Balloon c'est l'histoire d'une famille tibétain.
Le Tibet .... Consolation des grands espaces par ces temps de confinement ! Dès les premières images on est séduit par la beauté des paysages, ces vastes étendues d'herbes, ces infimes ondulations des steppes qui semblent s'étendre jusqu'à l'infini. Paysages magnifiés par la caméra de Pema Tseden, réalisateur chinois d'origine tibétaine à qui on doit déjà Jinpa, un conte tibétain.
La famille dont il est question élève des brebis et si les premières scènes concernent l'arrivée d'un bouc dans le troupeau, c'est parce qu'il est question, dans le film, de reproduction, mais aussi de contraception, un sujet encore tabou dans la culture tibétaine. Balloon est donc aussi un film intimiste puisque centrée sur Drolkar, la mère sur qui repose le choix des moyens contraceptifs, alors que la tradition et la religion s'opposent à tout contrôle de la natalité. Drolkar, rieuse, réfléchie et énergique est un beau personnage de femme tiraillée entre ses désirs, l'amour des siens et son envie de progrès. Car, pour elle, il ne s'agit pas seulement de procréer, il s'agit d'élever un enfant et de lui donner accès à l'éducation.
Pema Tseden impose si peu son point de vue, qu'à la sortie du film, on s'interroge sur le sens à donner au film : une apologie de la tradition ? ou au contraire, un film de propagande en faveur du contrôle des naissances ? Mais le réalisateur a l'intelligence justement de laisser le spectateur décider. Parce que le conflit entre la tradition (surtout quand elle d'origine religieuse) et la modernité n'est pas spécifiquement tibétaine ou chinoise, elle est simplement universelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire