17 novembre 2020

Giosuè Calaciura, Le Tram de Noël


Dans le tram, à part le conducteur enfermé dans sa cabine, il n'y a personne. Ah si ! un enfant nouveau né déposé sur un siège à l'arrière.... il ne pleure pas, ne fait pas de bruit. 

Au premier arrêt monte un couple mal assorti, une jeune fille noire - déjà vieille de voyages, d'abus et d'aventures - et son client, blanc, à peine moins pauvre qu'elle. 

A l'arrêt suivant, deux hommes : un domestique et un vendeur de parapluies, clandestin bien entendu. 

Et ainsi de suite. A chaque arrêt, c'est toute la misère du monde qui monte dans ce tram qui roule dans la nuit noire et emmène ses étranges passagers regroupés autour de l'enfant nouveau-né vers leur destin.

 Le Tram de Noël est un conte façon Dickens, que l'on commence avec un certain détachement avant de se laisser prendre à cette fable toute simple en 12 chapitres, une fable qui nous parle du monde d'aujourd'hui, éclairé seulement par la lumière intermittente des réverbères. Mais un monde qui malgré sa grande misère n'est pas dépourvu d'humanité.

Les personnages de  Giosuè Calaciura, bien que fictifs, ressemblent à ceux que l'on croise dans la rue sans les voir, ou plutôt sans les regarder.  Ce sont les mots de Calaciura qui permettent au lecteur  d'ouvrir les yeux, d'imaginer leur histoire, de ressentir leur détresse.  Au talent de l'écrivain s'ajoute celui de l'illustrateur, Gérard Dubois, qui fait surgir de la nuit ce tram rouge et ses passagers.  

Au final, un joli petit livre, mais aussi un livre grave, que l'on offrirait volontiers autour de soi. Peut-être pas à des enfants, mais à des amis c'est certain.

Aucun commentaire: