11 décembre 2019

Le Traître



Le film que je n'avais pas vraiment envie de voir. Mais qui m'a passionnée. Un peu long peut-être, par moments, mais d'une efficacité remarquable pour faire comprendre l'esprit et le fonctionnement de Cosa Nostra, la mafia sicilienne que, grâce au "repenti" Buscetta, le juge Falcone, a réussi - en partie - à démonter. Une entreprise qui lui a hélas coûté la vie puisque il a été tué dans un attentat à l'explosif monté par ceux-là même qu'il s'acharnait à mettre en prison.
L'histoire est complexe mais bien documentée et le film permet effectivement de mieux comprendre quelle était la situation en Italie dans les années 80. Le plus étonnant étant peut-être de s'apercevoir que la mafia, en tout cas la mafia à l'ancienne, fonctionne avec un code d'honneur et des valeurs morales. Certes, le sens moral des mafieux n'a pas grand chose à voir avec celui du commun des mortels, ne serait-ce que parce que "l'interdiction de tuer" est devenue une "obligation de tuer", du moment qu'il s'agit d'un ordre. Et le code mafieux exige que cet ordre soit exécuté, même s'il faut pour cela attendre 20 ans !
Mais comprendre n'est en rien justifier ni même excuser et le film de Bellochio est parfaitement clair sur ce point. Rien de flatteur dans le portrait de ces mafieux, rien de romantique dans la vie des repentis. Le Traître conjugue la force du polar avec le poids d'un document historique

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