17 mai 2022

Gil Adamson, Le fils de la veuve

 


J'ai manqué son premier roman intitulé La Veuve et craignais que celui-ci, Le Fils de la veuve ne soit trop lié au précédent, trop référencé pour être agréable à lire. Pas du tout !  C'est un roman passionnant et qui se suffit à lui même. 

Le décor tout d'abord : somptueux ! Parce qu'il s'agit de la longue chaîne des Rocheuses qui court du Nord du Canada au Sud des Etats-Unis. Or chacun sait qu'entre les deux pays, les frontières sont poreuses, William Moreland, en profite pour piller ici ou là, au Montana ou dans l'Idaho,  une banque, une entreprise quelconque, à coups de dynamite. Mais ce coureur des bois n'est pas un vrai truand; c'est un veuf éploré et un père attentionné qui ne vole que pour subvenir aux besoins de l'orphelin, confié provisoirement à une religieuse défroquée installée à Banff, au coeur du premier parc national canadien.  Le temps de mettre en place le cadre et les personnages, tout déraille car l'enfant, Jack Boulton (il porte le nom de sa mère) est du genre à aimer sa liberté et, dédaignant son confort, il ne tarde pas à s'enfuir de chez la religieuse pour se réfugier dans la cabane de son enfance, seul au milieu des bois, quasi en mode survie. A douze ans. 

Le roman de Gil Adamson a tout d'un western, d'autant que la religieuse a offert une récompense à qui retrouvera l'enfant. Mais, aidé par son sens de la débrouillardise et un voisin bienveillant, il ne s'en sort pas trop mal jusqu'à ce que ...

Le talent de Gil Adamson est incontestable; sa plume excelle à faire voir des paysages grandioses aussi bien que des décors intimistes, à rappeler les conditions de vie en 1917, dans cette partie du Canada, avec un afflux de touristes-chasseurs attirés par la réputation du parc national, le tout sur fond de guerre. Mais elle excelle surtout à faire vivre des personnages hors du commun et terriblement attachants, à la limite du monde civilisé et du monde sauvage. Ce qui est le propre des westerns, non ? 

En tout cas, je me réjouis déjà de lire, dès que j'aurai mis la main dessus, le précédent roman de Gill Adamson. Pour le suivant, il faudra sans doute attendre un peu. 

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