31 mai 2021

Des oeufs de merle dans un nid  ! Il y a des centaines, des milliers de photos sur Internet. Oui mais ce nid là, il est dans ma glycine, visible seulement depuis la fenêtre de l'étage. Et il est différent de tous ceux que j'ai regardés parce que, autour du nid constitué comme tous les autres de brindilles enroulées, le merle que j'ai vu à l'oeuvre a pris soin de doubler l'isolation du nid avec des grandes feuilles sèches trouvées dans le jardin. 

Un oiseau soucieux de la nouvelle régulation thermique ? Ou juste un fondu de déco ?


29 mai 2021

Ojoloco : Ojos negros

Le film est court  (1h05) et c'est très bien comme cela parce que je n'ai pas réussi à m'intéresser à cette adolescente contrainte de passer ses vacances chez sa grand-mère en compagnie de sa tante alors que sa mère et son père se disputent sa garde. L'ennui de l'adolescence, la tristesse des familles désunies, la fragilité des amitiés, l'incertitude de l'avenir, oui il y a tout cela dans le film,  mais vaguement suggéré, à peine esquissé.... En réalisant Ojos negros, Marta Lallana et Ivet Castelo ont choisi de rester dans la demi-teinte, dans le sous-entendu en comptant sans doute sur la lucidité et l'empathie du spectateur. Une occasion perdue en ce qui me concerne.



Ojoloco 2021 : Chaco

Une armée en déroute perdue dans une contrée déserte, inhospitalière. Une armée c'est beaucoup dire, un groupe de soldats qui ne sait plus où se trouve le reste de la troupe, de pauvres silhouettes qui n'ont plus ni eau ni vivres, tout juste quelques munitions. A leur tête, on ne sait trop pourquoi, un officier allemand qui s'entête à avancer sans pour autant savoir où il va. 

L'histoire est supposée se passer au début des années 30, pendant la guerre qui opposait la Bolivie à l'Uruguay. Mais on est très loin d'une reconstitution historique. Il s'agit plutôt de montrer l'absurdité  des guerres quand elles sont vécues au niveau des individus ordinaires. Lorsqu'il ne s'agit même plus de combattre et de gagner des territoires, mais juste de survivre. 

On est, avec Chaco, très loin des films de guerre, d'action ou d'aventures. Diego Moncada, le réalisateur, choisit une toute autre voie : son sujet ce n'est pas l'action et encore moins l'héroïsme, non c'est plutôt la déréliction, ce sentiment d'abandon et de solitude morale. Ce qui explique le rythme lent et les scènes forcément répétitives.




28 mai 2021

Ojoloco 2021 : La Fièvre


 

 Manaus, une ville au coeur de la forêt vierge. Pour avoir trop lu Cendrars, ce fou de Brésil je m'étais fait de Manaus une idée qui n'a pas grand chose à voir avec celle du film : Justino est agent de sécurité sur la plateforme du port de commerce où sont alignés les containers, et toute la machinerie nécessaire à leurs déplacements. Lorsqu'il rentre chez lui, le bus le dépose au bord de la forêt d'où émanent des bruits étranges, une bête fauve se serait échappée??? 

Paysages urbains, industriels et vides d'un côté, une nature dense, étouffante de l'autre. Pas surprenant que Justino l'Indien qui a quitté la forêt de ses origines, que cet homme solitaire et silencieux s'interroge sur le monde auquel il appartient.  Celui de ses "racines"  ou celui dans lequel il a appris à évoluer. Pour sa fille, la question est tranchée, elle s'engage dans des études de médecine qui feront d'elle un être "civilisé" c'est à dire quelqu'un que le monde moderne, celui des machines et de la raison, n'effraye pas. 

La Fièvre est le premier long métrage d'une jeune réalisatrice, Maya Da-Rin qui dresse là un beau portrait d'homme tout en posant une question existentielle : celle des choix de vie que nous faisons.


27 mai 2021

Ojoloco 2021 : Ella es Cristina

 Un autre film "gentiment féministe" dans la même journée ? C'est cadeau ! 

Elle, c'est Cristina, une blonde ordinaire, jolie, mais peu sûre d'elle et donc forcément dominée par des pseudo intellectuels prétentieux, égocentriques et dominateurs. 

Susana est son amie de toujours, une brune du genre un peu costaud qui n'a surtout pas sa langue dans sa poche, envoie promener un petit ami décidément trop ennuyeux mais se laisse, elle aussi embobiner par un père qui la convainc de souscrire un prêt à sa place.


 Ces deux jeunes femmes à la fois fortes et fragiles, avancent dans la vie entre fêtes alcoolisées et galères ;  leur amitié, connaît des hauts et des bas; elles se fâchent, puis se réconcilient. Ce sont leurs hésitations, leurs craintes et leurs tentatives  d'exister par elles-mêmes, pour elles-mêmes que le réalisateur, Gonzalo Maza met en scène, une mise en scène sobre qui laisse toute la place au jeu des acteurs.  

Elles sont plus jeunes que la Rosa du Mariage de Rosa, vivent dans un milieu moins traditionnel, mais il n'est pas plus facile pour elles que pour Rosa de s'imposer comme des individus libres de leurs choix. Faut-il pour autant blâmer le "système", s'en prendre à la société dans son ensemble qui les pousse à endosser des rôles dont elles n'ont que faire ? Je n'en suis pas certaine. Les deux films, Le Mariage de Rosa comme Ella es Cristina suggèrent plutôt qu'il appartient à chacune de trouver la force de faire ses propres choix et de tracer sa route.




Ojoloco : Le mariage de Rosa

 


Rire, sourire, compatir, s'impatienter, s'exaspérer, espérer ... le film d'Iciar Bollain s'accompagne d'un flot d'émotions diverses, émotions partagées par la salle puisque c'est en salle que j'ai eu la chance de voir Le Mariage de Rosa, dont la distribution devrait désormais être assurée par d'autres réseaux.

Rosa est une belle femme de 45 ans, trop énergique et trop gentille pour ne pas être exploitée par sa famille, sa patronne ou ses amis : elle ne sait pas dire non ! Alors,  lorsque son père, veuf depuis deux ans décide de s'installer chez elle, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Et Rosa décide de reconquérir son indépendance. Dure conquête ! 

Le Mariage de Rosa est un film drôle, tendre, tonique, à l'image de son personnage; à l'image aussi de sa réalisatrice dont les films (Flores de otro mundo, Même la pluie, L'Olivier, Yuli ...) jouent plus sur la force des personnages et l'originalité du scénario que sur les effets de mise en scène. En tout cas le public, à la sortie de ce film gentiment féministe était ravi !

26 mai 2021

Ojoloco 2021 : Animo Juventud


 Ils sont 4. Quatre jeunes Mexicains, entre 15 et 20 ans dont on suit, un moment l'histoire. 

Martin, le jeune graffeur indien est amoureux d'une fille, mais bien trop timide pour le lui dire en face. Alors il l'écrit sur les murs. Daniel s'est fait jeter par la mère de son futur enfant et fait tout pour rattraper la situation. Pedro a des choses à dire sur la vie, la politique, mais ne s'exprime que dans un charabia incompréhensible. Dulce fait la maline devant ses copines, mais aimerait trop casser son image de dure. Quatre adolescents qui ne savent pas comment empoigner la vie et se glisser dans la vie adulte. 

Carlos Armella  croise, recroise et entremêle à l'occasion les histoires les histoires de Dulce, Pedro, Daniel et Martin. Montage alterné, ellipse, rythme accéléré ou ralenti selon les moments, le film essaye de coller au mieux à son sujet et l'on s'attache assez vite à ces quatre personnages. Le moins réussi peut-être est l'allusion aux violences et à la corruption, maux endémiques du Mexique, mais ici traités de façon un peu caricaturale. En revanche le réalisateur est plus convaincant lorsqu'il montre, sans s'appesantir, le mal-être de la jeunesse,  un mal-être qui n'est pas spécifiquement mexicain.

 

Ojoloco 2021 : Erase una vez en Venezuela

 

Un village flottant quelque part au Venezuela. Des maisons de guingois, qui suintent la misère, et des habitants qui pour la plupart oscillent entre indifférence et résignation.  Voilà ce que propose aux spectateurs  le documentaire d'Anabel Rodriguez Rios

Vivre à Congo Mirador est certes pittoresque... vu de l'extérieur. Mais à l'intérieur des maisons il en va tout autrement. La pollution, la diminution de la pêche, l'absence de revenus... Le documentaire ne cache en rien la misère, mais montre que la vie malgré tout continue. Il met surtout en évidence deux femmes qui refusent de s'accommoder de la situation :  Tamara, un drôle de petit bout de femme, qui ne jure que par Chavez, fait preuve d'une assurance indémontable, persuadée d'avoir suffisamment d'entregent pour obtenir que le gouvernement agisse. En vain ! Natalie, l'institutrice qui se bat contre les médisances, mais finira quand même par partir vers d'autres horizons. Deux combats. Deux échecs.


25 mai 2021

Suzanna Andler

Le pitch ?  "Années 60. Une villa de vacances, au bord de la mer, hors saison."

Luxueuse la maison ! Des pièces immenses, quasiment vides et une terrasse avec vue sur la mer .... une récompense après tant de mois enfermés. 


Oui, mais ... le reste n'est que dialogues,  phrases suspendues, gestes amorcés, déchirures sentimentales  : du théâtre filmé. Pas ma tasse de thé. Malgré la qualité de jeu des acteurs. 

24 mai 2021

Ernest Hancox, Les Pionniers

 Un gros livre, lu passionnément. Un autre livre paru dans la collection dirigée chez Actes Sud par Bertrand Tavernier. Un livre qui vous plonge immédiatement dans l'atmosphère des westerns et l'histoire (vraie) de l'Amérique.Car il s'agit de suivre au fil de ses 500 et quelques pages, une caravane d'une centaine de pionniers, qui ont quitté le Kentucky où ils s'étaient installés pour trouver de meilleures terres et une nouvelle vie du côté de l'Orégon.

Le roman commence avec les difficultés matérielles des immigrants qui doivent avancer dans des contrées souvent inhospitalières ne serait-ce qu'en raison du relief, du climat, de la fatigue. Il faut transborder les chariots sur des radeaux pour descendre la rivière, puis regagner la terre pour éviter les rapides les plus dangereux. Cela permet, d'un point de vue romanesque, de mettre en relief les personnalités de ceux qui s'affirment comme des meneurs ou au contraire des individus peu fiables. Toute une gamme de l'humanité qui se révèle au fur et à mesure que les difficultés se présentent. 

Mais la partie la plus intéressante du roman est celle de l'installation des pionniers sur les terres de leur choix, à distance les uns des autres mais regroupés néanmoins en communauté. Il faut au plus vite construire des cabanes, abattre des arbres, tailler des planches mais aussi défricher, labourer, prévoir les plantations à faire, en espérant survivre à l'hiver, au froid, à la faim car les provisions apportées ne dureront pas longtemps. 

Pionniers est le dernier roman d'Ernest Haycox, un roman-testament peut-être parce qu'en dehors des descriptions époustouflantes et des péripéties sans cesse renouvelées, s'insèrent des passages plus inattendus, des considérations politiques sur la nécessité ou pas d'élever des murs, des barrières, sur les conditions dans lesquelles une communauté peut se regrouper derrière un meneur . Parfois les considérations sont d'ordre quasi métaphysique et portent sur le sens de la vie, sur les valeurs essentielles pour les uns ou les autres. Mais le roman n'a jamais rien de pesant parce que ces discussions sont amenées dans le cadre d'un dialogue entre deux personnages, qui réagissent en fonction de leur personnalité ou de leur rôle dans la communauté. 

Et puis il y a les personnages féminins, des caractères bien trempés et même, pour l'époque particulièrement audacieux, comme cette Edna dont les désirs charnels sont clairement revendiqués. Ou Katherine, à la recherche d'un équilibre qu'elle ne veut devoir qu'à elle-même. Le roman date de 1952, il est écrit pas un homme mais j'ai rarement trouvé de personnages féminins aussi décidés et aussi bien mis en valeur. Disons le clairement, un roman aussi fondamentalement féministe. 

Reste que ce western, comme beaucoup d'autres, qu'ils soient littéraires ou cinématographiques, nous permet de mieux comprendre les fondamentaux de la mentalité américaine : l'individualisme et le refus des institutions gouvernementales qui va avec, mais aussi le sens de la solidarité  dans une communauté librement choisi, le respect des choix de chacun, mais la certitude de la supériorité blanche sur les populations d'origine... Le pire et le meilleur d'une population qui s'est employée à fuir une situation devenue intenable pour des raisons matérielles ou religieuses et a tenté de recréer ailleurs une société sur de nouvelles bases. Une occasion que la "vieille Europe" n'a jamais eu.

ADN

 Oui, ADN n'a pas eu sa chance avant le confinement et il était normal de le reprogrammer à la réouverture des salles.  Mais franchement un film qui commence dans un Epahd, avec la mort d'un vieil homme, qui n' épargne rien au spectateur des démarches funéraires, qui se complaît à montrer les disputes autour du cadavre entre les membres d'une famille sévèrement toxique et s'achève par la recherche d'identité de celle qui revendique la nationalité algérienne parce qu'elle a besoin de "retrouver ses racines".... ah les racines ! 


Oui, c'était un sacré défi de proposer ce film à la sortie du confinement et pour ma part je n'ai pas accroché. Du tout. Mais je n'avais jamais vu de film réalisé par Maïwenn. J'ai vu. Et je m'arrêterai-là !



22 mai 2021

Hospitalité

 Le film commence par une portrait de famille : dans la famille Kobayashi il y a le père, un modeste imprimeur dont l'atelier occupe le rez-de chaussée de l'appartement où il vit avec sa compagne, qui n'est pas sa femme puisque celle-ci l'a abandonné, et sa fille à qui la précédente s'efforce d'apprendre l'anglais bien qu'elle ne le  maîtrise guère .... La soeur de Kobayashi vit aussi avec eux, et puis il y a l'intrus qui sous prétexte de travailler à l'imprimerie s'immisce peut à peu dans la famille, en introduisant sa maîtresse, une blondasse assez provocante....


Une famille japonaise traditionnelle ? Dans un quartier japonais traditionnel ?  Peut-être...Peut-être pas ... Les commères du voisinage ... non pardon : le "comité de surveillance du quartier"  qui effectue régulièrement des rondes, est là  pour s'assurer que rien ni personne ne vient troubler l'apparente quiétude du quartier. 

Alors forcément, le film déraille peu à peu au fur et à mesure que le spectateur découvre que chacun des membres de la famille Kobayashi a un secret à cacher et que les "étrangers", les "SDF" que la ville vient d'évacuer d'un parc où ils avaient trouvé refuge, sont des gens aussi respectables, si ce n'est plus respectables que les honorables citoyens japonais. 

Hospitalité : un film comme une leçon de morale qui tourne en dérision la xénophobie et plus généralement la peur de l'autre. Un mal qui n'est pas spécifiquement japonais, hélas. 

Et un réalisateur japonais de plus, Kôji Fukada, dont il sera intéressant de suivre les prochains films.

21 mai 2021

Balloon

 


Balloon c'est l'histoire d'une famille tibétain.

Le Tibet .... Consolation des grands espaces par ces temps de confinement !  Dès les premières images on est séduit par la beauté des paysages, ces vastes étendues d'herbes, ces infimes ondulations des steppes qui semblent s'étendre jusqu'à l'infini. Paysages magnifiés par la caméra de Pema Tseden, réalisateur chinois d'origine tibétaine à qui on doit déjà Jinpa, un conte tibétain.

La famille dont il est question élève des brebis et si les premières scènes concernent l'arrivée d'un bouc dans le troupeau, c'est parce qu'il est question, dans le film, de reproduction, mais aussi de contraception, un sujet encore tabou dans la culture tibétaine. Balloon est donc aussi un film intimiste puisque centrée sur Drolkar, la mère sur qui repose le choix des moyens contraceptifs, alors que la tradition et la religion s'opposent à tout contrôle de la natalité. Drolkar, rieuse, réfléchie et énergique est un beau personnage de femme tiraillée entre ses désirs, l'amour des siens et son envie de progrès. Car, pour elle,  il ne s'agit pas seulement de procréer, il s'agit d'élever un enfant et de lui donner accès à l'éducation. 

Pema Tseden impose si peu son point de vue, qu'à la sortie du film, on s'interroge sur le sens à donner au film : une apologie de la tradition  ? ou au contraire, un film de propagande en faveur du contrôle des naissances  ? Mais le réalisateur a l'intelligence justement de laisser le spectateur décider. Parce que le conflit entre la tradition (surtout quand elle d'origine religieuse) et la modernité n'est pas spécifiquement tibétaine ou chinoise, elle est simplement universelle.

20 mai 2021

Ojoloco 2021 : Mama, mama, mama

 Le festival Ojoloco qui permettait à tous les amoureux du cinéma espagnol, portugais et sud-américain de découvrir beaucoup de films en VO,  mais permettait surtout à tous les "aficionados" de se retrouver dans les couloirs du Méliès ou de la cinémathèque pour commenter, discuter, échanger coups de coeurs ou déceptions n'existe plus que  dans une version "en ligne". Ce qui est déjà pas mal,  mais dommage pour les rencontres impromptues et les discussions sauvages. 

Restent les films. Et le premier  que j'ai eu l'occasion de visionner en ligne, Mamà, mamà, mamà,  premier film d'une jeune réalisatrice argentine, Sol Berruezo Pichon-Rivière, est plus que prometteur.

  Une tragédie a eu lieu, une petite fille est morte, mais on ne fait que le deviner, parce que le sujet du film, ce n'est pas l'accident, mais la façon dont une famille vit le deuil. Une famille composée exclusivement de femmes et de petites filles : autour de Cléo, la soeur de l'enfant disparue, ses 4 cousines, sa mère et sa tante. 

 

Le film pourrait être désespéré, mais il ne l'est pas, par la grâce de la caméra qui frôle les visages et les corps alanguis, en plans souvent resserrés, par l'accent mis sur les couleurs pastel où domine le rose, sur les rondeurs d'un univers qui fait parfois penser aussi bien aux baigneuses de Chardin qu'aux films de Sofia Coppola. Le film pourrait être mièvre par excès de féminité, mais il ne l'est pas, il est juste poignant.


BTC

 Back to Culture Day ... notre D-Day à nous les cultureux !  Il était temps ! 

Alors 3 films, un passage au musée et un prix littéraire, il fallait au moins cela pour marquer le jour. 

 Le livre, qui a obtenu le Prix Littéraire UIAD,  Pataognie route 203 d'Eduardo Fernando Varela, j'en ai parlé ici


De ma visite au musée j'ai retenu une petite aquerelle quasi évanescente de Morandi

ainsi qu' un tableau de Leonardo Cremonini avec une fenêtre ouverte évocatrice de vacances à la mer et de liberté.

Enfin, des trois films vus, seul Mandibules de l'inénarrable Quentin Dupieux m'a vraiment séduite, parce que les mésaventures totalement loufoques de deux individus totalement déjantés offrent une occasion de rire qui me manquait depuis longtemps.


 


19 mai 2021

Petite fille devant la mer

Que faisait cette petite fille devant la mer ?  
 
Elle lançait un caillou, saluait le soleil, essayait de toucher l'aile volante, d'attraper son rêve ? 
 
Gracieuse, infiniment.
 
Energique, certainement.


18 mai 2021

Au loin un grain...

 

Le ciel est bleu, la mer est verte, le vent fait écumer les vagues. Les îles claires et nettes à l'horizon. 

Juste ce rideau gris sur la droite ...

  

 ... qui soudain explose.  

Le kite du surfeur passe et repasse, tire des bords et s'envole au dessus de l'horizon.

Mais déjà le grain s'éloigne, vers la ville, ne laissant qu'un peu d'écume sur les cailloux. 



17 mai 2021

Matinée au parc

Seul, à deux ou à plusieurs, il y a mille et une façon de se distraire dans un parc. 

Flirter  peut-être ...

 

ou juste papoter...

 

Retrouver ses copines pour un cours de taïchi (la forme de l'épée !)


Faire sa gym, seule sur son carré d'herbe.
 

Ou s'entraîner à la boxe avec un coach. 

Et bien sûr braquer son objectif sur tout le monde, ne déranger personne et rater la moitié de ses photos !

Mais aussi ... 

découvrir sous la statue de Lamartine (Alphonse !) une citation un brin pompeuse, mais bienvenue !





16 mai 2021

Les colonnades du Palais Longchamp


 Le Palais Longchamp est évidemment fermé, mais on peut circuler le long des deux colonnades en haut des marches et suivre les jeux de lumière d'une colonne à l'autre.

Certains bien sûr ne font que traverser...

15 mai 2021

10 mai 2021

Trouver le bon rouge

 Rien de plus difficile ! Car entre la couleur perçue par l'oeil et la couleur enregistrée par l'objectif et transcrite sur l'écran, il y a toujours un écart considérable.

 

Je peux bien changer l'angle de prise de vue, faire varier l'éclairage, l'écart reste ...considérable ! 

Alors je bidouille, je pousse au hasard le curseur vers la gauche ou la droite, pour essayer de restituer au mieux ce que mon oeil a perçu. J'essaye de me rapprocher d'une couleur officiellement nommée : Rubis, Grenat, Bordeau, Bourgogne, Amarante, Pourpre, Sang de boeuf, Rouge de Falun ... tiens, celui-là je ne le connaissais pas !  


 Et finalement - provisoirement ? - je renonce parce que, quel que soit le résultat, la vraie couleur est toujours celle de la pivoine dans le vase. Jamais celle de la photo.
 

08 mai 2021

Jean D'Amérique, Soleil à coudre


 Haïti, une île, un pays. Tellement massacrée depuis si longtemps que l'on se demande comment on peut faire autre chose que survivre, coincé entre la violence des éléments et celle des hommes. 

Jean d'Amérique est un poète dramaturge haïtien qui avec Soleil à coudre s'essaye au roman. La langue aux sonorités fortes et au rythme forcené, souvent suggère plus qu'elle ne décrit parce que la misère,  quand elle côtoie la prostitution, l'alcoolisme, la violence et le meurtre est impossible à dire avec les mots de tous les jours. Parce que le malheur quand il est quotidien est au-delà des mots. 

Tête-Fêlée n'est qu'une petite fille mais dans sa vie tout va de travers depuis le début. Son vrai père s'est barré à sa naissance, sa mère se vend au plus offrant, et celui qu'elle appelle papa, un tueur à la solde d'un chef de gang, n'hésite pas à l'engager dans ses combines illégales. Son seul réconfort dans cette vie de misère c'est une compagne de classe, la fille d'un professeur...

Jean d'Amérique n'épargne pas son lecteur. Pourquoi le ferait-il puisqu'il ne fait que refléter la réalité de cette île maudite, qui n'échappe à une dictature que pour retomber dans une autre, où les gangs et autres escadrons de la mort règnent en maîtres. Non Jean d'Amérique ne cherche pas à séduire, il cherche juste à faire comprendre autant qu'à émouvoir. Mais si je comprends ses intentions, je suis malgré tout restée trop souvent en dehors du récit. Peut-être parce que la langue  qui se veut brute autant que brutale est très/trop travaillée. Peut-être aussi parce que Soleil à coudre est un texte à dire, plus qu'à lire.

06 mai 2021

05 mai 2021

Le vent de la plaine

Voilà qui est plutôt surprenant : la délicieuse et si raffinée Audrey Hepburn dans un western de John Huston  ! Avec Burt Lancaster et Lillian Gish! Etrange assemblage dans un étrange western.


Dans la famille Zachary ils sont 3 frères, et une seule fille, adoptée à sa naissance; un fou errant brandissant une épée, affirme qu'elle est indienne et qu'elle a été volée à sa tribu. Le scénario est un peu plus complexe que ces indications, mais quels que soient les rôles et les personnages annexes c'est bien de cela qu'il s'agit : une enfant volée, soit! Mais une indienne ! vous n'y pensez pas !

Dans ce film qui date de 1960 et qui évoque la dure vie des pionniers du XIXe siècle, c'est en effet de racisme qu'il s'agit, un racisme anti-indien dont John Huston s'attache à montrer la radicalité.  Si l'on en croit les historiens du cinéma, John Huston détestait ce film, qui n'était à ses yeux qu'un film d'action de plus et non pas le film antiraciste qu'il avait l'intention de tourner. Qu'il soit rassuré : les coups de fusil, la chasse à l'homme, l'attaque des Indiens et même l'incendie final ne font pas oublier que tous - sa mère et son frère excepté - rejettent la jeune Rachel dès qu'elle est soupçonnée de n'être pas blanche ! Le message n'est pas difficile à décoder et il est suffisamment appuyé pour ne pas se perdre dans la fascination pour les scènes d'action.

02 mai 2021

Susie Morgenstern, Mes 18 exils

C'est un livre qui lui ressemble : drôle, tonique, mais aussi grave par moments. Douloureux parfois mais toujours emporté par une force de vie, une exaltation, une façon de savourer les petits et les grands plaisirs de la vie quotidienne. 

 

 

Susie Morgenstern raconte sa vie, à la façon qui lui est propre et même si l'inventaire de ses 18 exils s'adresse à des adultes, le ton, à la fois fantasque et réaliste est bien celui des livres pour enfants que l'on connaît, des livres déjà largement inspirés par sa propre expérience de vie : l'enfance américaine, l'éducation juive, la rencontre du grand amour en Israel, l'expatriation, la maternité, la maladie, la vieillesse, la mort .... la vie de tout le monde ou presque, mais vécu intensément, avec avidité même.  Susie dévore la vie, en savoure les douceurs et s'accommode de son fiel parce que la vie est un festin dont on ne choisit pas les plats.
 

01 mai 2021

Paolo Cognetti, Carnets de New York

Je ne sais pas dans quelle catégorie ranger ce livre si ce n'est que, pour moi, il fait partie des livres délicieux, ne serait-ce qu'en raison de sa couverture : l'aquarelle aux teintes douces détonne par rapport aux clichés habituels sur la ville de pierre et de métal et l'on imagine immédiatement que ce voyage à New York sera sans doute ... différent !


 New York donc raconté au fil des séjours répétés du jeune italien, qui déambule de quartiers en quartiers et explore la ville plutôt par ses marges que par son centre. L'auteur reconnaît d'ailleurs avoir un peu de mal  avec Midtown (au Nord de la 14e rue) parce que : "Toute l'iconographie de la ville vient de cet endroit, car c'est la partie de Manhattan qui a été construite à son âge d'or : entre les années 1920 et 1950, quand l'Amérique commençait à asseoir son pouvoir sur le monde. Tout, ici, évoque la richesse et la domination. Tout a été raconté et célébré, tout est déjà littérature. " 

Mais en deçà et au-delà de Midtown la ville est encore immense et elle a tant à offrir à l'esprit curieux qui s'aventure vers le Sud, ou le Nord, mais aussi de l'autre côté de l'East river, vers Brooklyn ou le Queens. Visiteur curieux, l'auteur flâne, déambule plus qu'il n'explore, retrouve le souvenir des écrivains qui ont marqué la ville. Il n'est pas le voyageur d'un jour mais celui qui année après année revient à New York, un habitant de NY plus qu'un touriste, celui qui ne se contente pas d'aimer la ville, fasciné, hébété devant sa beauté,  mais celui qui n'a de cesse de la connaître, de la comprendre. 

Carnets de New York peut sans doute être classé parmi les récits de voyage, mais c'est avant tout une histoire d'amour.