07 décembre 2020

Elliot Ackerman, Le Passage

Des phrases courtes, une écriture un peu plate, presque maladroite. Froide plutôt. A laquelle on s'habitue petit à petit et c'est mieux comme cela parce que l'émotion est tout entière dans ce qui est raconté. 

On suit en effet dans ce roman, qui prend parfois des allures de reportage, l'empathie en plus, les déambulations de Harris Abadi, ancien interprète pour l'armée américaine, qui a émigré aux Etats-Unis, a pris la nationalité américaine et puis est revenu  pour essayer de rejoindre les Forces libres de Syrie. Après une première tentative ratée, il rencontre Amir et Daphnée qui ont échappé à un bombardement à Alep, mais ont perdu leur fille. 

Voilà, tout se passe dans ce territoire mal défini, où des forces ennemies s'affrontent, et où quelques individus essayent de survivre et parfois de trouver quelques raisons de vivre, alors même qu'ils ne peuvent faire confiance à personne et doivent prendre tous les risques.


Le passage n'est pas un roman réjouissant, loin de là. C'est un roman de guerre, une guerre d'aujourd'hui que nous essayons d'oublier malgré les informations que les médias diffusent chaque jour. C'est un roman surtout qui montre la difficulté qu'éprouve chaque personnage à décider par lui-même des valeurs pour lesquelles il est prêt à se battre, il est prêt à mourir. 

La véracité du roman tient pour beaucoup à l'expérience de l'auteur, ancien marine qui a servi à plusieurs reprises en Irak et en Afghanistan. On le croit sur parole.

 

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