28 décembre 2019

La Vie cachée


Depuis Les Moissons du ciel, j'ai un faible pour les films de Terence Malik et je crois bien avoir retrouvé avec La Vie cachée la puissance des images et la force des caractères qui avaient marqué son deuxième film.


Ce qui frappe d'abord dans La Vie cachée c'est l'extraordinaire beauté des images : beauté des paysages aux pentes abruptes où s'accrochent les nuages, beauté des saisons qui se succèdent,  chacune avec ses richesses : il y a incontestablement comme un éloge de la vie rurale, celles des années 30 dans un village perdu des montagnes autrichiennes. Le film commence comme une idylle entre deux êtres qui s'aiment passionnément, une idylle scandée par les travaux et les jours à laquelle viennent s'ajouter deux gamines aux boucles blondes. Trop beau pour être vrai ? oui, trop beau. Et presque édénique...
Jusqu'à ce qu' Hitler prenne le pouvoir et que Franz, le paysan autrichien refuse de prêter allégeance au nouveau régime. Malgré les pressions exercés par ses proches, par les gens de son village qui n'ont pas mis longtemps à se soumettre, malgré l'emprisonnement et les tortures, malgré l'amour de sa femme et de sa famille, il dit non. Il est seul à dire non. Simplement non. Prêt à payer le prix de son refus.
Malik est définitivement un homme de cinéma, qui utilise les images plus que les mots, pour dire ce qu'il a à dire. Il fait de Franz, de sa femme et de ses enfants, à la fois le parangon de l'idéal hitlérien ... et son antidote : un homme libre qui pense par lui-même et agit en fonction de ce qu'il croit juste. Un homme avec une conscience.
La Vie cachée est un grand film - un peu long certes, mais dont la beauté laisse souvent bouche bée  - qui remet en mémoire tous ceux qui un jour se sont levés pour dire non.  Franz Jâgerstätter, né en 1907 et guillotiné dans la prison de Brandebourg le 9 août 1943 était de ceux-là.

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