Le film de Payal Kapadia a été sacré meilleur documentaire à Cannes en 2021. Toute une nuit sans savoir est certes un film intéressant, mais il m'a paru un peu trop "expérimental" pour être franchement accessible. On pourrait à son sujet parler de film épistolaire puisque sont lues - en voix off - les lettres d'une jeune étudiante en cinéma, pendant que défilent sur l'écran des images en noir et blanc qu'il n'est pas toujours facile d'identifier et dont on ne voit pas nécessairement le rapport avec la trame épistolaire, des images comme celles des vieux films en super 8, images en noir et blanc plus ou moins floues, ou voilées...
Perplexe le spectateur n'a plus que le choix de s'accrocher pour éviter le risque de somnolence, ce qui en soi est plutôt bénéfique, puisque la réalisatrice entend justement éveiller les esprits et montrer le désarroi et les tentatives de révolte de la jeunesse indienne contre le système des castes qui les emprisonne.
Le propos est incontestablement estimable, mais la méthode peut-être un peu trop radicale pour atteindre un public pas très averti. Ne s'adresser qu'à une petite élite déjà informée ou viser plus large, au risque de tomber dans un didactisme simplificateur, c'est je crois le dilemme de tout documentariste. Et son choix.
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