09 novembre 2020

Vera Cruz

 Encore un western des années 50, l'âge d'or du western américain, bien que celui-ci se passe intégralement au Mexique, pendant l'une de ces innombrables révolutions qui opposent les forces gouvernementales aux forces populaires. On pourrait se croire parti pour un film historique, mais non, il s'agit bien d'un western puisqu'on y retrouve deux Américains que tout oppose, un aristocrate sudiste et un ruffian ordinaire accompagné d'une troupe de vauriens de son espèce. Sens de l'honneur d'un côté, absence de scrupules de l'autre, qu'importe, ils chevauchent de compagnie en espérant s'emparer de l'or de Maximilien qui doit être transporté jusquà Vera Cruz. L'amitié n'empêche pas la rivalité d'autant que les alliances et les complicités se nouent avec autant de facilité qu'elles se dénouent et que deux femmes viennent perturber un jeu déjà très compliqué. Rien de très inattendu dans ce scénario qui s'appuie surtout sur le jeu des deux acteurs principaux : Gary Cooper, plus aristo que jamais et d'une grande sobriété. Un regard appuyé, un sourire en coin lui suffisent. En face de lui Burt Lancaster qui n'aime rien tant que sourire à pleines dents et jouer de la prunelle.

 Le film est un peu gâché par la multiplication des scênes de nuit : les personnages se cherchent dans l'obscurité des écuries ou de la pampa, mais le spectateur n'y voit pas très clair non plus. Alrdich alterne les scènes de face à face entre les protagonistes avec quelques scènes de bataille spectaculaires que lui permet le très grand nombre de figurants mexicains, comme la grande chevauchée frontale  lorsque l'armée part à l'attaque ou le surgissement des peones sur les murs de l'hacienda. 

Vera Cruz marque certainement une date dans l'histoire du western, ne serait-ce qu'en élargissant son territoire traditionnel au Mexique et à la politique. John Sturges s'en est visiblement inspiré quand il a, en 1960, écrit Les 7 mercenaires. Le film de Robert Aldrich est donc un incontournable du genre. Peut-être pas mon préféré.

PS. malgré la photo en noir et blanc de mon billet, le film est bien en couleurs, en Technicolor !


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