22 novembre 2020

3h10 pour Yuma

Ma relecture des "meilleurs westerns" américains progresse un peu par sauts et gambades en fonction de la programmation des chaînes télé ou des mes trouvailles en bibliothèque. Mais j'avoue une petite préférence pour ceux des années 50. Comme ce 3h10 pour Yuma. Une merveille dans son genre qui en décevra peut-être certain car ce n'est pas vraiment un film d'action, bien qu'il y ait une attaque de diligence, une bande de hors-la-loi déterminés, un saloon (et bien sûr un ivrogne), un shérif dépassé par les événements et un fermier qui se bat pour la survie de son ranch et de sa famille. 

Mais voilà, le réalisateur, Delmer Daves a eu l'audace de garder tous les codes du genre tout en jouant de des ressources du thriller psychologique. Et son coup de maître tient pour beaucoup au choix des acteurs : Glen Ford est parfait dans le rôle du hors-la-loi brutal et mélancolique, dont le pouvoir tient moins à son habileté à la gâchette qu'à ses capacités de manipulateur. Face à lui, Van Heflin est le plus souvent en retrait, mais son rôle n'est pas moins subtil. Héro solitaire, il doit faire face à une bande de criminels aguerris pour sauver non seulement sa terre, mais son couple, sa famille et surtout son honneur. 

Les enjeux du scenario en une seule photo : à gauche Ben Wade qui doit être jugé pour la mort de 2 hommes; à droite, Dan Evans, chargé de convoyer le criminel jusqu'au train. Au centre et légèrement en retrait, le banquier propriétaire de l'argent volé pendant l'attaque de la diligence, qui a promis une importante récompense à celui qui se chargerait de convoyer le criminel jusqu'au train. Parce que, dans les westerns comme dans la vraie vie, c'est l'argent qui mène le monde, n'est-ce pas ? 

J'avais vu a sa sortie en 2007, le remake de ce film. Contente aujourd'hui d'en avoir vu l'original. 


Aucun commentaire: