15 août 2023

Les Meutes


 Après Limbo, j'ai cru que Les Meutes me paraîtrait "léger". Pas du tout ! Si avec Limbo il est possible de se tenir à distance en se réfugiant derrière la beauté des images et la virtuosité des scènes de violence qui finissent par déréaliser le récit, il n'en va pas de même avec le film de Kamal Lazrak. Les bas-fonds de Casablanca ne sont au fond pas très différents, des bas-fonds de Hong-Kong,  mais là il ne s'agit plus de suivre des policiers que leur métier a aguerri aux pires horreurs, il s'agit de suivre deux losers, un père et son fils, dans une équipée nocturne qui les voit dans la nécessité d'affronter les pires gangs de la ville.  Leur mission, se débarrasser d'un cadavre encombrant dont personne ne veut ! 

Unité de lieu (Casa), unité de temps (une nuit), mais diversités des thèmes parce qu'au thriller pur et dur s'ajoute la relation entre les deux hommes. Une relation complexe dont les nuances finissent par marquer le spectateur plus que les péripéties de la nuit. Sans pourtant tomber dans le mélo parce qu'ici et là il y matière à rire tant ces deux hommes ont l'art de s'attirer la scoumoune. Ce ne sont pas des pros de la violence, juste deux pauvres types qui essayent de reprendre pied. La réalité humaine l'emporte ici sur la fiction et c'est la raison pour laquelle le film est en fin de compte plus dérangeant que Limbo.

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