07 septembre 2022

Charif Majdalani, Dernière oasis


 Oui la couverture est une invitation au voyage, mais un voyage pour le moins mouvementé puisque l'oasis en question se trouve en Irak, un pays qui malgré l'image n'a rien de paisible surtout en 2014, au moment de l'avancée islamique. 

C'est un expert en archéologie, qui, à la demande du général Ghadban se rend en Irak pour y authentifier et évaluer différentes pièces dont l'origine n'est pas vraiment claire. On se dit en début de lecture que l'écrivain nous emmène vers un trafic d'antiquités, mais c'est surtout vers une histoire politique compliquée qu'il nous entraîne. Une résurgence de la question d'Orient ? Difficile en effet de ne pas voir affluer, au fil de la lecture, le souvenir d'autres lectures,  Lawrence d'Arabie, Kessel et même Malraux.  Tout un imaginaire aventureux autour de l'Irak, de la Syrie, de la Turquie, du Kurdistan... 

Esthète et contemplatif, le narrateur, placé en position d'attente indéfinie au raison des événements guerriers  autour de l'oasis, s'efforce de démêler les alliances, les complicités, pour accéder à une vérité qui toujours échappe. Chronique hypothétique et allusive d'une guerre à la fois réelle et fictive, le livre est aussi une réflexion sur l'Histoire, sur la place du hasard ou de la volonté dans la précipitation des événements, mais aussi sur la répétition des cycles au fil des millénaires. 

Dernière oasis est finalement un roman où s'entrecroisent de multiples pistes. A chaque lecteur de suivre la sienne.

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