08 janvier 2021

La Vengeance aux deux visages

 Un western, avec Marlon Brando dans le rôle principal et Marlon Brando en réalisateur ! Voilà qui n'est pas banal et en plus le film est réussi ! Il mériterait sans doute de longues exégèses parce que la relation d'abord amicale puis haineuse entre ces deux hommes dont l'un s'appelle "Kid" et l'autre "Dad" est assez troublante.


A la suite d'un hold-up qui tourne mal, Dad abandonne lâchement Kid en situation difficile; 5 ans plus tard, à sa sortie de prison, Kid ne cherche qu'à se venger, mais les choses ne sont pas aussi simples. Parce que visiblement le face à face brutal de deux hommes pistolet en main n'est pas ce qui intéresse Brando. Ce qui l'intéresse ce sont toutes les ressentiments, les trahisons, les expectations, bref tous les troubles de l'âme. Et puis l'attente, le temps long, les tours et détours que le désir de vengeance peut prendre. 

 Il y a , bien sûr, tout ce qu'il faut pour faire un western, un sherif et des bandits, des chevaux et des cow boys, une petite ville qui essaye d'être respectable, un saloon, des filles de joie, des joueurs de carte, quelques mexicains  et même des chinois.... toute la panoplie du western est là, mais ce qui fait un bon western à mon avis, c'est ce que le réalisateur fait de cette panoplie et la façon dont il en profite, éventuellement, non pas pour renouveler le genre, mais au moins pour l'orienter dans un sens un peu différent de ceux qui l'on précédé.

Si je qualifie La vengeance aux deux visages de western introspectif, je crains que cela ne fasse fuir d'éventuels spectateurs et pourtant, c'est bien un peu de cela qu'il s'agit. Et le fait que le film ait été tourné au bord de l'océan Pacifique dont la houle traverse parfois l'image, n'a pas seulement valeur "décorative". Le rythme des vagues ponctue les désirs et les refoulement de cet homme perdu dans la tempête de ces sentiments.  Oui, il y a définitivement quelque chose de très romantique dans La Vengeance aux deux visages.




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