14 décembre 2020

Leonardo Padura, La Transparence du temps


 

Il y a longtemps que j'aurais dû lire Leonardo Padura, parce que son dernier roman, paru il y a déjà 2 ans et qui met en scène le très intuitif Mario Conde,  m'a beaucoup plus. 

Mario Conde est un flic à la retraite qui, comme dans tous les polars, se pose des questions existentielles; ce qui ne l'empêche pas d'enquêter à la demande de son ami Bobby sur la disparition d'une statue de la vierge de Regla, une vierge noire. L'enquête révèle bien sûr son lot de surprises, mais elle révèle surtout la vie de tous les jours des habitants de la Havane, avec là comme partout ailleurs, des quartiers chics et des quartiers miséreux, des gens honnêtes et d'autres qui le sont moins. 

 Mais on est à Cuba et à Cuba rien n'est tout à fait comme ailleurs. Il y a tout un passé  économiquement difficile surtout après la chute de l'URSS, il y a toutes les hypocrisies idéologiques, il y a l'ingéniosité et le sens de la débrouille des cubains pour arriver à survivre malgré tout et même à rire, boire et manger; parce qu'il y a avant tout l'amitié chaleureuse, la solidarité, la générosité et l'humour des Cubains. 

Alors, La Transparence du temps, un roman policier ? Oui et beaucoup plus que cela !  Et Leonardo Padura est un écrivain particulièrement habile. Parce qu'il parvient à glisser, sans nuire à la continuité romanesque,  et en remontant jusqu'au temps des croisades, l'histoire de la fameuse statue de la vierge noire ! 

Oui vraiment j'ai beaucoup aimé ce roman, aimé les personnages autant que les descriptions de la Havane, de ses vieux immeubles décatis ou rénovés,  autant les références à l'histoire récente de Cuba que les interrogations de Mario Conde sur sa vie et sur la vie en général. 

Et oui, j'avoue avoir craqué pour Mario Conde, en lisant p. 44 de l'édition Métailié  : « La mer l’avait toujours attiré comme un aimant : contempler l’océan, jouir de sa couleur et de son odeur, du mystère de ses profondeurs insondables, lui procurait une puissante sensation d’empathie et d’apaisement. Plus qu’une limite et un enfermement, il y voyait des promesses de liberté. […] le rêve d’avoir une maison modeste, face à la mer, fut une de ses aspirations les plus récurrentes. » Quand un écrivain exprime aussi bien mes rêves de toujours ...

Et comme il me reste les  8 premiers  romans de la série à lire, j'ai un réjouissant programme de lecture devant moi. A défaut de retourner un jour peut-être à Cuba !

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