Dès les premières images, on est conquis. Parce que ces paysages qui s'étirent à l'infini, sont d'une beauté stupéfiante : la douceur des couleurs et cette limite parfois imperceptible entre entre le ciel et la terre, entre la terre et l'eau... et puis l'espace... ce qui nous manque le plus depuis trop longtemps et qui nous donne immédiatement envie de partir pour le Kazaksthan, la Mongolie ou n'importe quel autre pays d'Asie centrale.
Yerlan Nurmukhambetov, le
réalisateur réussit, à travers une intrigue très simple à faire de son
film à la fois un western et un film intimiste.
Bien sûr il y a la vie quotidienne de ces éleveurs de chevaux observée avec la finesse non pas d'un ethnologue mais de celui qui sait, parce que la vie de ces gens-là, il l'a partagée. Mais sans l'histoire des chevaux volés, de la mort de leur propriétaire et de ce mystérieux cavalier venu de nulle part qui part à la poursuite des vilains, le film tiendrait plus du documentaire que du film de fiction. Un western donc.
Pourtant, au coeur du film, il y a surtout un gamin, Olzhas, son regard sur le monde qui l'entoure, sur le monde des adultes qu'il observe souvent à travers une vitre, derrière un rideau, un monde qu'il ne comprend pas toujours; il y a aussi ses rêves, d'une mère qui sourirait, d'un père qui l'aiderait à découvrir ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Rien dans le film de Yerlan Nurmukhambetov n'est vraiment explicite, tout est sous-entendu et c'est au spectateur de deviner, de sentir surtout, pour comprendre ce qui se joue entre l'enfant et les autres.
Certains diront que Les voleurs de chevaux est un film parfaitement formaté pour les festivals européens et qu'il ne reflète sans doute pas la production cinématographique du pays. Sans doute. Mais c'est un film surprenant, touchant, magnifique et c'est tout ce qui importe.
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