Ce livre appartient incontestablement à l'univers des contes. Mais il n'est pas besoin de tout connaître de cet univers, ni même d'être un spécialiste de la littérature allemande pour l'apprécier : il suffit de se laisser emporter dans cet univers imaginaire, sans souci de réalisme bien que ... après tout, des pays de misère, des pays où les enfants sont maltraités, des peuples dont le pouvoir abuse, cela existe... et c'est sans doute la raison pour laquelle l'histoire de Martin n'est pas vraiment située dans le temps ni dans un lieu spécifique. La misère et la tyrannie ne sont elles pas universelles ?
Stefanie vor Schulte construit son roman autour de Martin, seul rescapé d'une famille de 6 enfants, qui armé de son seul courage, et aidé par les conseils avisés de son coq noir, se lance à la poursuite du cavalier qui vient d'enlever sous ses yeux, une petite fille... Début plutôt insolite pour un roman, mais très vite on s'attache à cet enfant, au peintre qui l'accompagne pendant un temps; on craint pour sa vie, on se réjouit de ses victoires. Et de péripéties en péripéties c'est une leçon de vie que l'on retient : courage et générosité valent mieux que lâcheté et cruauté. Oui, ce roman appartient définitivement à l'univers des contes. Et c'est très bien comme cela !
Et si vraiment vous êtes allergiques à l'univers des contes, il suffit de vous dire qu'il s'agit d'un roman de formation, un genre romanesque particulièrement fécond dans la littérature allemande. Et ces romans disent tous la même chose; il disent que c'est en partant de chez soi, en s'éloignant sur les chemins de la vie et en croisant toutes sortes de personnes que l'on devient adulte.