05 mars 2020

Adam


Quel joli film ! Non, joli n'est pas le bon terme : beau ! Quel beau film ! Adam est le premier long métrage de Maryam Touzani et c'est une vraie réussite.
Une réussite visuelle tout d'abord parce que chaque plan, cadré souvent très serré,  est une harmonie de couleurs et de formes. Dans ce huis clos de la médina aux ruelles étroites, mais aussi de la maison où  Abla finit par accueillir Samia la jeune femme enceinte, il fallait des couleurs en demi-teinte et des lumières douces pour atténuer la difficulté de la situation. Et j'ai pensé parfois à des tableaux de Wermer.
 

Mais la réussite est aussi dans l'affrontement de ces deux femmes, dans la façon qu'à Abla de se murer dans son chagrin et de se faire beaucoup plus dure qu'elle n'est en réalité, sans doute pour ne pas s'effondrer. Elle a renoncé à la musique, à la tendresse, à la sensualité et c'est Samia, la jeune femme enceinte, fille-mère en survie loin de sa famille qui peu à peu réconcilie Adla avec la vie.

Adam est un film de femmes - à l'exception du beau moustachu qui a l'oeil sur Adla - un film où l'on ne parle pas beaucoup, où l'on ne dit que l'indispensable parce que l'essentiel passe par le regard, par le geste. Où l'on se comprend à demi-mots parce que les émotions sont vécues de la même façon ou plutôt parce que chaque personnage fait un pas vers l'autre.
Adam fait partie de ces films précieux qui échappent au grand public et c'est bien dommage. 

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