C'est une histoire déjà connue, celle de ce soldat japonais qui a passé 30 ans sur une île des Philippines. Formé ou plutôt fanatisé pour exécuter un plan de résistance absolu à l'ennemi, alors que le Japon est en train de perdre la guerre, le jeune Hiroo Onoda est envoyé, avec quelques recrues, pour défendre une île perdue couverte de jungle et peu habitée.
Le film, qui dure quand même près de 3 heures, n'est qu'un raccourci de ces années interminables qui exigent techniques de survie, et mental d'acier. D'autant qu' Onoda se retrouve rapidement seul, lorsque ses quelques rares compagnons disparaissent les uns après les autres.
Onoda est certes un film guerrier, mais les conditions dans lesquelles cet homme a réussi à survivre fascinent moins que ses certitudes, son obstination, son refus de reconnaître, en dépit des preuves apportées, que la guerre est finie depuis longtemps.
Arthur Harari, réalisateur français, dont le premier long métrage Le Diamant noir, avait montré les qualités de narrateur, semble assez doué pour tenir le spectateur en haleine. Le pitch d'Onoda pouvait faire craindre le pire - 30 ans dans la jungle - mais la façon dont Harari fait peu à peu comprendre au spectateur comment le soldat a intégré son ordre de mission jusqu'à nier les preuves pourtant fournies par la réalité, alors même que le donneur d'ordres a depuis longtemps tourné la page, est tout à fait fascinant. Et terrifiant ! Car si l'histoire date de la deuxième guerre mondiale, les mécanismes qui transforment un individu quelconque, un pochard un peu veule, en fanatique, sont plus que jamais d'actualité. Le plus étonnant est bien que l'on finit par éprouver pour cet abruti, une certaine empathie. N'est-il pas d'une certaine façon victime désignée d'un ordre imposé par un système qui le dépasse ?
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