19 octobre 2025

Les chevaux de feu

 Le film n'est pas si vieux que cela (1964) mais c'est certainement une rareté. Un film extravagant, hors du commun. On a parfois l'impression que Serguëi Paradjanov se laisse emporter par sa caméra, tant il entraîne le spectateur dans un tourbillon d'images, de couleurs et de sons, 

L'histoire, s'il faut en dire un mot, est celle d'un amour impossible - rien de bien neuf de ce côté-là - mais les deux amants sont des "houtsoules", des habitants d'une région reculée des Carpates.  La matière même du film est ethnographique, puisque le cinéaste filme la vie quotidienne d'une population autant que ses rituels, mais là où un ethnographe aurait immobilisé sa caméra et joué sur la profondeur de champ pour  pour mieux saisir un ensemble, Paradjanov choisit de bouger constamment sa caméra, de modifier constamment les plans pour mieux saisir un détail ou  un geste avant de prendre du recul et d'ajouter du mouvement quitte à flouter l'image. Le cinéaste ne se contente pas d'observer scrupuleusement, ce qu'il veut, c'est saisir la vie elle même : fougueuse, tumultueuse, frénétique. Oui, Les chevaux de feu est un film étonnant.


Aucun commentaire: