12 octobre 2025

Berlinguer, la grande ambition

 Pas étonnant que ce film ait beaucoup de succès en Italie. Et il devrait en avoir autant en France ... si nous n'étions pas totalement blasés, déprimés voire désespérés et même franchement honteux devant le monde politique d'aujourd'hui. 

Berlinguer était le secrétaire général du parti communiste italien, de 1972 à sa mort en 1984. Et le film que lui consacre Andrea Segre est plus qu'un biopic, c'est un hommage à un homme qui avait un idéal politique (plutôt qu'une ambition personnelle) et n'a cessé de se battre pour une société plus juste et plus égalitaire. Le film montre en particulier comment il a essayé de s'écarter de Moscou, de ne pas céder à l'obédience qu'exigeait l'URSS de tous ces affiliés, sans pour autant renoncer à l'idéal communiste. Une marge étroite, mais qui lui a valu sa popularité et le ralliement d'une grande partie de la population italienne. 

Berlinguer, la grande ambition est une belle leçon d'histoire, une histoire aussi prenante qu'émouvante. Pour avoir vécu le début des années 70 en Italie, j'ai retrouvé dans le film l'atmosphère tumultueuse des grèves et des manifestations qui s'en prenaient au capitalisme dans l'espoir d'améliorer les conditions économiques des Italiens et défendaient le droit au divorce dont dépendait leur vie privée. L'époque était tout sauf tranquille, tout sauf résignée. Malgré la violence, malgré les attentats.

Le film n'est pas parfait, l'alternance d'images d'archives et de séquences jouées casse parfois le rythme, et les aléas de la politique italienne, le rôle de la Démocratie Chrétienne, d'Andreotti, d'Aldo Moro ne sont peut-être pas suffisamment explicite pour ceux qui sont étrangers à l'histoire italienne. mais qu'importe. Et qu'importe les opinions  politique de chacun, de ce film on retiendra l'image d'un homme politique intègre et convaincu. 

J'aurais pu mettre une image pleine de drapeaux rouges, comme on en voit à plusieurs reprises dans le film, pour montrer l'ardeur de la foule. Mais j'ai préféré l'image d'un homme dans la solitude de son bureau qui travaille pour ce à quoi il croit. 

Aucun commentaire: