Les photos d'Andres Serrano sont exposées au musée Maillol. Des portraits essentiellement. Et un accrochage qui parle de lui-même.
Dans la première salle, de magnifiques photos d'hommes et de femmes dans leurs plus beaux atours : ceux que l'on n'ose plus appeler "Indiens" parce qu'ils préfèrent rappeler qu'ils étaient là les premiers et que donc Native americans, ou First nations semblent des dénominations plus appropriées. Soit !
Dans la deuxième salle, une femme noire, un juif en chapeau, une jeune femme blonde un peu pataude, une "mini miss" couverte de strass, quelques autres ... images convenues du "melting pot". Rien de bien dérangeant...
... mais au fur et à mesure que l'on avance dans l'exposition, les images sont de plus en plus explicites et les rappels historiques (Ku Klux Klan, lynchage, instruments de torture, armes.... ) de plus en plus perturbants. Malaise. Racisme, religion, pauvreté, violence, puritanisme, tous les maux de l'Amérique sont ici exposés. Rien a voir avec le "rêve américain" suppposé donner à chacun sa chance. Non, c'est ici l'Amérique qui braque sur vous en très gros plan, le cercle de métal du canon d'un révolver.
Menace virtuelle ? Non, très réelle et aussi déplaisante que le regard torve de celui qui, grâce à la téléréalité et à la flagornerie de certains médias, fascine une bonne moitié des Américains depuis des années.
Oui l'exposition proposée par le musée Maillol est dérangeante. Sans doute parce qu'au delà des considérations techniques ou esthétiques, il s'agit avant tout de regarder la réalité en face. Reste à se demander ce que retiendrait Andres Serrano si on lui demandait de poser son regard sur la France comme il l'a fait pour son propre pays....
http://andresserrano.org/
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