10 avril 2021

Nous nous sommes tant aimés

Et bon sang, qu'est-ce que je l'ai aimé, ce film ! Même réduit à la taille d'un écran télé. Même en VF ! C'est dire !

Le film d'Ettore Scola sorti en 1974 n'est pas un film d'amour, bien que les trois personnages soient amoureux de la même femme. Non c'est plutôt un film sur l'amitié entre ces trois hommes. Une amitié qui a commencé pendant la guerre, quand ils ont risqué leur vie en entrant dans la résistance contre Mussolini. 

Le film raconte ensuite 30 ans de leurs vies, des vies une peu chaotiques, pas toujours réussies, des vies de désillusion, d'amertume, mais aussi d'insouciance et de fantaisie.  Des personnalités qui s'affirment, qui persistent dans leur aveuglément idéologique, se laissent tenter par les mirages de la fortune, ou s'épanouissent dans une médiocrité qui est aussi un juste milieu entre les grandes aspirations et les petites compromissions. Bref, trois portraits d'hommes terriblement justes. 

Mais les 30 ans  d'Antonio, de Gianni et de Nicola, ce sont aussi 30 ans d'histoire italienne, 30 ans de lutte politiques, 30 ans pour obtenir le droit au divorce, 30 ans d'espoirs  et de déceptions. Et pour moi, Nous nous sommes tant aimés est le film de la nostalgie : nostalgie des 3 années passées en Italie dans les années 70, à essayer de travailler malgré les grèves à répétition, 3 années à partager la joie de vivre et les colères des Italiens, 3 années à apprendre à aimer un pays où un "non" n'est jamais définitif parce qu'il y a toujours moyen de s'arranger, n'est-ce pas ?

Qu'Ettore Scola ait voulu faire le film d'une génération, c'est évident. Et c'est plutôt réussi. D'autant qu'il rend un hommage marqué au cinéma italien de ces années-là : le Voleur de bicyclette, la Dolce vita, l'Ecplipse... un film par décennie, un film par personnage... nostalgie encore de ce cinéma italien que j'ai tant aimé. 

Les frontières sont encore fermées, mais le temps d'une soirée, je me suis retrouvée de l'autre côté des Alpres, en Italie ! Un vrai plaisir.

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