25 août 2021

La loi de Téhéran

 Quel polar ! Franchement noir ! Mais totalement réussi, parce que tout va très vite, le rythme est frénétique et il faut s'accrocher ! A commencer par la poursuite initiale et la descente sur la "ville de béton" qui sert de refuge aux drogués. Car oui, il s'agit de drogue, de trafiquants, d'accros au crack, de policiers et de justice. Et l'histoire se passe en Iran où l'on ne plaisante ni avec les conditions pénitenciaires,  ni avec la peine de mort. 

 

  

La loi de Téhéran est un film d'hommes, qui en dépit du nombre de prisonniers réquisitionnés et de la masse d'individus incarcérés pour consommation et trafic de drogue, mise tout sur l'affrontement entre Samad, le flic et Nasser Khakzad, le dealer principal. Les deux hommes sont rompus à toutes les roublardises : les méthodes de Samad sont parfois expéditives et il est encore sous l'effet d'un contrôle judiciaire pour une affaire précédente, il est déterminé jusqu'à l'obstination et ne se laisse embarrasser par aucun obstacle bien qu'il ait lui aussi ses faiblesses, des attaches auxquelles le réalisateur se contente de faire allusion pour ne pas faire de son personnage un super-héros. De l'autre côté, le dealer est prêt à toutes les turpitudes, un homme sans foi ni loi persuadé de sa supériorité, dont il convient pourtant de trouver le point faible pour le faire tomber. 

Le schéma est sans doute banal, mais tout l'art de  Saaed Roustayi tient à sa façon de ne dévoiler que très progressivement, les multiples facettes de ses personnages  laissant le spectateur s'interroger en permanence sur ce qu'il doit en penser : le flic est parfois plus odieux que le dealer et le dealer presque sympathique !

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