Tu parles comme la nuit est le premier roman d'une autrice vénézuélienne. Roman, vraiment ? Difficile de mettre le mot roman sur ce livre qui a tout d'un récit autobiographique, bien qu'au roman il emprunte sa forme épistolaire.
Alors, de quoi s'agit-il finalement. D'une jeune femme contrainte de s'exiler avec son compagnon et sa fille parce que la situation au Venezuela est devenue tout simplement impossible. Elle a comme beaucoup d'autres, trouvé refuge en Colombie dans des conditions précaires, sans revenus assurés et surtout dans un pays où elle ne se sent pas bienvenue. Elle va mal et se raccroche à ce lien épistolaire avec un personnage fictif, qui lui donne l'illusion d'écrire autre chose qu'un journal intime, un journal de ses peines.
Soliloque plus que dialogue, cette chronique d'un quotidien vide et sans espoir sonne juste car nul n'ignore la situation tragique du Venezuela. Mais il y a dans l'écriture de Vaitière Rojas Manrique une sensibilité et même une grâce qui lui permet d'échapper à l'excès de pesanteur.
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