Impossible bien sûr de critiquer un film iranien du moment que l'on sait les contraintes que subissent les réalisateurs et les risques qu'ils courent, eux, mais aussi les acteur et les techniciens qui participent au tournage.
Impossible donc de critiquer Un simple accident dont on mesure très vite les difficultés avec lesquelles ils doivent tous composer : casting limité, tournage dans un véhicule, ou un lieu reculé, peu de moyens techniques... Mais Jafar Panahi non seulement contourne tous les obstacles, mais il en fait bon usage et avec Un simple accident, on retrouve la simplicité et j'allais presque dire la pureté des débuts du cinéma. Pas de moyens grandioses, pas d'effets spectaculaires et souvent inutiles : juste une histoire à raconter.
Une histoire de bien et de mal, qui met chacun des personnages face à un dilemme moral : Avoir été victime, avoir subi les pires atrocités, justifie-t-il la vengeance ? Peut-on répondre au mal par le mal, à la violence par la violence. Plus compliqué encore : comment rendre vivable une société si les individus qui la composent sont incapables de contrôler leurs pulsions ?
Jafar ne donne pas vraiment de réponse, mais il pose la question. Sans alourdir aucunement le film dont la légèreté surprend pour un sujet si lourd. Et la meilleure trouvaille de Jafar Panahi n'est-elle pas de faire de ses personnages des branquignoles attachants, et d'affubler l'une des actrices... d'une encombrante robe de mariée ?
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