Encore un western qui n'en est pas vraiment un. Puisqu'il s'agit en réalité de la guerre de Sécession, que l'histoire se passe dans le Sud des Etats-Unis (une marche des Yankees vers Bâton rouge pour détruire une voie de chemin de fer utilisée par les Sudistes). Oui mais il y a John Wayne en colonel bougon et le film est signé John Ford, alors forcément, Les Cavaliers est considéré comme un western. Et vu le nombre de "westerns"qui s'emparent d'un épisode de la guerre civile pour construire leur scénario, je me dis qu'il convient peut-être d'avoir une conception plus élargie du genre qui, apparemment ne se limite pas à la seule conquête de l'Ouest.
En fait, Les Cavaliers commence assez mal avec un personnage de "Southern Belle" plus maniérée que jamais, blonde à faire peur et lèvres presque sanglantes à force d'être maquillées. D'ailleurs, quelques épisodes plus loin, après des jours de marche forcée et de bivouacs inconfortables elle a changé plusieurs fois de tenue et son maquillage tient presque toujours aussi bien. D'accord c'est du cinéma mais quand même ! John Wayne, ex-cantonnier devenu Colonel joue le même rôle que dans tous ses films : écorce rugueuse et coeur tendre. Un troisième personnage pour équilibrer le scénario, William Holden en médecin-major raisonnable et compatissant. Rien de bien neuf dans le scénario et les personnages.
Pourtant, malgré mes réticences initiales et les grosses ficelles du scénario, je me suis finalement laissée emporter par cette histoire qui sans prendre partie pour le Nord ou le Sud, montre simplement la brutalité et l'absurdité de la guerre.
Un monde très fordien au fond, sombre, cruel avec parfois quelques éclairs de générosité. Et une insistance sur l'origine sociale du personnage principal, un cantonnier que sa bravoure a fait monter au grade de colonel, en face d'aristocrates issus de West-Point. Sans oublier un homme politique ambitieux qui au milieu du combat ne pense qu'à sa carrière jusqu'à viser le poste de gouverneur. Que la guerre vienne perturber l'ordonnancement des classes sociales ne justifie certainement pas la guerre, mais c'est un fil du scénario qui m'a paru ... intéressant !
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