Oui ? Non ? J'aime ? Pas tant que ça ? Si, pourtant ?
Il y a comme cela des romans, qui vous laissent perplexes parce qu'on leur trouve à peu près autant de qualités que de défauts.
L'histoire de cette jeune femme, riche bourgeoise de Chicago contrainte de fuir et d'abandonner son fils pour sauver sa peau, qui se retrouve à Paris, hébergée dans un hôtel de passe ... sa découverte du milieu germanopratin des années 50, sa passion pour la photographie, et son retour à Chicago 16 ans plus tard, en pleine convention démocrate, celle de 1968 qui a donné lieu à des émeutes d'une violence extrême...., ses amours avec un mystérieux américains ... cela fait peut-être beaucoup pour un seul roman, bien que l'on puisse effectivement s'intéresser à la transformation progressive d'Eliza devenue Violet, à ses capacités de résilience, à son émancipation loin des codes sociaux qui lui avaient été imposés. Oui, mais on a parfois l'impression que la peinture un peu cliché du milieu l'emporte sur le portrait d'une femme à la recherche d'elle-même, bien que ce portrait toujours en mouvement soit plutôt réussi, mais sans doute un peu trop directement inspiré de ce que l'on sait de Vivian Maer (Violet, qui a trouvé à s'employer comme nounou se promène dans la rue, son Rolleiflex autour du coup, avant de passer au Leica... )
Je ne sais pas, je m'interroge : est-ce cette hésitation sur les intentions de l'auteur, ce côté documentaire ou le ton un peu trop "roman rose" de la narration, mais quelque chose m'a dérangée dans ce roman, et je n'ai pas réussi à me laisser emporter par la fiction, dont je voyais trop les fils et les points de couture.
31 mars 2020
30 mars 2020
29 mars 2020
La Chevauchée des bannis
Et bien oui, encore un western et ce n'est pas fini. Puisque nous avons devant nous pas mal de jours de confinement ! Alors, à défaut de salles de cinéma ?
La Chevauchée des bannis (Day of the outlaw) réalisé par André de Toth en 1959 est bien un western, mais un peu inhabituel puisque situé en plein hiver dans les montagnes du Wyoming.
On y retrouve pourtant, thème classique s'il en est, l'opposition entre les éleveurs et les fermiers, les premiers cherchant à protéger leurs terres par des fils de fer barbelés qui empêchent les troupeaux de paître librement sur des territoires quasi infinis. On ajoute une rivalité amoureuse et l'on s'attend à une intrigue bien plan-plan lorsque surgit le Capitaine Bruhn et ses hors-la-loi, poursuivis par l'armée.
Le capitaine, blessé, tient et contient ses hommes d'une main de fer, mais de justesse. Ce qui donne lieu à une longue séquence à la fois superbe et terrifiante : un bal auquel a consenti le capitaine histoire de réduire la pression; légère et virevoltante la caméra parvient à montrer à la fois la frénésie de la danse et la répulsion des femmes, otages horrifiées de ces brutes de plus en plus agressifs.
La chevauchée du lendemain dont on sait dès le départ qu'elle est sans issue, et donc sans suspense, est néanmoins surprenante puisque les chevaux s'enfoncent jusqu'au col dans la neige, au lieu de galoper à travers plaines et déserts comme il est de règle dans la plupart des westerns.
Autant dire que je me suis régalée.
La Chevauchée des bannis (Day of the outlaw) réalisé par André de Toth en 1959 est bien un western, mais un peu inhabituel puisque situé en plein hiver dans les montagnes du Wyoming.
On y retrouve pourtant, thème classique s'il en est, l'opposition entre les éleveurs et les fermiers, les premiers cherchant à protéger leurs terres par des fils de fer barbelés qui empêchent les troupeaux de paître librement sur des territoires quasi infinis. On ajoute une rivalité amoureuse et l'on s'attend à une intrigue bien plan-plan lorsque surgit le Capitaine Bruhn et ses hors-la-loi, poursuivis par l'armée.
Le capitaine, blessé, tient et contient ses hommes d'une main de fer, mais de justesse. Ce qui donne lieu à une longue séquence à la fois superbe et terrifiante : un bal auquel a consenti le capitaine histoire de réduire la pression; légère et virevoltante la caméra parvient à montrer à la fois la frénésie de la danse et la répulsion des femmes, otages horrifiées de ces brutes de plus en plus agressifs.
La chevauchée du lendemain dont on sait dès le départ qu'elle est sans issue, et donc sans suspense, est néanmoins surprenante puisque les chevaux s'enfoncent jusqu'au col dans la neige, au lieu de galoper à travers plaines et déserts comme il est de règle dans la plupart des westerns.
Autant dire que je me suis régalée.
28 mars 2020
27 mars 2020
The Gunfighter
Deuxième western de ma série : The Gunfighter (La Cible humaine) de Henry King qui date lui aussi de 1950. Ce qui signifie une superbe photo en noir et blanc, avec tous les jeux d'ombre et de lumière.
Lorsque Jimmy Ringo arrive en ville, tout le monde se précipite pour apercevoir le grand héros, l'as de la gâchette. Mais le héros est fatigué. Il n'est revenu que pour revoir sa belle amie et l'enfant qu'il lui a fait il y a sept ans et demi ! Il n'a que très peu de temps avant que ne surviennent les hommes qui le poursuivent et la caméra revient régulièrement sur cette horloge qui marque l'échéance.
Jimmy Ringo est un tueur repenti que son passé poursuit. Oui, il a tué, mais il a compris que le maniement des armes ne fait pas de vous un héros et qu'il est beaucoup plus difficile de résister à la provocation que de tirer son révolver. Jolie leçon humaniste qui ne semble pas tout à fait avoir fait son chemin aux Etats-Unis.
J'ai retrouvé avec plaisir dans ce film l'acteur Millard Mitchell, qui jouait déjà dans Winchester 73. Un très joli second rôle dans les deux cas.
26 mars 2020
25 mars 2020
Winchester 73
Marre d'affronter la réalité. Alors je me réfugie dans la fiction. J'ai une petite - trop petite - collection de westerns dont j'ai l'intention de me repaître. D'accord, au temps de Netflix les DVD ça fait un peu ringard, mais j'assume !
Winchester 73 donc d'Anthony Mann, avec James Steward dans le rôle principal. Et Rock Hudson dans le rôle d'un jeune chef indien !!! C'est dire si le film est daté : 1950
Comme le titre le suggère, tout, dans ce film, tourne autour de ce prestigieux fusil qui fait l'objet de bien des convoitises et permet de construire le film comme une ronde, puisque la Winchester, gagnée lors d'un concours de tir va passer de main en main jusqu'à revenir à son propriétaire originel. L'occasion pour le réalisateur, de faire revivre les débuts de cette Amérique sans foi ni loi et de mettre en scène l'affrontement entre deux frères. Comme Abel et Caïn, comme le bon et le méchant, couple indispensable du bon western.
Winchester 73 est ce qu'on pourrait appeler un western archétypal, qui montre la vie telle qu'elle a pu être , du côté de Dodge city à la fin du XIXe siècle. Les références à la guerre de sécession, à la bataille de Little Big Horn fournissent le cadre historique, et les personnages, une sorte de panel sociologique. Une seule femme évidemment. Mais c'est le propre du western non ?
Et voilà comment la fiction me renvoie à la réalité, une certaine réalité historique, plus facile à affronter que celle d'aujourd'hui.
Winchester 73 donc d'Anthony Mann, avec James Steward dans le rôle principal. Et Rock Hudson dans le rôle d'un jeune chef indien !!! C'est dire si le film est daté : 1950
Comme le titre le suggère, tout, dans ce film, tourne autour de ce prestigieux fusil qui fait l'objet de bien des convoitises et permet de construire le film comme une ronde, puisque la Winchester, gagnée lors d'un concours de tir va passer de main en main jusqu'à revenir à son propriétaire originel. L'occasion pour le réalisateur, de faire revivre les débuts de cette Amérique sans foi ni loi et de mettre en scène l'affrontement entre deux frères. Comme Abel et Caïn, comme le bon et le méchant, couple indispensable du bon western.
Winchester 73 est ce qu'on pourrait appeler un western archétypal, qui montre la vie telle qu'elle a pu être , du côté de Dodge city à la fin du XIXe siècle. Les références à la guerre de sécession, à la bataille de Little Big Horn fournissent le cadre historique, et les personnages, une sorte de panel sociologique. Une seule femme évidemment. Mais c'est le propre du western non ?
Et voilà comment la fiction me renvoie à la réalité, une certaine réalité historique, plus facile à affronter que celle d'aujourd'hui.
24 mars 2020
23 mars 2020
22 mars 2020
Confinement jour 7
Jour 7 : pervenche
Du lat. *pervinca, Le nom semble issu d’une formule magique, peut-être à rattacher à vincere «vaincre» (André Bot.) Pourquoi "peut-être" ? La pervenche, sous ses airs modestes, est une coriace, une dure à cuire ! Et persiste. Elle résiste. Comme nous ! Sermon du dimanche matin !
21 mars 2020
Jean-Paul Dubois, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même manière
20 mars 2020
Niclolas Butler, Des Hommes de peu de foi
Le titre original du roman de Nickolas Butler est The Hearts of men (Le Coeur des hommes) et il me paraît bien préférable à sa traduction française. Toujours est-il que, pour un premier roman, il est passablement ambitieux et finalement assez réussi.
Trois décennies (1962, 1996, 2019), mais un seul lieu ou presque, le camp de scouts de Chippewa, dans le Nord du Wisconsin . Dans ce camp se retrouvent chaque année des gamins, encadrés par des adultes (éventuellement leurs pères) soucieux de leur inculquer les principes de Baden-Powell. Quelque chose comme une école de vie.
En suivant Wilbur, Nelson, Jonathan, Trevor, Thomas on mesure l'écart qui existe parfois - souvent ! - entre l'idéal et la réalité. Parce que les enfants qu'ils ont été ne deviennent pas forcément les adultes qu'on imagine.
Ce monde de jeunes garçons, d'adolescents, d'hommes murs qui se sont parfois conduits en héros au Vietnam ou en Afghanistan, mais se conduisent aussi en goujats, est certainement très bien observé, mais il est aussi dérangeant, sans doute parce que peu de romans au fond s'intéressent vraiment à ce qu'il y a dans le coeur des hommes. Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau ?
Malgré tout je crois bien avoir préféré le dernier roman de Nickolas Butler : Le Petit-fils que j'ai lu (et chroniqué) il y a peu.
Confinement jour 5
Jour 5 : Prunier du Japon
Mais est-ce bien un prunier ? Pommier peut-être ou cognassier ? Mais de toute façon japonais !
Eliane, au secours!
19 mars 2020
Confinement jour 1,2,3,4 ...
J'aurais dû y penser plus tôt. Pour tout ceux qui sont confinés et n'ont pas de jardin, une photo par jour pour partager ce qui fait le plaisir des yeux et réconforte l'âme. Un peu !
Jour 1 : l'horizon
quand la nuit cède sa place au jour
Jour 2 : la primevère
Si fragile et pourtant vaillante
Jour 3 : l'euphorbe et le romarin
Le premier est toxique, le second parfume mes plats.
Jour 4 : les muscaris
J'aime la façon dont ils envahissent mon jardin.
17 mars 2020
La bonne épouse
Trop tard pour aller au cinéma. On reste chez soi. Mais viendra le jour où on pourra reprendre le chemin de nos cinémas préférés. Et dans ce cas, aller voir le film de Martin Provost, La bonne épouse pourrait-être une bonne suggestion : une distribution épatante pour une comédie qui n'est pas loin de la farce, mais se termine en fable féministe tout à fait édifiante. Le genre de film que, selon la génération à laquelle vous appartenez, vous regarderez d'un oeil stupéfait ou nostalgique. Car oui, il y a bien eu un avant et un après 68 pour les femmes et c'est ce que raconte ce film impertinent.
Directrice d'une école ménagère, Juliette Binoche inculque les bonnes manières à une douzaine de jeunes filles plus ou moins niaises. Elle est aidée dans sa tache par sa belle-soeur et une bonne-soeur.
Lorsque meurt le mari bon-à-rien, les trois femmes doivent apprendre à se débrouiller seule et réinventer leur vie. Conduire une voiture, gérer un budget, rédiger un chèque... et choisir qui on va aimer. On imagine mal qu'il y ait eu un temps où cela ne se faisait pas ! Et les voir se libérer de tous les diktats qui les tenaient prisonnières est carrément jouissif ! Bonne humeur garantie - pour les femmes - à la fin du film.
16 mars 2020
Samuel Western, Canyons
Un premier chapitre comme un dernier chapitre, quand l'héroïne meurt? Pas du tout ! parce que dans le romande de Samuel Western le premier chapitre, celui de la mort de Gwen, est l'élément déclencheur. Il s'agit d'un accident de chasse qui laisse Eric, son frère jumeau et Ward, son petit ami désemparés, mutilés d'une partie d'eux-même.
25 ans plus tard.... que sont ils devenus ? Ont-ils réussi à oublier, à vivre leur vie ? Quel trajectoire ont-ils suivi; quelles ont été leurs réussites, leurs échecs ? Et lorsqu'ils se revoient 25 ans plus tard, quels peuvent être leur relations, sentiment de culpabilité, désir de vengeance ? Iront-ils vers un apaisement ou ... ,
L'auteur, dont c'est le premier roman, entretient habilement le suspens, et fait de ces deux hommes, mais aussi du milieu dans lequel ils vivent - musicos de Los Angeles ou ranchers dans un coin reculé du Wyoming - un portrait intéressant, sans pour autant négliger les personnages secondaires comme la femme de Ward.
J'avoue toutefois avoir été parfois gênée par l'omniprésence des armes : fusils, carabines dont les modèles sont identifiés, les capacités comparées... un domaine qui m'est totalement étranger et qui d'office, me terrifie. Mais l'Amérique est le pays des armes. Et si l'on veut comprendre les enjeux du roman, la référence aux armes est incontournable. Découvrir de l'intérieur le monde des chasseurs est, pour moi en tout cas, totalement dépaysant. Et j'ai toujours pensé qu'un roman qui d'une façon ou d'une autre ne me dépayse pas est de peu d'intérêt.
Ce que je dis à propos des armes est aussi vrai de la religion. La femme de Ward est anapabtiste, elle a quitté sa communauté huttérite, mais garde toute sa foi. Une autre dimension de ce roman peut-être difficile à appréhender pour un lecteur européen, mais totalement constitutif de la culture américaine. Or la littérature est faite, me semble-t-il pour nous permettre de découvrir d'autre mondes que le nôtre, d'autres façons d'exister, d'autres façons de penser.
Rien n'est plus loin de moi que la religion et les armes, voilà pourquoi, j'ai aimé ce roman.
15 mars 2020
Maya Santos-Febres, La Maîtresse de Carlos Gardel
Etrange livre que celui de Maya Santos-Febres. Ne serait-ce que parce que Maya Santos-Febres est porto-ricaine et qu'il n'y a apparemment pas beaucoup d'écrivains originaires de l'île et encore moins de femmes.
Etrange livre aussi parce ce que s'y entrecroisent trois lignes narratives autour d'un seul et même personnage : Micaela Thorné est son nom. Elle est la petite fille d'une vieille guérisseuse qui lui a transmis ses secrets. Elle est aussi élève-infirmière, mais a bien l'intention de ne pas en rester là, car ce qu'elle veut c'est être médecin. Elle est aussi, comme le titre le suggère, la maîtresse du grand chanteur de tango argentin. Pendant précisément 27 jours.
La passion amoureuse, la science, la tradition. De leur coexistence naissent les tensions qui traversent le livre, puisque Micaela est en permanence tiraillée par ses trois possibilités; mais en définitive, c'est sa propre voie qu'elle doit trouver et pour ce faire, il lui faudra lutter contre tous ceux qui voudraient décider pour elle.
Le titre qui mentionne Carlos Gardel n'est pas vraiment mensonger et l'on en apprend un peu sur la vie passablement tortueuse de Gardel et accessoirement sur le tango. A condition de ne pas oublier que le personnage important ce n'est pas lui mais sa maîtresse : la femme qui se débarrasse des liens, même affectueux, même bien intentionnés qui l'emprisonnent. Ce qui fait du livre de Mayra Santos-Febres un parfait roman féministe.
14 mars 2020
Le Samouraï
Revu Le Samouraï à la télé. Trop beau !
Alain Delon ?
Non, le film ! Alain Delon est beau oui, mais franchement il a un rôle facile : moins il en fait, mieux ça fonctionne. Visage impassible, regard vide, c'est tout ce qu'on attend d'un tueur à gage.
Le scénario ? En gros, ça passe avec quelques trous, quelques invraisemblances.
Non, ce qui est vraiment beau c'est l'image, le cadrage, la lumière, ces noirs bleutés, ces gris veloutés, parfois tu voudrais que l'image s'arrête pour que tu puisses t'en repaître le yeux. Et ces images ont toujours un sens. La force des films de Melville et de celui-ci en particulier c'est qu'ils utilisent l'image pour tout signifier et font du cinéma un véritable art visuel. Tout ce que j'aime.
13 mars 2020
Les Parisiens dans l'exode de 1940
Dernière exposition vue à Paris et qui m'a donné l'occasion de voir le Musée de la libération - Musée général Leclerc - Musée Jean Moulin, un titre qui en dit long sur les discussions/négociations/tractations qui ont précédé son ouverture en août 2019. Mais je n'ai pas visité l'ensemble du musée, ni le poste de commandement du colonel Rol-Tanguy. Je me suis contentée de l'exposition temporaire consacrée à cette période de chaos qui a marqué l'arrivée des troupes allemandes à Paris.
L'exposition montre bien le degré d'impréparation du gouvernement et le chacun pour soi qui prévaut quand il s'agit d'affronter l'imprévu. Le meilleur parti a été tiré des documents et des photographies disponibles et l'exposition est tout à fait instructive. Mais ce qui navre le coeur, ce sont ces visages d'enfants, de bébé, abandonnés dans la débandade et dont on s'efforce de retrouver le parents. Le court extrait de Jeux interdits, le film de René Clément, est à cet égard encore plus parlant que les documents.
L'exposition montre bien le degré d'impréparation du gouvernement et le chacun pour soi qui prévaut quand il s'agit d'affronter l'imprévu. Le meilleur parti a été tiré des documents et des photographies disponibles et l'exposition est tout à fait instructive. Mais ce qui navre le coeur, ce sont ces visages d'enfants, de bébé, abandonnés dans la débandade et dont on s'efforce de retrouver le parents. Le court extrait de Jeux interdits, le film de René Clément, est à cet égard encore plus parlant que les documents.
12 mars 2020
L'exhibitioniste
Il y a bien sûr des chaussures dans les vitrines, et des vidéos pour expliquer le travail du chausseur, depuis le dessin initial jusqu'à l'objet fini. Mais il y a d'autres salles pour montrer les influences, les sources d'inspiration, le cheminement de la créativité.
Une exposition que je mettrais volontiers dans les "pétillantes" !
Une exposition aussi qui doit mettre en rage celui qui s'offusquait de voir mettre sur le même plan "une paire de botte et Shakespeare ". Il faut en prendre votre parti M. Finkielkraut, les louboutins sont au musée !
10 mars 2020
Otto Wagner
Visite sans passion de l'exposition Otto Wagner à la Cité de l'architecture et du patrimoine.
Otto Wagner, Maître de l'Art Nouveau viennois. Jugé révolutionnaire en sont temps. Mais le temps a passé et les lignes de son architecture paraissent encore bien compliquées. Une certaine tendresse malgré tout pour ce monsieur qui n'a cessé de présenter des projets dans des concours et les a vus presque toujours être refusés : trop en avance pour son temps ! Pourtant il recommence, encore et encore... Joli exemple de persévérance.
Et je reste comme d'habitude fascinée par les maquettes.
09 mars 2020
Boltansky
D'une rétrospective on attend généralement qu'elle nous permettre de comprendre l'évolution d'un artiste. Ce n'est pas tout à fait le cas de l'exposition Boltanski proposée par le centre Pompidou. Ce que l'on trouve en revanche c'est l'obsession de Boltanski pour tout ce qui peut suggérer l'absence, la disparition, la mort.
Les empilements de boites métalliques comme autant de monuments funéraires, de cimetières, les portraits photographiques d'anonymes, les ampoules dont la durée de vie est nécessairement éphémères ...
Le genre d'exposition dont on ne sort pas vraiment euphorique ! Tout passe, oui. Et nous passerons. Mais cette certitude aussi finit par lasser.
Les empilements de boites métalliques comme autant de monuments funéraires, de cimetières, les portraits photographiques d'anonymes, les ampoules dont la durée de vie est nécessairement éphémères ...
08 mars 2020
Hans Hartung
Paris fin février ? Ce n'est certainement pas la bonne période pour arpenter les musées, car les grandes expositions de l'hiver sont terminées, et celles de l'été ne sont pas encore en place.
Heureusement le Musée d'art moderne de la ville de Paris, récemment rénové, proposait une intéressante rétrospective du travail de Hans Hartung. Au fil des salles on découvre un artiste en recherche permanente pour qui le geste prime et les formes l'emportent sur la représentation. Avec en prime une palette de couleur est nettement affirmée jusqu'au jaune fluo !
Heureusement le Musée d'art moderne de la ville de Paris, récemment rénové, proposait une intéressante rétrospective du travail de Hans Hartung. Au fil des salles on découvre un artiste en recherche permanente pour qui le geste prime et les formes l'emportent sur la représentation. Avec en prime une palette de couleur est nettement affirmée jusqu'au jaune fluo !
07 mars 2020
Rock Academy
Le film à vrai dire, tient surtout par le dynamisme survolté de l'acteur principal, Jack Black, qui n'en est pas à une grimace près et pour qui trop n'est jamais assez.
Mais il n'est pas désagréable de voir ces enfants s'émanciper sous sa houlette et retrouver leur spontanéité d'origine. Un bel exemple au fond de pédagogie positive qui finit par contaminer même les adultes !
06 mars 2020
Peter Farris, Les Mangeurs d'argile
Publié dans la collection Americana de Gallmeister, le roman de Peter Farris, Les Mangeurs d'argile, aurait tout aussi bien pu être publié dans une collection policière, parce que plus on avance dans le roman plus on s'inquiète de ce qui peut arriver à Jesse, un adolescent de 14 ans qui vient de perdre son père.
La montée en puissance du récit permet de s'attacher d'abord à cet adolescent solitaire, qui vit dans une région reculée de Georgie, en contact permanent avec la nature. Son père, un armurier passionné au point de fabriquer ses propres balles lui a appris à chasser et donc à manipuler les armes.
Très vite on apprend à se méfier de sa belle-mère et surtout de son "oncle", prêcheur efficace mais redoutable escroc. Ils se sont tous les deux acoquinés avec le shérif du coin et un banquier, autre malhonnête. L'hostilité de la petite bande vis à vis de Jess qu'ils entendent dépouiller de son héritage fait craindre le pire.
Le seul allié de Jess dans cette histoire est un vagabond, un vétéran, lui-même recherché par le FBI parce qu'on le soupçonne d'être responsable d'un attentat qui a causé plusieurs morts et de nombreux blessés.
Certains reprocheront à l'écrivain d'en faire un peu trop : les vétérans et le PTS, les attentats, les prêcheurs escrocs et l'incommensurable crédulité des ignorants, les prospecteurs, miniers, les banquiers véreux et les affairistes de tous genres, avec, en prime un petit côté chasse, pêche et tradition pour mieux ancrer le roman en terre américaine ... oui ça fait effectivement beaucoup, mais au moins on ne s'ennuie pas.
05 mars 2020
Adam
Quel joli film ! Non, joli n'est pas le bon terme : beau ! Quel beau film ! Adam est le premier long métrage de Maryam Touzani et c'est une vraie réussite.
Une réussite visuelle tout d'abord parce que chaque plan, cadré souvent très serré, est une harmonie de couleurs et de formes. Dans ce huis clos de la médina aux ruelles étroites, mais aussi de la maison où Abla finit par accueillir Samia la jeune femme enceinte, il fallait des couleurs en demi-teinte et des lumières douces pour atténuer la difficulté de la situation. Et j'ai pensé parfois à des tableaux de Wermer.
Mais la réussite est aussi dans l'affrontement de ces deux femmes, dans la façon qu'à Abla de se murer dans son chagrin et de se faire beaucoup plus dure qu'elle n'est en réalité, sans doute pour ne pas s'effondrer. Elle a renoncé à la musique, à la tendresse, à la sensualité et c'est Samia, la jeune femme enceinte, fille-mère en survie loin de sa famille qui peu à peu réconcilie Adla avec la vie.
Adam est un film de femmes - à l'exception du beau moustachu qui a l'oeil sur Adla - un film où l'on ne parle pas beaucoup, où l'on ne dit que l'indispensable parce que l'essentiel passe par le regard, par le geste. Où l'on se comprend à demi-mots parce que les émotions sont vécues de la même façon ou plutôt parce que chaque personnage fait un pas vers l'autre.
Adam fait partie de ces films précieux qui échappent au grand public et c'est bien dommage.
04 mars 2020
L'appel de la forêt
Oui, bien sûr, il y a Harrison Ford. Et Omar Sy. Mais il y a surtout Buck, le chien dont on tombe immédiatement amoureux. Un bon gros toutou prêt à toutes les bêtises mais tellement plus malin, sensé, généreux, intelligent et finalement attachant que les humains.
Après on apprend que les animaux, Buck et les autres chiens de
traîneaux, mais aussi les loups ne sont que des images de synthèse, mais
c'est trop tard. On s'est déjà extasié sur leurs extraordinaires
talents d'acteurs! Et en définitive, c'est cela seul qui compte, la
capacité du réalisateur à créer l'illusion et à nous faire croire à
l'histoire de Buck, ce chien parfaitement (?) domestique qui au contact
de la nature sauvage, répond peu à peu à l'appel de la forêt.
L'histoire telle que l'avait racontée Jack London ? Sans doute, ou à peu
près. Car il y a si longtemps que j'ai lu le livre, je n'en garde de
toute façon qu'un souvenir un peu confus.
Et même si vous n'aimez ni les chiens, ni les loups, ni les hommes, il reste dans le film de Chris Sanders, les époustouflants paysages du grand Nord, avec plus d'aurores boréales que vous n'en verrez jamais. Quoi ? Des images de synthèses aussi ? Sans doute, mais c'est beau quand même.
03 mars 2020
The Day after
Le Jour d'après. C'est un vieux film de Nicholas Meyer qui date de 1983. Effrayant pour les spectateurs de l'époque, il ne l'est pas moins aujourd'hui.
Le film commence par montrer "l'avant" en mettant en scène dans leur environnement quotidien un certain nombre de personnages : un cardiologue, un fermier et sa famille, un groupe de chercheurs universitaires, un auto-stoppeur ... Il vivent tous dans un périmètre situé entre Kansas City (Missouri) et Lawrence (Kansas), une zone rurale au milieu des E-U qui, pour cette raison même, a été choisie pour y entreposer des missiles nucléaires.
Au fur et à mesure que la tension monte entre les E-U et l'Union soviétique, les habitants s'inquiètent ou décident au contraire de ne pas tenir compte de la situation. Et lorsqu'ils voient les missiles s'élever devant leurs yeux, ils comprennent qu'il est trop tard, que les missiles soviétiques ont déjà été déclenchés.
La suite du film ressemble à pas mal de film-catastrophe où des survivants errent dans un paysage devenu apocalyptique où toute tentative pour échapper au pire est bien sûr dérisoire. Comme étaient dérisoires les précautions prises par certains avant la catastrophe : un abri souterrain approvisionné n'arrête pas les radiations et ne protège ni de l'hiver nucléaire ni des violences à venir. Car le film s'arrête juste avant ce qui sera à n'en pas douter l'extermination des plus faibles par les plus forts.
Le jour d'après est un film très convenu, personnages et scenario sans surprise. Son esthétique est celle des années 80 et paraît un brin ringarde. Mais il frappe juste. "Nos dirigeants sont fous mais pas au point de vouloir cette folie." affirme un des personnages. Il avait tort bien sûr.
Le plus terrifiant cependant n'est pas le film, mais la certitude que depuis la sortie du film, l'arsenal nucléaire n'a fait que se développer.
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