02 novembre 2020

Ricardo Romero, Je suis l'hiver

 Il s'appelle Pampa Asiain. C'est un jeune flic argentin, qui pour son premier poste se retrouve loin, très loin de Buenos Aires. Et qui découvre le cadavre d'une jeune fille pendue à un arbre. Meurtre ? Suicide ?

Dire du roman de Ricardo Romero qu'il s'agit d'un polar serait bien trop simple. Parce que la résolution de l'intrigue - que l'on ne perd jamais de vue - n'est pas la seule raison du livre. Et pourtant jamais on n'oublie l'enquête qui doit mener le lecteur à une explication. Mais entretemps, le lecteur en question aura découvert une région, mais aussi une saison, l'hiver, et des personnages qui semblent flotter dans leur vie.

Le lecteur aura surtout découvert le talent d'un jeune auteur argentin, qui maîtrise parfaitement l'art du roman : il sait planter un décor, dilater le temps, faire évoluer des personnages autour d'une intrigue montée un peu comme le Boléro de Ravel puisqu'à chaque chapitre s'ajoute un personnage qui complexifie le roman. 

Pampa Asiain, est un jeune flic, encore novice dans son métier, qui prend le temps de réfléchir, de s'interroger, sans jamais perdre de vue l'enquête qu'il mène mais sans précipitation non plus. Ce qui donne parfois au roman une impression de ralenti comme au cinéma,  peut-être parce que la résolution de l'intrigue importe moins que la façon de la raconter. Mais n'est-ce pas cela le propre de la littérature ?

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