Le dernier roman d'Andreï Kourkov, Le coeur de Kiev ? Une lecture douce-amère.
« Kourkov y déploie, comme d ’habitude, son sens de l ’intrigue, campe des personnages attachants et surtout manie l ’ironie comme si elle était la politesse du désespoir. » Le Soir
Kourkov invente des personnages, noue des intrigues, ajoute des péripéties, raconte une histoire, des histoires, toujours avec le même mordant, toujours avec le même sourire et on y croit. On croit à sa description de la ville dont les noms de rue sont soigneusement relevés, on croit à ses habitants devenus experts en débrouille, on croit à tout ce que l'écrivain invente parce que tout ressemble terriblement à la vérité, celle d'un régime aussi autoritaire qu'inconséquent, aussi odieux qu'absurde. Celui de la jeune république soviétique qui se croit tout permis et impose ses lois en dépit du bon sens. Le jeune Samson, dont il fait son personnage principal, victime indirecte de la lutte fraticide entre les deux partis, entre dans la milice un peu par hasard et sans trop savoir à quoi il doit s'attendre. Mais il sait écrire, apprend vite, suit les instructions qu'on lui donne.... Candide au pays des Soviets. Depuis Voltaire on sait que l'ironie est la meilleure arme contre l'absurdité politique et que la fausse naïveté permet aux mots d'en dire plus qu'ils n'en ont l'air.
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