02 mai 2022

Hervé Di Rosa au musée de Valence

 Et je commence par quoi ? L'artiste ou le musée ? En l'occurrence les deux sont inséparables et c'est ce qui fait le charme de cette exposition.

Le musée d'art et d'archéologie de Valence est un "petit musée de province" sans rien de poussiéreux; rénové et agrandi il y a une dizaine d'année, il propose au visiteur un parcours qui le mène de la préhistoire jusqu'à l'art contemporain, un ambitieux panorama historique et artistique dans lequel se glissent avec aisance, les oeuvres très colorées et souvent grotesques d'Hervé Di Rosa, un artiste d'une créativité étonnante. 

Hervé Di Rosa est le fondateur du Miam,  (Musée International des Arts Modestes) de Sète, que je ne manque jamais d'aller voir à chacun de mes passages dans la ville, certaine d'y trouver de quoi satisfaire ma curiosité, en marge des conventions artistiques. Hervé di Rosa n'ignore rien de l'histoire de l'art dont il se nourrit en permanence pour mieux s'en échapper et constamment innover, toujours avides de nouvelles techniques artistiques auxquelles il s'initie en parcourant le monde. 

 Dès le premier couloir, dès les premières salles le sourire flotte sur le visage des visiteurs, happés par la découverte des oeuvres de l'artiste, qui s'insèrent parfaitement au milieux d'oeuvres plus classiques voire de vestiges archéologiques.

L'effet de surprise est toujours étonnant. Dans cette belle salle lumineuse, la mosaïque au sol, les oeuvre sur stèles sont authentiquement antiques, mais pas les grands jarres aux 4 coins, qui pourtant s'accordent subtilement à l'ensemble.

 

Dans la salle 27, si parfaitement néoclassique, on cherche forcément l'intrus.


Et dans la salle consacrée aux sanguines d'Hubert Robert, le peintre préféré de Diderot, il faut s'approcher pour distinguer les oeuvres d'Hervé di Rosa de celles du peintre ruiniste, artiste phare du musée.

Je ne sais si le mérite de la disposition des oeuvres revient à l'artiste ou au commissaire de l'exposition (Philippe Bouchet), mais son intelligence et son insolence ont fait de mon passage au musée de Valence un moment extrêmement ludique. Dans le domaine de l'art, l'irrévérence me paraît souvent salutaire.




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