18 août 2023

Laura Alcoba, Les rives de la mer douce

 

 
Un livre tout en douceur pour évoquer une enfance vécue dans l'obligation du silence. C'est en se promenant le long de la rivière de Pont-Aven que Laura Alcoba retrouve des bribes de son enfance d'un côté et d'autre du Rio de la Plata. Une enfance en Argentine sous la dictature. Une vie dans la clandestinité avec l'obligation pour la petite fille, de se taire, de ne pas parler des activités de ses parents. 
Laura Alcoba parvient dans ce court récit autobiographique à restituer le regard de l'enfant qu'elle a été, qui ne comprend pas tout, mais qui devine; qui passe d'un lieu à un autre, d'une famille à une autre comme si c'était normal : un père en prison, une mère contrainte à l'exil, le secret toujours... Pour un enfant qui n'a qui n'a rien connu d'autre, qui n'a pas de point de comparaison, la dictature comme la guerre font partie de l'ordre des choses. Ce n'est qu'en revenant sur les lieux à l'âge adulte, en retrouvant les gestes d'autrefois, que Laura prend conscience de l'étrangeté de son enfance. La conscience de la tragédie, elle est dans la tête de celle qui écrit comme elle est dans la tête du lecteur, pas dans la tête de l'enfant. En tout cas pas de façon explicite.

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