12 décembre 2019

Laird Hunt, La Route de nuit


 
Laird Hunt est de ces nouveaux auteurs américains sur lesquels il faut compter.
Son précédent roman Neverhome, sortait de l'ordinaire puisqu'il mettait en scène une femme qui enfilait l'uniforme de son mari, trop fragile et trop maladroit, pour affronter à sa place les champs de batailles de la guerre de Sécession.

Dans son nouveau roman, il met en scène deux femmes qui, le temps d'une nuit, vont cheminer sur les mêmes routes mais pas dans le même sens
 La première, Ottie Lee se dirige avec deux ou trois branquignoles racistes de son genre, vers Marvel où a été annoncé le lynchage de 3 jeunes noirs. On est dans l'Indiana - qui n'est même pas un Etat sudiste -  dans les années 30.
La deuxième femme est une adolescente de 16 ans qui se dirige elle aussi vers Marvel, bien qu'elle ait eu vent du lynchage, pour y retrouver un amant qui lui a promis monts et merveilles.
Deux femmes bien différentes, mais culottées !

Le récit est pour le moins cahotique, procède par bonds et sursauts (comme dans tout bon roman picaresque, puisque c'est de ce genre que La Route de nuit se rappproche)  et ne cesse de surprendre le lecteur comme il surprend ses personnages en multipliant les péripéties et les rencontres avec des personnages, étranges, bizarres, voire inquiétants. Mais sous ses oripeaux romanesques, le roman n'en parle pas moins de l'histoire vraie des races aux Etats-Unis. Blanc, noir, dans la nuit toutes les couleurs ne se confondent-elles pas ?


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