L'île Maurice au siècle des lumières... mais tous n'ont pas encore compris que "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent
agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité" . Ni chaînes ni maîtres est un film de plus sur l'esclavage. Mais pour une fois il ne parle pas des Etats-Unis. Il parle d'un territoire bien français ou du moins qui l'a été entre 1710 et 1815. Impossible de rejeter la culpabilité sur d'autres, puisque c'est la nôtre.
Le film, très démonstratif, est construit autour d'une chasse à l'homme - deux esclaves, un père et sa fille, ont fui la plantation - l'originalité étant d 'en confier la conduite à une femme, aussi cruelle qu'impassible. La nature luxuriante permet d'ajouter des jeux de lumières et d'ombres, surtout des ombres aux silhouettes à peine entrevues et toujours en mouvement. La deuxième partie du film qui voit les deux fugitifs trouver un refuge temporaire auprès d'une communauté de "nègres marrons", qui survit dans la forêt est peut-être trop vaguement esquissées pour convaincre tout à fait, mais Simon Motaïrou, dont c'est première réalisation, parvient à alterner scènes d'action et moments d'émotions tout en suscitant des pistes de réflexion que chacun est libre de suivre ou pas.
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