.
Ce que je dis à propos des armes est aussi vrai de la religion. La femme de Ward est anapabtiste, elle a quitté sa communauté huttérite, mais garde toute sa foi. Une autre dimension de ce roman peut-être difficile à appréhender pour un lecteur européen, mais totalement constitutif de la culture américaine. Or la littérature est faite, me semble-t-il pour nous permettre de découvrir d'autre mondes que le nôtre, d'autres façons d'exister, d'autres façons de penser.
Rien n'est plus loin de moi que la religion et les armes, voilà pourquoi, j'ai aimé ce roman.

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