13 novembre 2020

La Prisonnière du désert

Après 2 westerns pas terribles, il était temps que j'en retrouve un vraiment bon. Et La Prisonnière du désert, tourné en 1956 par John Ford est indéniablement un des meilleur. Ne serait-ce que par la beauté des paysages où évoluent les personnages, entre Arizona, Utah et Nouveau-Mexique.

L'histoire, qui se déroule sur plusieurs années,permet en outre à John Ford de jouer sur les changements de saison et la séquence des chevaux dans la neige est particulièrement réussie.

 

Enfin, au lieu de suivre un seul fil,  l'intrigue en croise plusieurs. Bien sûr il s'agit avant tout de la quête entreprise par Ethan pour retrouver ses nièces  Lucy et Debbie enlevées par les Commanches. Il est aidé dans sa recherche par Martin, considéré comme leur frère, bien qu'il ne soit qu'un enfant trouvé, recueilli autrefois par Ethan, et vraisemblablement métis. Ce qui permet d'introduire un des thèmes forts du film : la haine qu'Ethan professe à l'égard des Indiens alors même qu'il parle leur langue et connaît leurs moeurs. 

Mais John Ford se garde bien de trop appuyer son propos et d'appesantir son film avec une thématique qui, dans les années 50 reste encore très dérangeante. Il préfère rester allusif sur les raisons qui peuvent expliquer le racisme de son héros et divertir le spectateur avec la romance  sans cesse interrompue entre Martin et Laurie; et entourer les deux personnages principaux d'une bande de rangers mené par un prêcheur qui passe allègrement du chapeau clérical au Stetson du shérif. 

Restent quelques scènes exceptionnelles qui marquent à jamais le spectateur, comme celle des bisons, dont ont sait qu'ils ont été exterminés pour le simple plaisir de la chasse mais aussi pour affamer les Indiens comme il est suggéré dans le film. Et l'image finale, qui accompagne Ethan lorsque sa quête accomplie, il repart vers son destin, aussi attendue qu'elle soit, elle est tout simplement inoubliable. 

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