29 décembre 2020

Hamilton

Alexander Hamilton est un homme politique américain, qui, après s'est engagé dans la guerre d'indépendance qui a permis aux Etats-Unis d'exister, a contribué à rédiger la constitution, fondement de la politique américaine. 

C'est ce personnage majeur dans l'histoire des Etats-Unis que Lin-Manuel Miranda a choisi de mettre en scène dans une comédie musicale dont le succès ne se dément pas depuis 5 ans. 

 Hamilton est en effet une comédie musicale tout à fait étonnante, parce qu'elle raconte ce moment essentil qu'a été la fondation des Etats-Unis, mais elle le raconte sur un rythme frénétique avec des acteurs pour la plupart noir ou métis, qui manipulent la langue avec l'aisance des rappeurs et des slameurs.


 Le résultat est époustouflant ! A condition de bien s'accrocher aux sous-titres car cette fresque historique  a beau durer  2h40, tout va très vite. Comme il convient à la jeunesse et à l'enthousiasme de ces personnages qui ont la certitude d'inventer un monde nouveau, forcément meilleur que le précédent. Ils croient à la "chose publique" comme ils croient à leur destin personnel, bien décidés à ne pas laisser passer leur chance. 

 

                                                I am not throwin' away my shot
                                                I am not throwin' away my shot
                                                Hey yo, I'm just like my country
                                                I'm young, scrappy and hungry
                                                And I'm not throwin' away my shot 

Ambitieux, prétentieux, mais aussi fougueux, courageux et c'est tout le mérite du scénariste d'avoir fait des "Pères fondateurs" non pas des personnages compassés à perruque poudrée, mais plutôt des jeunes gens turbulents à qui la mort ne fait pas peur et qui sont prêts à jeter toutes leurs forces dans la bataille, celle qui se conduit le fusil à la main comme celle qui s'écrit la plume à la main. 

Et puisque le monde était alors à réinventer, il est bon que la comédie musicale elle aussi se réinvente à l'occasion, même si cela doit bousculer un peu les habitudes des spectateurs. Oui, les personnages sont en habits XVIIIe, mais ils parlent et ils bougent  comme des jeunes gens d'aujourd'hui. Oui, il y a parfois beaucoup d'agitation sur la scène et la chorégraphie hip-hop n'est pas toujours très inventive, mais ce que la comédie musicale restitue parfaitement c'est la naissance des Etats-Unis dans le bruit et la fureur.  
 

Une naissance, vécue comme un abandon par le roi d'Angleterre dont les deux apparitions servent de contre-points très "british" aux élans révolutionnaires. 

J'aurais sans doute aimé voir Hamilton sur scène (le prix prohibitif des places m'en a rapidement dissuadée). Mais la captation video fait mieux que compenser mon regret. J'ai maintenant plusieurs airs qui me trottent dans la tête et ... la furieuse envie d'en savoir beaucoup plus sur Hamilton et les autres, envie en particulier d'en apprendre un peu plus sur Burr, son grand rival, qui finit par le tuer dans un duel.
 


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